Publié le 25 février 2012
70 kg de pâtes. À première vue, cela peut sembler léger. Mais convertis en repas, on peut nourrir près de 800 personnes… En tout cas, les Restos du Cœur et la Croix-Rouge n’ont pas hésité un instant quand 4 élèves d’Auzeville leur ont proposé de faire don de plusieurs sacs de pâtes « faites maison ».
Du champ à l’assiette
Valentin Lavergne, Tom Loree, Anthony Rigal et Mikaël Cazeneuve sont en 2ème année de BTS Agronomie – Productions Végétales. C’est dans le cadre d’un Projet d’Initiative en Communication (PIC) qu’est née l’idée de cette initiative. « Thierry Poser, notre professeur, avait des contacts avec plusieurs organismes de solidarité et nous a suggéré de faire quelque chose pour elles », explique Valentin. « Comme l’exploitation du lycée produit du blé dur et qu’elle est équipée du matériel pour fabriquer des pâtes, on a décidé de faire un don en nature à la Croix-Rouge de Toulouse et aux Restos du cœur de Baziège. » Le rendez-vous fut fixé au 8 février dernier, avec des bénévoles et des bénéficiaires des 2 organismes. Les 4 jeunes se sont attelés eux-mêmes à la fabrication, d’ordinaire effectuée par les salariés de l’exploitation du lycée. « Les différentes étapes sont faciles à réaliser », confie Anthony. « Le plus long est le passage dans la machine. Comme elle est d’une taille et d’une capacité modeste, il faut un peu plus de 6 heures pour sortir 70 kg de fusilli, des pâtes en forme de tortillons. 6 heures au cours desquelles il faut rester attentif à ce que tout se passe bien. » La finalité du PIC étant tout de même la communication, les étudiants ne se sont pas contentés de faire un simple don. Ils ont donc concocté pour les 2 associations un véritable parcours pédagogique, retraçant le parcours du blé, « du champs à l’assiette ». Au programme : visite de l’exploitation, explication à partir de maquettes de la conduite de la culture du blé et des différentes techniques (bio et raisonnée), puis visite de l’atelier de transformation avec panneaux explicatifs et démonstration du fonctionnement de la machine à pâtes. 2 heures de pédagogie pour chacun des 2 organismes, afin de rappeler l’origine, trop souvent oubliée, de ces incontournables de notre alimentation que sont les pâtes.
Une exploitation autonome
Mathieu Kausz, le nouveau directeur de l’exploitation du lycée, profitait également de cette opportunité pour présenter les activités de cette ferme atypique, implantée dans un territoire fortement urbanisé. Outil pédagogique de premier ordre pour les élèves, la ferme n’en est pas moins une entité économique à part entière. « Même si nous n’avons pas vocation à recevoir des subventions particulières du fait d’être dans un établissement public, nous sommes quand même fiers de rappeler que la ferme d’Auzeville fait vivre 4 personnes, est autonome et financièrement à l’équilibre », insiste-t-il. « Nos nombreuses productions animales et végétales et surtout leur transformation sur place nous permet de faire tourner très correctement un magasin fermier. » Les denrées vendues par l’établissement sont exclusivement non périssables, pour plus de facilité de gestion des stocks. La production annuelle de pâtes alimentaires, par exemple, dépasse la tonne, écoulée principalement auprès des clients du magasin. Une clientèle qui pourrait être plus nombreuse si le magasin était davantage connu des riverains. Et c’est bien ce à quoi se sont employés Anthony, Mikaël, Tom et Valentin. Près d’une trentaine de personnes a assisté à la visite, ce jour-là. Autant de prescripteurs potentiels qui sont repartis ravis de la présentation… et plus lourds de quelques kilos de pâtes.
Un beau geste de générosité et de solidarité tout à l’honneur de ces jeunes et de leur établissement.