Publié le 19 janvier 2010
Pour sa première AG ordinaire depuis sa création officielle, en août 2009, l’Interprofession des Vins du Sud Ouest a commencé, le 15 janvier dernier par changer de nom et de logo ! Pour Paul Fabre, le Directeur de cette toute jeune structure, il s’agissait de lui donner une identité plus forte qu’un énième acronyme, dont le monde agricole est si friand.
Rassembler autour d’une identité forte
« L’interprofession des vins du Sud-Ouest a deux missions qui peuvent sembler incompatibles, » explique Paul Fabre. « Elle doit œuvrer pour l’ensemble des organisations professionnelles des producteurs de la zone et pour les entreprises de mise en marché, tout en permettant à chacune de traiter de ses problématiques spécifiques et de garder son identité propre. » Si les statuts de l’interprofession permettent de réaliser ce « grand écart », au travers de sections par appellation, restait à lui trouver un visuel et une dénomination adaptés.
C’est donc le nom « France Sud-Ouest » affiché sur un fond aubergine en dégradé, surmonté de trois verres entrelacés et souligné du slogan « Les vins à découvrir », qui symbolisera désormais les vins de la zone. « C’est un visuel élégant, qui invite le consommateur à découvrir des produits issus d’une vaste zone allant du Pays Basque à l’Aveyron, mais qui partagent un même goût de la convivialité et de l’authenticité », précise Paul Fabre.
Dotée d’un budget global de 4,5 millions d’euros (interprofession + sections), France Sud-Ouest permet de mutualiser les moyens de chacun et d’aller chercher des marchés et des financements là où les seules entreprises commerciales ou syndicales ne pourraient pas le faire. Comme toute interprofession, elle est reconnue par le ministre de l’agriculture et sous le contrôle du ministère des Finances et, à ce titre, l’interlocuteur unique des Pouvoirs Publics. En plus de simplifier les relations entre administration et professionnels, cette reconnaissance permet aussi d’appeler des cotisations et d’entreprendre des démarches ambitieuses. Et France Sud-Ouest n’en manque pas.
Des marchés à prendre à l’étranger…
Allemagne, Royaume-Uni ou Suisse – pour les plus proches – mais également Canada et États-Unis, France Sud-Ouest a porté loin l’étendard de ses productions. Par sa présence sur des salons d’importance, l’organisation d’actions promotionnelles, voire même en formant des journalistes, importateurs ou les forces de vente de chaînes de distribution, l’association a déjà récolté quelques beaux succès. Elle entend donc bien intensifier ses efforts pour conquérir de nouveaux marchés et faire connaître la région à travers le monde.
Car c’est à l’international que se trouvent les nouveaux consommateurs. Invitée à l’Assemblée Générale, Françoise Brugière, chef de mission Prospective à France AgriMer, l’a rappelé aux participants : si la consommation augmente au niveau mondial, la part de l’Europe dans l’origine des vins consommés ne cesse de s’éroder. Même chose en ce qui concerne l’export. « Dans les années 80, 95% des vins exportés provenaient d’Europe. Aujourd’hui, elle en est à 70% », constate Françoise Brugière. « Or le vin est un produit qui voyage de plus en plus. En 20 ans, le pourcentage des vins ayant passé au moins une frontière est passé de 18 à 40%. Nous ne sommes pas menacés sur notre marché national, puisque la part des vins étrangers est inférieure à 2% des ventes en France. C’est à l’export que nous devons être plus agressifs et ne pas rester sur nos acquis. » Un message que France Sud-Ouest n’avait pas besoin de se faire dire 2 fois et qui la conforte dans sa stratégie.
… et en France
Dans son panorama de la viticulture mondiale et nationale, Françoise Brugière a également souligné l’importance de s’adapter au marché national et aux attentes des consommateurs. Avec une consommation individuelle en baisse continue depuis les années 60, les goûts, comme les habitudes, ont changé. Les français consomment moins, mais mieux. S’avouant perdus et peu confiants devant l’empilement des signes de qualité, AOC, VDQS et autres VQPRD, ils recherchent avant tout des vins de qualité, authentiques et à forte identité. La consommation plus modérée se constate également dans l’augmentation des ventes de « Bag-In-Box » (21% des ventes en grandes surfaces). Très appréciés des restaurateurs qui servent de plus en plus de vin au verre, les BIB pourraient convaincre le consommateur régulier pour peu que l’on soigne la qualité du vin… et le packaging, qui laisse trop souvent à désirer. Autant de créneaux à ne pas négliger et que France Sud-Ouest compte bien étudier dès 2010.