Publié le 26 mai 2020
La vérification générale périodique – dite VGP – des engins de manutention et de levage est obligatoire. On fait le point avec Sébastien Jalby, animateur machinisme au sein de la Fédération des cuma du Tarn.
Selon un arrêté du 1er mars 2004, tout chef d’entreprise (agriculteur, responsable de cuma, etc.) doit obligatoirement procéder à des vérifications périodiques des appareils et accessoires de levage lorsqu’il emploie des salariés (c’est aussi le cas pour des stagiaires, apprentis ou remplaçants). Au-delà du simple aspect règlementaire, ce contrôle permet d’évaluer l’état de l’appareil (point d’usure, etc.) et d’apporter du conseil.
De 6 mois à 1 an
S’il s’agit d’un appareil de levage, ce contrôle sera à réaliser tous les 6 mois. En revanche, s’il s’agit d’un appareil de manutention, l’échéance est portée à un an. « On parle d’appareil de levage lorsqu’on manipule des produits conditionnés, comme des balles de paille, big bag ou encore des palox comme cela peut être le cas chez un maraîcher ou un vigneron », précise Sébastien Jalby. L’appareil de manutention concerne quant à lui le transport de produits en vrac, tels le fumier ou la terre. « Un télescopique ou un tracteur chargeur va avoir différentes applications. Il est nécessaire de savoir quelles sont les tâches majoritairement réalisées avec l’outil. Si celui-ci est contrôlé avec une pince à balle, il relèvera par exemple de l’appareil de levage. La différence est subtile mais ça change la donne entre 6 et 12 mois », note l’animateur machinisme.
Trois types d’examens
Ce contrôle se déroule en trois phases. Il y a tout d’abord l’examen visuel de l’état de conservation de certaines parties du matériel. Tous les organes accessibles seront ainsi observés. « On va regarder le moteur (l’état des filtres, si une durite est mal fixée…), le réservoir hydraulique (voir si des fuites sont apparentes…), le bras de manutention et tous les jeux dans les articulations, etc. », énumère notamment l’animateur. Le châssis est lui aussi inspecté. « Il faut par exemple s’assurer qu’il n’y ait pas de fissure ou de soudure en train de se casser au niveau du mât », poursuit-il. Bref, un cahier des charges est établi et il faut le suivre.
Il convient par la suite de tester le fonctionnement de l’outil. « Toutes les commandes comme le klaxon ou même l’essuie-glace, sont testées », relate-t-il. Le troisième examen consiste en un essai de maintien de charge. « Cette épreuve va durer 10 minutes. Nous devons nous assurer qu’il n’y ait pas une descente trop rapide des différents vérins », ajoute-t-il encore.
Parmi les problèmes qu’il rencontre le plus souvent : un jeu au niveau de la partie attelage des accessoires (godet, pince, articulations de la tête d’attelage), des flexibles craquelés ou détériorés en raison d’un frottement sur le châssis.
Ce qu’on risque
À l’issue de la vérification, qui peut durer jusqu’à une heure selon le nombre d’heures du matériel, l’organisme de contrôle remet au propriétaire un rapport détaillé. Et c’est tout. Malgré le constat de défauts, l’outil ne peut pas être arrêté. C’est alors au propriétaire de prendre ses responsabilités. « Ce rapport pourra être demandé par l’inspection du travail lors d’un contrôle ou par un assureur après un accident. Si un défaut n’a pas été corrigé, le propriétaire peut s’exposer à des pénalités ainsi qu’à des amendes », précise d’ailleurs Sébastien Jalby.
Aurélien Tournier
À SAVOIR Chaque conducteur d’engin de levage doit se voir délivrer par l’exploitant une autorisation de conduite. « Le salarié doit être apte médicalement et avoir les capacités à utiliser l’engin » précise Sébastien Jalby. Cela fait en effet partie des obligations légales, en plus de la VGP. Cette attestation peut faire partie du Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP) ; elle peut également être réalisée sur papier libre. Des modèles sont disponibles auprès du service santé sécurité du travail de la MSA Midi-Pyrénées Sud. |