Publié le 28 octobre 2015
C’est lors de l’Assemblée Générale 2015, le 6 Octobre dernier dans les locaux de Météo France, que Christine Huppert a officiellement pris les rênes du CERFRANCE 31. Cette Purpanaise de 49 ans continuera de diriger, dans le même temps, le CERFRANCE du Gers. Une nomination qui suit la logique de mutualisation des compétences, engagée entre la Haute-Garonne, l’Ariège et le Gers en 2012.
Un parcours industriel
Christine Huppert a mené la quasi intégralité de sa carrière dans l’industrie agroalimentaire. Si elle a fait ses premières armes dans son Gers natal, auprès d’une petite coopérative spécialisée dans le poulet label et les canards/oies à foie gras, elle est très vite recrutée, à 23 ans, pour aller créer dans les Landes le 1er abattoir de canards à foie gras de France. Une mission – réussie – qui lui donne le goût des challenges, petits ou grands, qu’elle relèvera tant dans la partie production que dans l’administration des ventes. Embauchée par un acteur majeur du foie gras du Sud-Ouest, elle fera ainsi passer la production de canards de 500.000 à 5 millions en quatre ans, malgré un contexte de forte concurrence des bassins de production de l’ouest de la France. Sa recette ? Une démarche marketing innovante qui valorisait le terroir, le développement d’un partenariat gagnant/gagnant entre la structure et les agriculteurs et des liens forts entre la production, la transformation et la commercialisation.
Elle travaillera ensuite pour plusieurs coopératives du Sud-Ouest, toujours dans la branche agroalimentaire. En 2008, elle avait ainsi la responsabilité de 1.300 salariés, répartis sur six sites industriels en France et deux à l’étranger. « J’ai connu des succès, mais aussi des échecs », ajoute-t-elle. « Après avoir eu à gérer quelques crises, j’ai tiré comme principaux enseignements qu’il faut toujours anticiper les problèmes et donc continuellement se remettre en question. Se reposer sur ses lauriers n’est pas une option. »
Des compétences utiles au réseau CERFRANCE
En 2012, Christine Huppert change d’horizons et est embauchée par le Cerfrance du Gers. « Ce qui m’a principalement attirée est la notion de conseil économique et le fait que le Cerfrance apporte une réelle contribution au développement des territoires. » Dans le cadre de ses fonctions, elle croise alors Bernard Ader, qui préside le Cerfrance 31. Le courant passe et quand le directeur de la Haute-Garonne, Émile Letellier, prend sa retraite, l’idée de se rapprocher du Gers et de collaborer avec Christine Huppert s’impose rapidement. « C’est une dirigeante d’entreprise chevronnée », souligne-t-il. « Or nos exploitations agricoles, à la gestion de plus en plus complexe, deviennent de véritables PME. Notre réseau a donc besoin de la vision et des compétences de personnes comme Christine Huppert pour comprendre les besoins des PME, qu’elles soient agricoles ou non, et savoir comment les accompagner. Et comme la Haute-Garonne travaille en partenariat avec le CERFRANCE de l’Ariège depuis plusieurs années, nous nous sommes dit qu’il y avait certainement quelque chose à faire à trois, avec le Gers. »
En accord avec les Conseils d’Administration du 31 et du 32, la nouvelle directrice s’est fixée trois objectifs : augmenter la compétitivité des agences, développer de nouvelles compétences et viser une haute qualité de prestations. « Alors qu’un département seul ne pourrait pas y parvenir, l’association de nos trois structures nous donnera les moyens de nos ambitions », assure-t-elle. « Nous allons faire le point de ce qui nous rassemble, mais aussi nous différencie, et mettre le tout en musique. » À titre d’exemple, elle explique que les compétences du Gers en viticulture profiteront au frontonnais, tout comme l’expérience acquises par la Haute-Garonne auprès des professions libérales, commerçants ou artisans sera profitable aux deux autres départements.
Un des plus gros défis pour Christine Huppert reste le recours aux nouvelles technologies, qu’elle voit comme le fil rouge entre les trois objectifs visés. « Demain, tout le monde sera connecté », insiste-t-elle. « Notre compétitivité passera par notre capacité à utiliser ces nouvelles technologies pour être plus réactifs, plus pointus, plus complets, pour des conseils encore plus personnalisés. C’est aussi dans ces domaines que nous irons chercher de nouvelles compétences et que nous devrons former nos équipes. Et c’est enfin par la maîtrise, mais aussi la vulgarisation de ces technologies auprès de nos clients les moins habitués, que nous accompagnerons au mieux de leurs capacités les entreprises qui nous feront confiance. » Un défi de plus pour cette énergique directrice qui sait, en outre, qu’elle pourra s’appuyer sur son homologue de l’Ariège, Marie-Claire Uchan, avec qui elle était en classe à Purpan…