Publié le 15 décembre 2012
Et de deux ! Après Amandine Breque (exploitante à Saint Araille) en 2010, c’est à nouveau une agricultrice de Haute-Garonne qui a été distinguée par le club Zonta, le 10 décembre dernier.
Promouvoir les jeunes femmes dynamiques
Le district « Area France Sud » du club Zonta, équivalent féminin du Lions Club ou du Rotary, a remis un chèque de 5.000 € à Marie-Blandine Doazan, exploitante à Villariès (canton de Fronton), nouvelle lauréate de la « Bourse Performance ».La « Bourse Performance » est un concours qui s’adresse à des jeunes femmes de moins de 30 ans. Les candidates doivent avoir entrepris de créer une activité ou une entreprise, dans un domaine essentiellement masculin, ou qui rencontrent de réelles difficultés à réaliser leur projet professionnel du fait de leur situation de femme. Ce prix vient récompenser un projet professionnel bien construit et bien conduit. Pour Véronique Foulquier, vice-Présidente de la Chambre d’Agriculture, la candidature de la jeune haut-garonnaise était une évidence. « Quand j’ai vu le projet de Marie-Blandine, j’ai tout de suite pensé qu’il correspondait exactement aux critères de la bourse Zonta », déclarait-elle lors de la remise du prix, dans les locaux de la Chambre d’Agriculture à Toulouse. « Quand Françoise Venancio, membre du club Zonta de Muret et responsable de la Bourse Performance, m’a contactée pour savoir si la Haute-Garonne présentait des candidates, cette année, la réponse était toute trouvée. » Une intuition qui s’avèrera payante… C’est pour son projet de modernisation de son système d’irrigation que le club Zonta l’a distinguée. Marie-Blandine Doazan a donc profité de l’occasion pour rappeler l’importance capitale de l’eau pour les exploitations de Haute-Garonne et l’obligation de l’optimiser au mieux. Un discours et un projet qui ont séduit le jury de Zonta et que le prix reçu servira à concrétiser.
Être femme dans un milieu d’hommes
Installée depuis deux ans sur une exploitation céréalière, Marie-Blandine Doazan était visiblement émue de cette distinction. « C’est vrai que ce n’est pas toujours facile d’être une femme quand on est agricultrice », déclarait-elle. « Déjà, avec 4 filles à la maison, tous les voisins et amis se désolaient que mon père n’ait jamais de repreneur pour sa ferme… Comme si aucune d’entre nous ne saurait faire tourner une exploitation. Puis une fois installée, il faut faire ses preuves plus que les hommes. Mais pour le moment, j’ai déjoué les pronostics les plus pessimistes qu’on avait fait sur mon compte. Mes rendements se tiennent et je n’ai pas encore détruit mon tracteur… » Marie-Blandine racontait aussi les remarques ou allusions, parfois gentilles, parfois plus blessantes qu’une femme entend souvent. Comme quand un commercial ou un technicien demande à une agricultrice où est le « vrai » patron. « Mais je reconnais qu’il m’arrive d’en jouer », souriait-elle. « Puisqu’on nous dit physiquement faibles, j’ai moins de scrupules à me faire aider à la coopérative quand il faut porter des charges lourdes. » Mais Marie-Blandine n’est pas du style à se laisser abattre par si peu. Très impliquée dans le syndicat des Jeunes Agriculteurs, elle est également au Conseil d’Administration de sa coopérative, Euralis-Coopéval.
Pas rancunière pour deux sous envers la gente masculine, elle avait invité nombre de collègues agriculteurs et responsables d’OPA à la cérémonie, aux côtés de sa famille. Une famille qu’elle a tenu à remercier, en particulier son père, Alain, qui lui a cédé l’exploitation. « S’installer est toujours un moment délicat, surtout quand on est une femme », concluait-elle. « Mais des personnes comme mon père, comme Jean-Claude Labit, Président d’Euralis-Coopéval, des agriculteurs et conseillers, qui ont cru en moi, m’ont aidée à passer ce cap. » Comme quoi tout espoir n’est pas perdu du côté des hommes du département…
Il regroupe principalement des femmes du monde entier qui exercent des responsabilités dans l’administration, le commerce, l’industrie, les professions libérales. Ses membres utilisent leurs capacités pour promouvoir les femmes dans la vie sociale et culturelle et défendre leurs droits et leur émancipation.
Ses propositions, souvent suivies d’effets, visent à améliorer les statuts professionnels, politiques ou juridiques des femmes. Les membres de ce club n’ont jamais privilégié l’aspect caritatif dans les actions. Les clubs français ont ainsi beaucoup distribué de bourses comme « Performance », qui aide des femmes à se réaliser au plus haut niveau professionnel, ou « Jeune femme dans la vie publique » qui encourage les jeunes femmes à prendre leurs responsabilités de citoyennes et à se préparer à des carrières liées aux affaires publiques.
Actuellement, le Zonta compte 35.000 membres dans le monde, dont environ un millier en France. C’est Marie-Paule Perez, « Area Director » pour le sud de la France, qui a remis son prix à Marie-Blandine Doazan.
Lisa Houlès