Publié le 12 mai 2014
« La filière laitière du Sud-Ouest a un avenir. Mais elle doit s’adapter au nouveau contexte économique, caractérisé par une plus forte volatilité du prix du lait et des produits laitiers, et par la sortie programmée du régime des quotas laitiers en 2015. » C’est en substance ce qui ressortait de la 2ème conférence du bassin laitier du Sud-Ouest, le 18 avril dernier, à la Préfecture de région de Toulouse. Présidée par Henri-Michel Comet, Préfet de Midi-Pyrénées et coordonnateur du bassin laitier, cette rencontre visait faire un point d’étape de la déclinaison régionale du Plan stratégique national Lait, lancé depuis la campagne 2011-2012.
Un territoire à fort potentiel
Même si la production est modeste par rapport aux bassins laitiers du nord de la France, celui du Sud-Ouest, qui regroupe les régions Aquitaine, Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées, dispose de nombreux atouts. « Avec 5.000 producteurs, une cinquantaine d’entreprises de transformation et de nombreux emplois induits, la filière représente un poids économique non négligeable », notait le Préfet en introduction. « La variété et à la qualité de ses productions, la qualité environnementale de nombreux territoires du bassin, notamment en zones de montagne et de piémont, sont des forces qu’il faut pérenniser. C’est bien cet objectif que vise la Charte d’engagement, signée le 28 février 2013, par tous les acteurs du bassin laitier Sud-Ouest, de l’amont à l’aval de la filière. » Cette démarche originale et propre au bassin laitier du Sud-Ouest officialise les engagements de chacun des maillons de la filière, sur la période 2013-2015, pour le maintien durable d’une production et d’une transformation laitière compétitive sur ce territoire (Télécharger la version intégrale. Attention, fichier lourd). Une Charte qui semble être sur de bons rails, selon la Préfecture qui soulignait l’unité et la cohérence remarquables entre les producteurs, les industriels et le Gouvernement pour atteindre les objectifs fixés dans la feuille de route.
Consommation locale et export
Toulouse, Bordeaux, le Pays Basque, Montpellier, la Catalogne, etc. Le bassin de consommation Sud-Ouest est estimé à quelques 6 millions d’habitants. « Il y a de réelles opportunités de développement de ce marché », insistait Bernard Lassus-Dessus, Président de CILAISUD (Centre interprofessionnel laitier du Sud Ouest). « Avec la conjoncture plus favorable de ces derniers mois, il faut renforcer notre dynamique de production. » Pour ces professionnels, cela passe par de l’innovation dans les pratiques, dans les produits transformés et, bien sûr, par un soutien à l’installation. La filière craint en effet de manquer de bras pour répondre à la demande. « Les producteurs et futurs installés ont besoin de visibilité », ajoutait Guy Doléac, Président de la FRPL. « C’est pourquoi nous essayons, par le biais de cette conférence de bassin, d’avoir une vision transversale et de parler d’une même voix. »
Même son de cloche du côté de la coopération et de la transformation, qui veut montrer aux producteurs le potentiel de développement qui s’offre à eux. « La fin des quotas et l’ouverture des marchés mondiaux implique des acteurs plus globaux pour les pénétrer », analysait Damien Lacombe, Président du conseil d’administration de Sodiaal. « La fusion de 3A et Sodiaal découle directement de ce besoin. Elle renforce notre capacité à répondre aux appels d’offre, mais aussi à innover sur de nouveaux créneaux comme, par exemple, le lait infantile bio sur lequel nous misons beaucoup. »
Ambitieuse, cette conférence de bassin laitier est avant tout un travail de tous les jours d’un Comité Opérationnel regroupant des acteurs de taille et de métiers différents. « Il n’est pas question de petits ou gros producteurs, de petites ou grosses entreprises, ni de marché local ou d’exportation », ajoutait Jean-Pierre Arcoutel, Président de Coop de France Midi-Pyrénées. « Nous avons besoin de tout le monde et nous accompagnons tout le monde. »
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