Publié le 14 juin 2014
Emmanuel Piquet peut être satisfait. Le 5ème Concours régional de Reconnaissance des Végétaux organisé par ce formateur technique « Paysage » du CFA/CFPPA d’Auzeville a été un succès. De fait, avec près de 90 participants, 12 des 14 établissements publics d’enseignement agricole de Midi-Pyrénées étaient représentés dans l’enceinte de la Cité des Sciences Verte, le 23 mai dernier.
Une saine émulation
Organisé chaque année, et pour deux années consécutives, dans un des établissements agricoles de la région, le concours de reconnaissance de végétaux a été lancé par l’Union Nationale des Entrepreneurs du Paysage (UNEP), il y a 5 ans. Après Montauban et Albi, c’est au tour d’Auzeville de prendre en main les éditions 2014 et 2015 de cette journée. « L’UNEP a décidé de créer ce concours pour resensibiliser les apprenants des diverses filières de formation paysagère à un savoir indispensable à leur futur métier », précise Emmanuel Piquet. La reconnaissance des végétaux est une matière assez difficile, qui demande beaucoup de mémorisation. Or les professionnels de l’aménagement paysager ont constaté une baisse des connaissances des jeunes sur ce sujet. « Si on demande à un salarié d’une entreprise ou d’une mairie d’aller chercher un laurier et qu’il ramène un érable, ça risque d’être problématique », notait Éric Caussat, entrepreneur paysagiste de Daux, membre de l’UNEP Midi-Pyrénées et Président du jury du concours. « Il fallait faire remonter le niveau, en créant une émulation entre élèves, voire entre établissements, mais de façon assez conviviale. » De fait, ce concours n’est ni obligatoire, ni ne rentre en compte dans la notation des jeunes. Mais une attestation leur est remise à l’issue de la journée. Et il y a de fortes chances qu’un classement dans les premiers soit vu d’un bon œil par un employeur potentiel…
Un « cru » 2014 en progression
L’initiative paye… En remettant les prix par niveaux de formation, Éric Caussat annonçait que les résultats du concours révélaient une progression du niveau général par rapport à l’an passé. « Même si je conseillerais à certains, au vu de leurs notes, de se mettre sérieusement au travail s’ils veulent trouver un emploi à leur sortie », ajoutait-il. Il faut tout de même reconnaître que l’épreuve n’est pas aisée. C’est Éric Caussat qui s’était chargé de ramener les échantillons de végétaux qui seraient soumis à la perspicacité des participants. Malgré la présence de très nombreuses variétés différentes sur les 14 ha d’espaces verts que compte l’établissement d’Auzeville, les végétaux présentés au concours viennent toujours d’un peu partout pour ne pas favoriser les candidats locaux. « Il y a parfois des surprises, avec des variétés presque exotiques », sourit Emmanuel Piquet. « La difficulté de l’exercice est qu’il faut savoir, devant l’échantillon, mettre un nom sur une plante dont l’aspect peut parfois considérablement varier selon son âge ou la saison. »
Pour aider ses élèves dans la reconnaissance d’un maximum de végétaux, Emmanuel Piquet a réalisé des tableaux comportant les photos scannées d’un grand nombre d’espèces. Tout au long de la formation, il leur suggère également d’utiliser leurs téléphones portables pour prendre en photos les plantes qu’ils croisent et de les lui envoyer pour une identification ultérieure, en commun. « C’est un travail personnel important à réaliser, mais beaucoup ont joué le jeu », conclut-t-il. « Et même si le but n’est pas d’être les meilleurs, je ne vais pas bouder mon plaisir de voir deux élèves de BTS de chez nous sur le podium… »
Un bon travail de l’équipe pédagogique que tient à souligner Vincent Labart, directeur du CFA/CFPPA d’Auzeville. « Nos formateurs ont contribué à constituer un pôle paysager et horticole riche de centaines d’espèces végétales », rappelle-t-il. « Implantés à l’occasion des travaux pratiques depuis des années, ces végétaux forment désormais une collection impressionnante qui servira à la formation des générations à venir. Nous avons la chance d’avoir là un outil pédagogique irremplaçable. »