L’étalement extrême des dates de semis va conduire cette campagne à une récolte qui va durer dans le temps.
Déterminer le bon stade pour récolter
Il est important de récolter les tournesols au stade optimal et non à sur-maturité pour permettre de limiter les pertes de graines dues aux oiseaux et aux maladies de fin de cycle, mais également d’éviter une récolte trop tardive dans des conditions humides.
L’observation des plantes est indispensable pour déterminer le stade optimal. Le dos du capitule vire du jaune au brun, les feuilles sont majoritairement sénescentes (quelques feuilles hautes peuvent encore être vertes), la tige se dessèche et prend une couleur beige clair.
Cette année, il risque d’y avoir une forte hétérogénéité de stade et de maturité dans certaines parcelles (stades différents, gros capitules, etc.). Il est important de ne pas attendre la partie la plus tardive du champ. Dès lors que la grande majorité de la parcelle est au stade optimal : récoltez !
Attention le « virement de couleur » peut être différent selon les génétiques/variétés : avec un dos de capitule majoritairement brun (avec quelques plages jaunes) et des tiges surtout jaune-beige (avec quelques-unes vert pâle), la parcelle peut être « bonne à battre » c’est-à-dire avec une humidité de 8-9 %. Rien ne vaut un échantillon réalisé à la moissonneuse-batteuse pour vérifier l’humidité, surtout lorsque la moisson démarre ou reprend après un épisode pluvieux.
Il n’existe aucun intérêt à attendre que la plante soit entièrement desséchée : capitule-tige-feuilles totalement bruns.
Utiliser le matériel de récolte adéquat avec les bons réglages
La récolte à l’aide d’une coupe équipée de plateaux simples peut être réalisée avec des pertes très réduites pour un investissement raisonnable. Il faut cependant suivre quelques recommandations :
- Choisir des plateaux étroits pour permettre d’augmenter les nombres de sections disponibles et récupérer les tournesols pas forcément alignés. Le risque de tiges qui se coincent et qui font obstacles est diminué. Au final, l’alimentation de la moissonneuse-batteuse est plus performante.
- Suivre les lignes de semis avec les plateaux pour éviter que la pointe des plateaux ne touche trop les capitules et entraine un risque de casse ou de verse des plantes touchées.
- Mettre en place un carénage enveloppant le côté de la coupe avec un diviseur assez haut (carénage à l’intérieur et l’extérieur de la coupe). Le demi-plateau attaché au diviseur doit également être suffisamment large pour repousser les cannes vers le rabatteur.
- Mettre en place des plaques qui masquent les griffes du rabatteur. Cela évite que les capitules s’accrochent dans les griffes en acier puis soient éjectés ou que les capitules s’effacent devant les longues griffes en composites des rabatteurs actuels. Cela permet également de bien racler les plateaux lorsque certaines plantes font obstacle entre deux plateaux. Ceci est plus fréquent lorsqu’il reste des feuilles sur les tiges de tournesol.
- Être vigilant sur les capitules qui passent en-dessous des plateaux en cas de hauteurs de plantes hétérogènes dans la parcelle. Il est cependant important de monter la coupe le plus haut possible pour éviter de faire entrer dans la batteuse trop de tiges et augmenter les impuretés.
- Pour valider vos réglages de battage, il est important d’observer comment ressortent les capitules à l’arrière de la batteuse, ainsi que les pertes de graines sur le sol. Les capitules doivent ressortir entiers ou au maximum en 2 ou 3 morceaux et sans graines. Dans le cas contraire, il faudra jouer sur la vitesse du batteur, l’ouverture du batteur/contre batteur et la ventilation.
Pour aller plus loin n’hésitez pas à visionner notre vidéo sur le sujet sur notre chaine Youtube.
Votre contact régional – Quentin Lambert (q.lambert@terresinvoiafr)