Etat des lieux sur les ravageurs du soja

A. Micheneau – Terres Inovia

Punaises vertes : vigilance accrue

Les observations réalisées en culture de soja, indiquent jusqu’à aujourd’hui une présence limitée des punaises. La pression est inférieure à celle observée l’an passée à la même date. Le retard de développement du soja est la cause probable de ces écarts observés. Le ravageur semble toutefois se faire de plus en plus présent, à mesure que les parcelles évoluent et que les gousses se développent.
Dans ce contexte de pression en évolution, une vigilance accrue est à réaliser sur les parcelles de soja au cours de ce mois d’août. Rappelons, que les punaises sont des insectes piqueurs-suceurs, s’alimentant essentiellement à partir des graines en formation. L’identification précoce des populations de punaises en culture est essentielle pour réaliser une protection efficace. 

A ce stade, il est recommandé de réaliser une observation en 8 points de la parcelle. Si les punaises sont observées dans plus d’1 point sur 2, le seuil de risque est atteint. L’objectif est de ne jamais atteindre plus de 3-4 punaises par mètre linéaire, jusqu’à environ les 2 dernières semaines avant la récolte où l’impact sera minime.


Une intervention réalisée au-delà de ces seuils pourra conduire à une efficacité insuffisante. En mode de production conventionnel, seule la lambdacyhalothrine est autorisée : efficace sur punaise verte, les efficacités sur punaises diaboliques ne sont pas connues.
En agriculture biologique, il n’existe pas de solutions disponibles à l’efficacité avérée. 

Une fiche technique sur nos connaissances sur la punaise et sa reconnaissance au champ a été actualisée en Juin 2024.

Cette fiche a été réalisée dans le cadre d’une dynamique multi-partenariale amorcée sur le sud-ouest, pour répondre aux enjeux autour des ravageurs sur la culture du soja. Plusieurs actions sont en cours pour la campagne 2024, avec notamment des réseaux de piégeages renforcés, des évaluations de nuisibilité, et des essais pour affiner la stratégie de lutte.

Pyrales des haricots et héliothis 

Dans une note du 03 juillet, nous relations des attaques précoces d’héliothis. Les dégâts observés sur feuilles, ne semblent pas avoir porté préjudice. Là encore, une surveillance régulière des attaques sur gousses est recommandée.  
En cas d’attaques, des solutions à base de Bacillus thuringiensis (ex Dipel DF) ou de baculovirus avec  Helicovex sont les 2 seules solutions homologuées présentant une efficacité, dès lors que l’intervention a lieu sur les stades les plus jeunes. A noter, les interventions réalisées sur punaises à base de lambda-cyhalothrine pourraient avoir un effet très relatif sur héliothis lié aux nombreux cas de résistance.

Concernant la pyrale du haricot, un réseau de piégeage est actuellement en place à l’échelle du sud-ouest. Dans l’ensemble, très peu de captures sont relevées à date. Les épisodes pluvieux, plutôt fréquents en comparaison des 2 dernières campagnes, sont très probablement un facteur d’explication. Les suivis se poursuivent sur ce mois d’août. 
Tandis que plusieurs solutions de lutte sont actuellement au banc d’essai, nous ne disposons pas de moyens de lutte efficace à date. L’irrigation maintenue jusqu’au stade R7 (premières gousses mûres) constitue aujourd’hui la meilleure parade.

En complément vous pouvez retrouver sur notre site internet, www.terresinovia.fr, 2 articles complets sur la gestion de ces ravageurs.

Votre contact régional

Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr) – Ouest Occitanie

Auteur de l’article : Rédaction Tup 31