Publié le 21 septembre 2018
Dans un contexte de pression économique sur les producteurs qui s’inscrit dans la durée, les techniques culturales simplifiées (TCS) représentent un levier qui mérite d’être étudié et adapté à chaque situation. Depuis le début des années 2000, les TCS se développent au sein des pratiques agricoles françaises. Loin d’être encore généralisées, elles se vulgarisent et connaissent un intérêt croissant auprès d’agriculteurs soucieux de voir baisser leurs coûts d’implantation, de carburant et surtout de main-d’oeuvre. « Aux États-Unis et en Amérique du Sud, ces techniques sont très répandues.
Et les résultats laissent présager des retours intéressants, explique Bernard Huntz, technicien machinisme à la Chambre d’agriculture de Haute-Garonne. En France, nous disposons de quelques références mais ce sont surtout les retours d’expérience des pionniers en la matière qui prévalent. » Selon lui, ces pratiques interpellent en comparaison aux techniques dites traditionnelles de travail du sol : « Ceux qui se lancent ont l’impression de faire un pas dans l’inconnu. Pourtant, avec de la préparation, un accompagnement et une maîtrise technique, opter pour les TCS voire le semis direct présente plusieurs avantages. »
Changer de regard
Il s’agit déjà de baisser les temps d’intervention à l’hectare. Un point intéressant dans des structures où la main-d’oeuvre diminue sur des surfaces à travailler équivalentes ou supérieures. « Si la motivation repose sur ce seul gain de productivité, le changement ne dure pas toujours et l’exploitation revient à des pratiques conventionnelles », s’aperçoit Bernard Huntz. Le passage aux TCS démarre aussi par une prise de conscience de l’impact favorable de ces pratiques sur les segments du sol, sa fertilité et la biodiversité. « C’est un changement de regard sur le sol, que l’agriculteur va désormais gérer comme un patrimoine».
Pour maintenir ce patrimoine, le technicien machinisme estime qu’il devient urgent de maîtriser le risque d’érosion. Les TCS sont un levier, comme l’implantation de couverts végétaux. « Gérer son sol s’inscrit dans une globalité : en agissant sur la structure, les problèmes de fertilité sont limités et le potentiel de production est conservé. » Alors, quand l’idée commence à faireson chemin, comment passer à la concrétisation ? Il est possible de commencer progressivement par une culture, uniquement en TCS, avec du travail du sol superficiel pour lequel le matériel traditionnel peut convenir.
Ou d’opérer un changement plus radical, tout en semis direct, qui va nécessiter d’investir dans du matériel adapté. Les effets seront dans ce cas plus faciles à mesurer. Entre les deux options, différentes variables sont à trouver en fonction de chaque exploitation.
Jeudi 27 septembre à Revel, le groupe 30.000 du Lauragais et la chambre d’agriculture de Haute-Garonne organisent une journée technique sur les couverts végétaux. Après une matinée consacrée à des ateliers, l’après-midi sera dédiée au semis direct. La présentation sera suivie d’une démonstration d’une dizaine de semoirs.