Publié le 28 mai 2014
Après avoir écumé tous les services ou presque de l’Institut Technique des Céréales et Fourrages (ITCF) qui deviendra plus tard Arvalis, Bernard Pascal a fait valoir ses droits à la retraite. Il a officiellement laissé sa place de chef de région Sud d’Arvalis Institut du Végétal, le 24 avril dernier, lors d’une chaleureuse soirée d’adieu à Baziège.
Une carrière au service des agriculteurs
Fils d’agriculteur, né en 1954 dans l’Aveyron, Bernard Pascal entre comme ingénieur régional à l’ITCF en 1978, après un diplôme d’ingénieur obtenu à Purpan. Il a en charge les départements du Gers et des Hautes-Pyrénées. « Très vite, il a fait preuve des qualités de manageur, d’animateur et de rassembleur qui feront sa réputation et enregistre ses premiers succès », témoignait Yvon Parayre, Président de commission régionale Arvalis pour Midi-Pyrénées et Aude. « Ainsi, avec l’opération Gers Blé +, action collective qu’il lance en 1981, les rendements de blé dans ce département vont augmenter de 25 % en moins de 10 ans ! » Homme de dialogue et de partage, il initie de nombreuses collaborations avec les Chambres d’Agriculture et les OS de son territoire. Les réunions techniques qu’il organise avec ses équipes drainent, à l’époque, un très large public d’agriculteurs. En 1987, Bernard Pascal quitte son sud natal pour être, pendant 3 ans, Chef de zone de la région centre de l’ITCF. Mais la nostalgie l’emportera et il revient définitivement en Midi-Pyrénées, pour prendre le poste de Chef de région Sud et de responsable de la station Inter-Instituts de Baziège. Il y mènera de nombreuses actions et mettra sur pied des évènements qui font désormais partie du paysage professionnel agricole du grand sud de la France. Citons, entre autres, la fusion entre l’ITCF et l’AGPM-technique qui donnera naissance à Arvalis Institut du Végétal, l’élaboration et le déploiement des Bulletins de Santé du Végétal, les Culturales 2008 qui ont attiré plus de 8.000 personnes sur la ferme expérimentale d’En Crambade, à Montesquieu-Lauragais, et les innombrables publications, colloques et journées techniques sur les principales productions de la région.
Hommages en cascade
« À l’image des Hussards de la République, Bernard a été un des Hussards du développement agricole, auquel les agriculteurs sont très attachés », lançait Joël Cottart, Secrétaire Général d’Arvalis. « Il a été de ceux qui ont su propulser cet outil formidable qu’est cet institut, au rang où il est aujourd’hui. Avec rigueur et objectivité, ces techniciens ont fait la réputation d’Arvalis Institut du Végétal, dont l’expertise et les compétences sont indiscutables et indiscutées dans toutes les régions. Si Bernard Pascal en a été un des piliers, sa grande qualité est d’avoir su transmettre cet esprit et ces savoirs. Une génération de « calibres » comme lui est en train de partir en retraite, mais la relève est là et je peux témoigner que les nouvelles équipes sont déjà à la hauteur ! » Yvon Parayre rappelait à ce propos que Bernard Pascal a contribué au développement et au rayonnement de la station de Baziège, dont le centre de formation accueille 250 à 300 stagiaires chaque année. Christophe Terrain, Président d’Arvalis, est revenu sur l’homme de conviction et ardent militant de la cause agricole, qui a su fédérer des personnalités et organismes aux vues parfois divergentes autour d’un but commun.
Non sans humour, Jean-François Gleizes, Président du comité de pilotage de la filière Blé Dur, a souligné le perfectionnisme de Bernard Pascal, qu’il a côtoyé pendant 20 ans pour faire avancer ce dossier emblématique de la région. « Depuis la reconnaissance de Midi-Pyrénées comme zone traditionnelle Blé dur, en 1993, il n’a eu de cesse de faire progresser la technique pour apporter des solutions concrètes et rapides aux producteurs », rappelait-il. « Le succès de Challenge Blé dur, débuté avec 200 producteurs pour fédérer aujourd’hui 7.500 en Midi-Pyrénées et Aude, revient à Bernard et son équipe. Il a été le scénariste, l’animateur et le chef d’orchestre des Journées Blé Dur, dont il n’a manqué aucune des 16 éditions. Il est le seul à avoir réussi à me stresser dès le début de chaque mois de novembre pour une journée qui se tient fin janvier. Mais ce n’est pas étonnant, il suffit de regarder la définition de « Pascal » sur internet pour voir que c’est à la fois un langage de programmation, en informatique, et surtout, une unité de pression… »
Un déluge d’honneurs qui a visiblement touché l’intéressé. « Je ne mérite pas autant d’éloges », répondait d’une voix légèrement enrouée ce grand gaillard. « Je ne suis qu’un petit soldat qui a eu la chance d’évoluer au milieu de gens extraordinaires. La force ne réside que dans le collectif qui, seul, peut faire avancer les choses. » Il a d’ailleurs tenu à remercier individuellement chaque collaborateur, élu et agriculteur avec qui il a travaillé durant cette longue carrière, sans oublier sa famille qui l’a soutenu sans relâche. Puis, dans une chaleureuse accolade, il a passé le relais à Sophie Vallade qui lui succède à la tête de la région Sud. Le reste de la soirée a été à l’image des discours, enjouée et conviviale. Après une chanson reprise en chœur par l’ensemble des salariés d’Arvalis, les presque 200 personnes présentes ont partagé un copieux buffet, sans oublier de porter un toast à l’homme du jour