Publié le 23 décembre 2009.
La coopérative Arterris a fait le point, à l’occasion de son AG du 17 décembre 2009, sur le chantier le plus important et le plus délicat de l’année écoulée : la fusion des systèmes d’informations, l’organisation de la coopérative et des services aux adhérents. C’est, en effet, dans un contexte d’année climatique et économique difficile que les trois coopératives Audecoop, Groupe coopératif occitan et la Toulousaine de céréales ont fusionné pour donner naissance à Arterris. Un regroupement voté en décembre 2008 et que les équipes ont mis en œuvre pendant l’année.
La première tâche impartie au conseil d’administration et aux équipes de la nouvelle coopérative a été d’harmoniser et de redéfinir l’organisation et les services proposés aux adhérents.
Il a fallu en premier lieu mettre en place un système d’information et d’administration unique. Celui-ci est opérationnel depuis le 1er juillet 2009. « S’il a mobilisé très largement nos équipes, ce « chantier » a aussi été particulièrement ingrat puisque la dégradation des performances accompagne dans un premier temps les initiatives nouvelles ! » indique Jean-François Renoux, dans l’introduction du rapport annuel d’Arterris.
Les équipes mobilisées ont réalisé de gros efforts pour assumer en interne les difficultés. Malgré cela, adhérents et partenaires de la coopérative en ont subit les conséquences. Le redécoupage des régions a perturbé les habitudes de certains adhérents, ce qui est normal. Certaines opérations de collecte et d’approvisionnement, particulièrement en ce qui concerne les semences, n’ont pas toujours été bien maîtrisées.
L’optimisme reste de mise
L’autre point difficile concerne la fusion des systèmes informatiques et de gestion. Un passage obligé qui a engendré des retards administratifs significatifs et perturbé certaines opérations comme la fourniture des semences. Les adhérents du Tarn ont vécu comme une contrainte la nouvelle gestion des relations financières.
« Ces changements sont perturbants. Ils obligent chacun de nous à adapter nos pratiques, explique Jean-François Renoux, mais dans la durée, nous en sommes convaincus, les avantages liés à ce nouveau mode fonctionnement seront mieux perçus, comme c’est déjà le cas dans les autres secteurs de la coopérative. »
Une fois énoncés ces problèmes, le président d’Arterris souligne la réactivité et la détermination des équipes de la nouvelle coopérative, pour trouver des solutions le plus rapidement possible. Si la naissance d’Arterris constitue un changement majeur pour les adhérents et les salariés, ces derniers restent « volontaires, actifs et vigilants pour améliorer en encore et toujours l’organisation et sa réactivité. »
Le film de la campagne
L’effondrement du prix du fret maritime a soumis la coopérative et le marché local en céréales en général a une forte concurrence des céréales d’origine lointaine sur la zone traditionnelle de débouchés d’Arterris.
Les prix d’acompte ce sont donc retrouvés régulièrement supérieurs au prix de marché de la deuxième partie de la campagne. Une situation vécue par d’autres coopératives.
Sur l’approvisionnement, les esprits avaient gardé le souvenir de début 2008, marqué par l’envolée de cours et les difficultés d’approvisionnement. Les opérateurs ont donc majoritairement réalisés des achats de précaution conséquents. Mais l’instabilité du marché a changé la donne. L’essentiel des intrants utilisés fin 2008 et début 2009 a été très onéreux par rapport au prix du marché.
Concernant la collecte, la récolte 2008 est dans la moyenne, les cultures d’été étant globalement meilleurs que les cultures d’hiver.
La baisse de la consommation d’engrais azotés est en moyenne de 25 %. Une diminution liée à la baisse des surfaces de céréales à paille, à l’état des cultures qui présentaient un faible potentiel à la sortie de l’hiver et aux prix des produits.
Concernant les engrais de fond, l’explosion des prix de l’acide phosphorique et de la potasse est à l’origine de nombreuses impasses.
En terme de protection des cultures, les plans d’approvisionnement ont été perturbés par les conditions climatiques de l’automne 2008. De plus, l’activité phytos de la coopérative est en baisse au niveau des grandes cultures.
Les désherbants généraux et particulièrement le glyphosate ont subi un retournement de tendance de prix, entrainant des pertes conséquentes de valeur de stock, pour bon nombre de coopératives et de distributeurs.
Article rédigé par Alexandre Renault (Paysan Tarnais)