Publié le 27 janvier 2014
Grenelle, Écophyto, agro-écologie, …, depuis plusieurs années, l’environnement est au cœur des grandes orientations politiques. Pour le monde agricole, tout l’enjeu de cette évolution tourne autour d’une question récurrente : Comment concilier performance environnementale et performance économique ? C’est sur ce thème que la délégation Sud* de VIVEA, le fonds d’assurance formation des agriculteurs, a organisé une journée, le 23 janvier dernier à l’école d’ingénieurs de Purpan, à Toulouse. Divers intervenants issus de la recherche, d’associations, mais aussi des agriculteurs et agricultrices sont venus témoigner de leurs approches et leurs expériences, et échanger avec les participants pour voir ensemble comment la formation pourrait permettre d’impulser des changements de pratiques et faire évoluer les compétences des chefs d’entreprise agricole.
« On sait déjà produire autrement »
Ils étaient près de 140, ce jour-là. Agriculteurs, responsables agricoles, représentants des OPA et membres des organismes de formation ont profité de cette rencontre pour mettre en commun les acquis et expériences de chacun en la matière. Les intervenants (ministère de l’agriculture, INRA, Chambres d’Agriculture, organismes de formation ou d’instituts techniques) ont brossé un large tableau des enjeux de l’agro-écologie, de l’évolution des systèmes de production économes, des solutions agronomiques expérimentées et des besoins en compétences pour permettre aux agriculteurs de s’approprier ces techniques. Les débats, riches et variés tout au long de la journée, ont tous fait apparaître un point majeur : la formation des agriculteurs est une étape incontournable pour réussir à faire évoluer les pratiques vers une agriculture plus propre mais également viable économiquement et socialement. « De nombreuses expériences sont menées dans notre région depuis plusieurs années », soulignait Marianne Dutoit, Présidente du comité VIVEA Midi-Pyrénées et hôte de la journée. « Il faut maintenant capitaliser ce savoir et le diffuser plus largement. Notre objectif est de mettre en place des actions combinées de développement de nouvelles techniques et de formation des agriculteurs pour montrer que concilier environnement et économie, ça marche. Ce n’est pas toujours facile mais on y arrive. »
Un point de vue partagé par Béatrice Dingli, la directrice générale de VIVEA. « En fait, cela fait belle lurette qu’on sait « produire autrement », pour reprendre la terminologie du ministre de l’agriculture », renchérissait-elle. « Mais ces techniques ont été développées et testées par des agriculteurs pionniers. Il faut maintenant élargir l’information et la formation à l’ensemble des agriculteurs. Cette journée, qui répond aux orientations que s’est fixé VIVEA, est une des étapes de cette indispensable vulgarisation. Développer une agriculture durable, viable et « vivable » est le passage obligé pour le renouvellement des prochaines générations d’exploitants. »
Apprendre autrement
« La formation doit être choisie et non contrainte », rappelait Jean-Didier Andrieu (Président VIVEA Aquitaine), au cours des débats. Les modes de formation étaient donc également au cœur des discussions de la journée. Car si les pratiques agricoles évoluent, la formation professionnelle doit également faire de même. « Nous devons davantage utiliser les nouvelles technologies de l’information et faire évoluer notre façon de former et informer les agriculteurs et agricultrices », soulignait Béatrice Dingli. « Le temps du formateur-professeur est révolu. Aujourd’hui, c’est un chef d’orchestre qui doit savoir mettre les gens en relation et faire intervenir toutes les compétences existantes pour enrichir son propos. » Marianne Dutoit rappelait ainsi l’efficacité remarquable des agriculteurs-formateurs ou encore les avantages de faire intervenir, lors de formations, des chercheurs avec qui les agriculteurs « pionniers » avaient tissé des liens. « Il nous faut développer des « alliances de travail », que ce soit avec les coopératives, les Chambres d’Agriculture, les Groupements de Développement Agricole, les CETA, etc., pour mieux former les agriculteurs », poursuivait-elle. « Discuter aujourd’hui avec tous les partenaires de l’agriculture a permis à chacun de prendre conscience de l’importance d’adapter notre appareil de formation à ces nouveaux besoins. »
Pour les organisateurs, le message était clair : concilier environnement et économie est une orientation vitale de l’agriculture et VIVEA mobilise toutes ses ressources pour y préparer les exploitants et exploitantes d’aujourd’hui et de demain. Et quand on demande à Marianne Dutoit si le fonds de formation dispose des moyens financiers nécessaires à ses ambitions, la réponse fuse : « On les aura ! Nous sommes sur une thématique soutenue par les Pouvoirs Publics et l’Europe. Il faudra bien maintenant qu’ils affichent concrètement leur position. De son côté, VIVEA n’avait pas attendu et y travaille depuis plusieurs années. Nous avons des expériences et des résultats à diffuser et nous avons les personnes pour le faire. Nous avons déjà des moyens financiers pour communiquer sur ces acquis, mais s’il en faut plus, nous saurons aller les chercher. » À bon entendeur…
* VIVEA délégation Sud regroupe les régions Aquitaine, Languedoc-Roussillon, Limousin et Midi-Pyrénées, ainsi que l’Île de la Réunion.
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