Quand l’État s’appuie sur la recherche

Publié le 21 septembre 2012

Si la présence du préfet de région Midi-Pyrénées, Henri-Michel Comet, sur le site de l’INRA d’Auzeville, n’était pas initialement prévue, elle marquait, en revanche, l’intérêt tout particulier porté par l’État au domaine de la recherche agronomique. De fait, ce 19 septembre, les représentants du pôle de compétence Toulouse Agricampus (voir encadré) signaient une convention de partenariat – unique en France – entre le monde de la recherche et un service de l’État. Une démarche qui s’inscrit dans le cadre du Projet d’Action Stratégique de l’État pour une meilleure compétitivité et la préparation des métiers de demain.

Mieux prendre en compte les savoirs scientifiques

Cette convention a été élaborée pour favoriser l’émergence, en commun, des projets de recherche, d’expérimentation, de démonstration et de transfert de connaissances. Michel Sallenave, directeur de la DRAAF, le rappelait ce jour-là : la collaboration entre Toulouse Agricampus et la Direction Régionale de l’Agriculture n’est pas nouvelle. Le partenariat signé ce jour-là est le fruit d’un engagement commun, depuis 2 ans, sur divers projets (CARTeR, Ecophyto 2018,…). « Les relations privilégiées que nous pouvons avoir entre les services de l’État et le monde de la recherche et de l’enseignement supérieur sont pour nous absolument stratégiques », insistait-il. « Nous avons besoin de tout ce que la recherche peut nous apporter pour avoir une vision prospective et conduire des politiques publiques adaptées à notre région, en matière d’agriculture, d’environnement et de développement économique. » En contrepartie, d’importants moyens seront mobilisés (crédits du Ministère de l’Agriculture, crédits FEADER au titre du Réseau Rural Régional, crédits de l’Office National de l’Eau, de l’Agence de l’Eau, …). Michel Sallenave faisait remarquer que la mise à disposition d’un agent de la DRAAF à la direction de Toulouse Agricampus, dans cette période de restriction budgétaire, est la meilleure preuve de l’importance donnée par l’État à la réussite de ce partenariat.

 

Une dynamique régionale unique

C’est guidé par Michèle Marin, Présidente du centre de recherche INRA de Toulouse, que le Préfet a découvert les laboratoires du pôle de compétences. L’occasion pour leurs différents responsables de mettre en avant leur savoir-faire en matière de recherche agronomique, allant du gène aux agrosystèmes, jusqu’aux filières et territoires. Henri-Michel Comet a, entre autres, pu constater les progrès sur la connaissance des génomes de plantes modèles (tomate, tournesol,…), ou encore les acquis pour la conception des systèmes de cultures innovants, à faible niveau d’intrants. Des travaux menés grâce à des démarches intégrées, pluridisciplinaires et réalisées en partenariat avec des acteurs économiques.

Une visite qui a conforté le Préfet dans l’importance de renforcer les liens avec la recherche agronomique régionale. « Le projet C@RTER (voir TUP n°1400 de mars 2012) était déjà une initiative unique en France », déclarait-il. « Cette convention est également une première et témoigne d’une culture multidisciplinaire exceptionnelle en Midi-Pyrénées. Cette volonté de travailler de concert entre la recherche, l’enseignement, les agriculteurs, l’industrie, …, est une image de marque essentielle de la région, mais trop peu mise en avant auprès de nos concitoyens. Mon souhait, au travers de ce partenariat et d’autres actions que nous mènerons ensemble, est que les services de l’État contribuent à faire connaître davantage au grand public ce travail exceptionnel entrepris en Midi-Pyrénées. »

Le saviez-vous ?

Le plus grand pôle de compétence agronomique de France

Midi-Pyrénées est une grande région agricole, mais également un des piliers de la recherche en France. Afin de valoriser ce potentiel, les grands établissements d’enseignement, de recherche et de formation dans le domaine agronomique et vétérinaire, ont décidé de créer un Pôle de compétences, en réunissant leurs ressources.

Fin 2004, Toulouse Agricampus naît et prend la forme d’un Groupement d’Intérêt Scientifique, avec comme membres fondateurs : l’ENFA, l’EI Purpan, l’ENSAT, l’ENVT, l’ENSIACET et l’INRA Toulouse*. Le pôle, structure résolument ouverte, voit son cercle s’élargir rapidement et d’autres établissements d’enseignement supérieur et de recherche rejoignent ce groupement : l’Université Paul SABATIER, l’Université des Sciences Sociales, l’Université de Toulouse le Mirail et le CNRS Midi-Pyrénées. Toulouse Agricampus fédère ces établissements, mutualise leurs moyens et leur permet de travailler en commun sur des projets de recherche, de technologie et de formation. Les résultats sont transférés et mis à la disposition de la région, de son agriculture et de ses industries agro-alimentaires. Toulouse Agricampus rassemble aujourd’hui 12 établissements de recherche et d’enseignement supérieur sur les domaines agronomique, biologique et vétérinaire. Le pôle rassemble 60 unités de recherche, regroupant près de 2.800 étudiants et 800 enseignants-chercheurs. Il constitue le 1er pôle agro-bio-véto de France.

Toulouse AgriCampus est par ailleurs membre fondateur du pôle de compétitivité Agrimip Innovation.

* École Nationale de Formation Agronomique (ENFA), École d’Ingénieurs de Purpan (EI Purpan), École Nationale Supérieure Agronomique de Toulouse (ENSAT), École Nationale Vétérinaire de Toulouse (ENVT), École Nationale Supérieure des Ingénieurs en Arts chimiques et Technologiques de Toulouse (ENSIACET), Institut National de Recherche Agronomique (INRA).

Légende photo : Alain Milon (ENVT), Michel Bascle (ENFA), Grégory Dechamp-Guillaume (ENSAT et Président de Toulouse Agricampus), Michel Sallenave (DRAAF) et Henri-Michel Comet, Préfet de Région, s’engagent à travailler ensemble sur l’avenir de l’agriculture et de l’agroalimentaire.

Auteur de l’article : Sébastien Garcia