Publié le 17 mai 2018
Il n’est pas toujours facile de faire passer ses messages de la façon la plus efficace sur le fond et la forme. De nombreux facteurs et réactions non voulues peuvent affecter la communication avec l’autre et donc la relation : colère, emportement, mots qui dépassent ou ne correspondent pas à la pensée, perte de moyens, quiproquos, timidité, pas envie de parler de soi, fuite, blocage etc.
Pour mieux communiquer avec votre entourage, vos salariés, fournisseurs, clients etc, la première chose est de vous connaître pour savoir quelles sont vos réactions « types » quand vous êtes dans une situation de communication tendue : tendance à l’agressivité (pics) ou au contraire à vous effacer complètement (comme un paillasson) par peur de déplaire ou casser la relation. Dans les deux cas, ces réactions sont inefficaces. Une communication efficace permet de faire passer le message que vous souhaitez :
• sur le fond (mots appropriés, clarté du propos, etc.). L’autre comprend parfaitement ce que vous avez à dire,
• et la forme : choix du bon canal (écrit, oral, face à face ou téléphone etc.), choix du bon moment, du bon endroit, du bon interlocuteur si besoin, expression corporelle, etc.En effet, le langage non verbal (attitudes, expressions du visage, gestes…) a une part très importante dans la communication. Les émotions sont contagieuses. Arriver à maîtriser celles qui sont négatives pour se concentrer sur l’essentiel (ce que l’on a à dire et comment on poursuit la relation avec l’autre) est une force qui s’acquiert avec l’entraînement. Ainsi, l’autre se sent respecté même si le message ne correspond pas à ses attentes (ex. critique), et vous aussi, vous vous respectez. Bref il s’agit d’être capable d’être « dur » avec les idées, « doux » avec les personnes. « Exprimer sa propre personnalité sans susciter l’hostilité de son environnement, savoir dire ‘’non’’ sans se sentir coupable, avoir confiance en soi et savoir prendre les décisions difficiles ou impopulaires, c’est être assertif », explique D.Chalvin. L’assertivité n’est en fait pas naturelle mais elle s’acquiert. Les effets sont réellement bénéfiques y compris avec les enfants ! Voici quelques conseils.
Oser s’exprimer
D’abord, rappelez-vous que vous avez le droit de vous exprimer. Osez ! Faire part clairement de vos intentions est le meilleur moyen de faire évoluer une situation qui piétine. Si la communication est importante et susceptible de générer un conflit, mieux vaut bien la préparer : choisir le moment, préparer ses arguments, écrire et/ou répéter la partie difficile du message, savoir quel objectif on veut atteindre, savoir en quoi votre interlocuteur peut gagner à trouver une issue favorable, où est l’intérêt collectif, quels compromis vous êtes prêt à faire…Si votre intention est authentique et ferme, votre communication le sera aussi. Si vous avez une chose difficile à dire, évitez les introductions à caractère gentillet au prétexte d’instaurer une ambiance plus douce. Il vaut mieux vous débarrasser de ce qui est difficile à dire en le délivrant dès le départ, tel que prévu. Concentrez-vous sur les faits Mettez l’accent sur les faits (comme si vous étiez une caméra qui observe la situation avec neutralité) : qui, quoi, où, quand, comment, combien. Évitez le pourquoi. Se centrer sur les faits permet de se mettre d’accord sur des réalités tangibles, d’éviter jugements et reproches. Évitez les généralisations et accusations (« avec toi c’est toujours pareil ! »), la victimisation (« on ne me prévient jamais »…). En fait la généralité n’est pas crédible. Elle permet de se plaindre ou d’attaquer mais pas de faire avancer la situation, au contraire. Idem avec les opinions et partis pris qui ne peuvent là encore que créer un réflexe défensif chez votre interlocuteur et dégénérer en discussion stérile. Pour ne pas être débordé par vos émotions, voici quelques conseils. Communiquez vos ressentis. Les émotions sont un fait biologique, non une tare. Il faut les accepter, ne pas en rougir ou se sentir coupable. Lorsqu’elles vous gênent, la manière la plus simple est d’en faire part simplement voire avec humour, en la présentant comme un fait !
Par exemple, « ce que j’entends me met en colère », et non « tu me mets en colère » ni « je suis en colère à cause de toi ». Autres exemples : « quand tu n’arrives pas l’heure convenue, je suis inquiète, j’imagine qu’il t’est arrivé quelque chose ». « Cette décision me fait peur », « Cela me rend triste » etc. C’est libérateur et l’autre personne vous comprendra mieux. Si vous vous sentez envahi d’émotions négatives, essayez d’inverser la vapeur et de vous détendre, de sourire si vous y parvenez. Un propos peut être sérieux mais dit avec une attitude calme, agréable, souriante.
Différenciez le comportement (le fait) et la personne concernée. Il n’est pas nécessaire d’être dur ou agressif avec les personnes pour rester ferme sur les idées. De même, avoir une communication difficile à accomplir n’empêche pas d’aimer les gens. Évitez autant que possible le « tu » ou le « vous » dans l’exposé d’un fait car c’est agressif. Par exemple : « La porte n’est pas fermée » sera beaucoup plus efficace (l’autre ne peut réfuter) que « Tu n’as pas fermé la porte, tu es pénible » (certes c’est un fait, mais l’autre se sent accusé et peut être tenté de rebondir sur le même mode accusatoire).
Si vous gardez votre sang-froid, votre maîtrise de vous-même, l’autre vous respectera et lui aussi se sentira plus respecté. Pensez « force tranquille » !
Aidez-vous d’attitudes corporelles. Si vous avez des difficultés dans certaines situations, adoptez des postures de référence où vous sentezbien et plus sûr de vous. Entraînez-vous. Ex. assis droit sur une chaise, les avant-bras sur un bureau. Évitez les bras croisés car cela est un signe de fermeture.
A vous !