Publié le 7 mai 2012
Il arrive parfois qu’un agriculteur qui souhaite sécuriser son revenu développe une activité équine. Ludovic Darrigan, lui, a fait l’inverse. Il y a 10 ans, il a repris, avec ses parents, le centre équestre du Moulin de Parade, au Lherm, à côté de Muret. Une activité qu’il a largement diversifiée et étoffée.
Bien plus qu’un centre équestre
Le jeune directeur du Moulin de Parade aime varier les activités proposées aux jeunes de 6 à 17 ans qui forment le public du centre. « Bien sûr, le cheval et le poney sont au centre des activités », explique-t-il. « Mais avec le cadre dont nous disposons ici, il était dommage de ne se contenter que de cela. » De fait, l’endroit offre de belles opportunités : étangs, forêt, champs, …, le tout à 20 mn de Toulouse. Le centre équestre se transforme donc, à chaque congé scolaire, en centre de vacances, grâce à la trentaine de couchages créés sur place. « On propose des stages de 7 jours en pension complète du samedi matin au vendredi soir », poursuit Ludovic. « Il y en a pour tous les goûts, qu’on monte à cheval ou non : stage d’équitation intensif ou non, stage à thème (trappeur, cuisine, pêche), ou encore randonnées bivouac (Ariège, Tarn-et-Garonne, Gers…). Nous avons également une professeur d’anglais qui, en plus de l’équitation, fait découvrir l’anglais aux plus jeunes et fait réviser les 4èmes/3èmes. » Ces différentes formules connaissent un franc succès depuis leurs débuts. Mais Ludovic n’en reste pas là. Il a ainsi récemment ajouté un club de musique au programme, pour rassembler des amateurs autour d’un projet musical commun, le temps d’une soirée ou d’une semaine, accompagnés par des professeurs qualifiés. Et il avoue avoir bien d’autres idées du même genre en stock…
Intégration réussie au monde agricole
L’idée que Ludovic ne regrette pas d’avoir concrétisée, c’est de s’installer jeune agriculteur. « Il y a une vingtaine d’hectare de prés autour du centre et mes parents ont 7 ha de prairies dans le Gers », explique-t-il. « J’ai donc décidé de me lancer dans la production de poneys, il y a 2 ans. D’une part, les saillies sont bien moins chères que pour les chevaux. Et les bons poneys ne sont pas si courants et se vendent donc très bien. C’est une activité plutôt rentable. Sans compter le côté pédagogique pour des enfants majoritairement urbains… » Un an après son installation, Ludovic a adhéré au syndicat des Jeunes Agriculteurs et assiste depuis aux réunions de son canton. Il a ainsi découvert un monde agricole qu’il ne connaissait que très peu. Mais la réciproque est vraie également. « On a d’abord appris à se connaître et à faire tomber des préjugés qu’on pouvait avoir de part et d’autre », sourit-il. « Maintenant, on travaille ensemble et en direct. J’achète de la paille à des voisins, un autre produit de l’orge pour moi, la stocke et me la livre périodiquement. Avec les 70 chevaux que j’ai sur la structure, c’est plutôt intéressant. Mais au-delà de l’aspect économique, c’est sympa de rencontrer des agriculteurs qui, pour beaucoup, ont mon âge et d’échanger avec eux sur des problématiques communes. Ce n’est qu’un début mais je sais que si j’ai besoin d’un conseil ou d’un service, je peux m’adresser à eux et vice-versa. »