Publié le 6 novembre 2018
La région Occitanie a fait de l’alimentation sa « Grande cause régionale 2018 » (Tup n°1539). Les premiers résultats de la consultation citoyenne viennent d’être présentés. À travers une initiative inédite en France, la Région a convié les citoyens, les professionnels du secteur agricole et agroalimentaire et les territoires à bâtir collectivement le futur Pacte régional pour une alimentation durable. D’avril à septembre, près de 55.000 personnes ont rempli un questionnaire sur les habitudes de consommation. Les premiers résultats ont été présentés par Carole Delga jeudi 11 octobre à Toulouse. La présidente de la Région s’est tout d’abord félicitée d’un tel engouement pour cette séance de démocratie participative. Elle justifie l’exercice en expliquant que « l’alimentation est un enjeu de santé publique. L’objectif consiste en redonner des réflexes alimentaires à un coût acceptable pour tous. »
Le marché a la côte
C’est ainsi que la moitié des habitants disent dépenser en moyenne entre 100 et 200 euros par semaine pour l’alimentation de leur foyer. Ces achats se font le plus souvent en supermarché. Originalité de l’Occitanie: le marché, de plein vent ou couvert, arrive en deuxième position. Plus d’un tiers des sondés se fournissent en circuits courts. 54% achètent souvent des produits régionaux, 43 % souvent des produits bio. 61 % mangent de la viande plusieurs fois par semaine, laissant Carole Delga sourire et affirmer qu’« il s’agit d’une bonne chose pour les éleveurs».
71% des sondés estiment qu’il est important d’avoir une alimentation saine et équilibrée : pour cela, ils misent en priorité sur les produits de saison, la variété de l’alimentation et la provenance locale des produits.
Néanmoins, 52 % d’entre eux trouvent qu’une alimentation saine et équilibrée coûte cher. En revanche, 92 % des sondés privilégieraient les aliments produits en Occitanie s’ils étaient facilement identifiables. Autant d’arguments qui confortent Jean-Louis Cazaubon, vice-président de la Région : « Les élus et les agriculteurs sont prêts, les consommateurs sont en demande : toutes les planètes sont alignées : la Région agira en tant que catalyseur des initiatives locales. Et il est possible d’agir tout de suite. »
Plusieurs témoins sont venus apporter leur regard sur cette démarche inaugurale. Xavier Denamur, restaurateur à Paris d’origine gersoise, a défendu l’idée d’une ZAD (Zone d’alimentation durable), dont l’objectif serait de montrer comment manger bon et pas cher. Pour Jean-François Soucasse, directeur général du TFC, l’alimentation est au cœur de la performance et de l’éducation. Un avis partagé par Francis Ntamak, ancien joueur international de rugby.