Sanders : une histoire de confiance

Publié le 15 octobre 2014

30 ans que ça dure… Et cela n’a pas l’air de vouloir s’arrêter. Pour Alain Beltran, son partenariat avec Sanders tient beaucoup plus d’une histoire de couple que d’une simple relation commerciale avec un vendeur d’aliment. « Comme dans toute relation de longue durée, il arrive qu’on s’engueule », sourit cet éleveur de Blondes d’Aquitaine, installé à Montréjeau. « Mais on sait aussi se féliciter quand ça va bien. Ce qui fait qu’on a toujours réussi à avancer ensemble. »

Développement continu

Parti de rien en 1975, à l’âge de 15 ans, Alain et son père ont commencé à louer des terres et acheter quelques bêtes. Aujourd’hui, le GAEC Beltran compte 5 associés. Alain et son épouse Colette, ainsi que ses trois fils, Cédric, Thierry et Pierre, le « petit dernier » qui s’est installé l’an passé. L’exploitation comprend 700 animaux, dont 300 vaches allaitantes, un atelier taurillons, un atelier de 40.000 poulets standard et 230 ha, dont 50 ha de maïs pour l’alimentation des troupeaux et le reste en prairies. C’est au début des années 80 qu’Alain Aries, de la société Sanders, lui fait ses premières livraisons d’aliments. Une rencontre qui allait marquer le début d’une longue histoire. « C’est lui qui nous a encouragés à engraisser nos animaux », se rappelle Alain Beltran. « Il y a 10 ans, à l’arrivée dans le GAEC de mon 2ème fils, Thierry, c’est encore Alain Aries qui nous a aiguillés sur la production de poulets standard. Il a été un vrai conseiller tout au long de sa carrière et nous a accompagnés dans toutes les étapes de notre développement. » Aujourd’hui, c’est Guilhem Otende qui a pris le relais pour la vente et le conseil en alimentation bovine. Une transition qui s’est faite sans problème, le responsable ruminants  de Sanders Euralis  et les associés du GAEC partageant le même goût pour la technique et le travail bien fait. Or l’engraissement, qui est devenu l’orientation exclusive de l’exploitation, est bien une activité où rien ne peut être laissé à l’improvisation…

100% naisseur-engraisseur

Alain Beltran a commencé à finir ses animaux il y a 20 ans. « À l’époque, on vendait nos bêtes maigres sur la Vendée », explique-t-il. « Puis on s’est dit qu’on n’était pas plus idiots qu’eux. On utilisait les mêmes aliments et il n’y avait pas de raison de laisser filer la valeur ajoutée. » Avec une activité de négoce menée en parallèle par Cédric, le fils aîné, l’engraissement se développe progressivement jusqu’en 2010 où, sous l’impulsion de Guilhem Otende, le GAEC va s’en faire une spécialité. Aujourd’hui, plus rien ne sort en maigre de l’exploitation. Environ 270 veaux, mâles et femelles, sont engraissés et vendus à 14 mois, chaque année. Les Beltran ont également une politique de sélection qui ne fait pas dans la demi-mesure. « Toute vache vide part immédiatement à l’engraissement », précise Alain. « Ici, pas de 2ème chance. Mais c’est assez facile pour nous, avec notre activité de négoce qui nous permet de renouveler rapidement les animaux. » Pour faire tourner cette belle exploitation, chaque associé s’est spécialisé dans un domaine. Cédric gère la SARL de négoce et transport, Thierry s’occupe des volailles et des cultures et Pierre, de la partie élevage bovin. Quant à Alain, il est partout où l’on a besoin de lui, de même que Colette, qui assume également le rôle officieux (mais bien réel) d’arbitre au sein de l’entreprise familiale. Et si les résultats du GAEC sont plutôt satisfaisants, Alain Beltran reconnaît volontiers que le travail de Sanders n’y est pas totalement étranger.

Une alimentation qui paye en concours

« On s’appelle toutes les semaines », précise l’éleveur. « Depuis l’arrivée de Pierre dans le GAEC, notre partenariat avec Sanders s’est encore accentué. Avant, nous n’avions pas vraiment le temps de nous pencher finement sur l’alimentation du troupeau. Mais Pierre est un passionné et, avec l’aide de Guilhem, il veut vraiment progresser sur ce point. » Analyse de fourrages, suivis des poids et GMQ, tout est évalué et pris en compte pour la formulation des rations. Les éleveurs travaillent actuellement avec la gamme Toni de Sanders. Ces aliments complets ont des formules bloquées, comprenant une spécificité pour chaque type d’animal engraissé : très riche en UF pour le Tonigénisse, sous forme de farine pour le Tonitaurillon, ou encore avec des grains de lin extrudés pour le Toniforme. C’est ce dernier aliment qui a d’ailleurs été donné, à volonté pendant 6 mois, à la Blonde d’Aquitaine qui a participé au concours de bovins de boucherie de St Gaudens, en septembre dernier. Pour sa première participation, le GAEC Beltran a frappé fort. Cette vache, née en 2005, a remporté le Super Grand Prix Naisseur. Plus tôt dans l’année, Guilhem Otende avait également proposé à Pierre Beltran de tester une nouvelle formule : l’Eurobov Prestige. Cet aliment complet en mash, à formule bloquée, comporte 21% de tourteau de lin. Il a été distribué, en nourrisseur, à une quinzaine de bêtes. Avec des résultats plutôt concluants. Deux génisses ont ainsi été présentées à St Gaudens, après 3 mois et demi d’engraissement. À respectivement 606 et 542 kg de poids carcasse, elles ont obtenu un 1er et un 2ème prix au concours. Inutile de préciser que cet essai va être prolongé et encore affiné pour répondre au mieux aux besoins animaux.

« Avec ce dernier essai, nous avons trouvé une formule sécurisée qui réduit les risques d’acidose chez les bovins débutant l’engraissement », conclut Guilhem Otende. « C’est le fruit d’un travail commun entre l’éleveur et le technicien. C’est ce qui est réellement stimulant dans ce métier. Surtout quand vous avez des éleveurs très professionnels comme ce GAEC, qui cherchent à toujours progresser. » 30 ans d’histoire et toujours de nouvelles idées à développer…

 

Auteur de l’article : Sébastien Garcia