Auteur : Equipe régionale Sud et Auvergne-Rhône-Alpes
Pour obtenir un colza « robuste » en mesure de supporter la pression des bioagresseurs, insectes d’automne en particulier, les aléas climatiques et d’exprimer son plein potentiel, tout en minimisant le nombre d’interventions à réaliser, l’implantation est bien l’étape clé. Tout démarre avec la gestion de l’interculture et la préparation du sol.
Le travail du sol, un enjeu de taille pour le colza
Pour donner au colza les meilleures conditions d’implantation, l’objectif est tout d’abord d’obtenir un sol meuble, sans zone de tassement sur au moins 20 cm, tout en se tenant prêt à semer de façon opportuniste avant une pluie significative (> 5 mm) à partir de début août. Il faut aussi assurer un lit de semence avec en surface, un mélange de terre fine et de petites mottes pour offrir des conditions optimales de germination en limitant les risques de battance. Il est important également de maintenir au maximum l’humidité du sol en évitant les interventions superflues entre la récolte du précédent et le semis du colza.
Le test bêche : outil de diagnostic pour décider le type de travail du sol à réaliser
Au mois de mai, les cultures d’hiver sont toujours en place, pourtant c’est maintenant que la nouvelle campagne de colza démarre avec un diagnostic de l’état structural du sol. Cette démarche détermine la stratégie de gestion de l’interculture.
Un test bêche dans le précédent permet de repérer d’éventuels accidents structuraux, de déterminer à quelle profondeur ils surviennent, et sur quel(s) secteur(s) de la parcelle ils sont localisés. Il convient donc de répéter plusieurs fois l’opération, sur les zones représentatives de la parcelle.
Avec une bêche classique ou une fourche bêche en sol caillouteux, l’exercice consiste à prélever un bloc de 20cm de côté et de 25cm de profondeur (pour plus d’informations sur la réalisation, voir la vidéo YouTube).
Le bloc peut apparaitre continu sans présence de terre fine, il peut se désagréger en grosses mottes, ou encore se décomposer en petites mottes et terre fine. Une fois l’état du bloc observé, il faut se concentrer sur la structure interne des mottes contenues dans le bloc. Celles-ci peuvent être de trois types : tassées, tassées et fissurées, ou poreuses.
Le croisement de ces 2 informations, état du bloc et état interne des mottes, permet de déterminer une profondeur de travail du sol à mettre en œuvre pour préparer le colza. Le tableau de détermination ci-dessous, permet d’établir un premier diagnostic en fonction des observations.
Choix des outils, nombre de passages : une stratégie dictée par la parcelle
L’articulation des critères cités précédemment offre plusieurs possibilités de gestion de l’interculture décrites dans les arbres de décision ci-dessous (pour les sols à comportement argileux, pour les autres types de sols).
La stratégie de travail du sol définie dans un premier temps, devra être ajustée au scénario climatique de l’année. Une récolte en conditions humides, par exemple, peut amener à revoir ses plans.
Cette année, il est important de signaler que les semis de céréales se sont déroulés dans de bonnes conditions (pas d’excès d’eau donc faible probabilité de tassements). De ce fait, il y a de grandes chances pour que l’état structural du sol incite à minimiser le travail en profondeur.
La préparation du sol commence dès la récolte du précédent
Pour bénéficier des meilleures conditions, privilégier les passages les plus proches possibles de la récolte du précédent. Dans tous les cas, éviter au maximum les interventions répétées et en particulier dans les 15 jours avant le semis. Si une dernière intervention s’impose celle-ci doit être la plus superficielle et la plus proche possible du semis.