Publié le 24 mars 2016
Visite inhabituelle, ce mardi 8 mars dernier à la Chambre d’Agriculture de Haute-Garonne. Yvon Parayre et Charles Tapie, respectivement Président et directeur, recevaient une délégation de responsables agricoles sénégalais, lors de l’étape toulousaine d’un périple de 5 jours en France.
Une mission de terrain
« Cette visite est le 2ème volet d’un programme entamé l’an passé », explique Youssoupha Diallo, conseiller technique n°1 du Ministère de l’agriculture et du développement rural du Sénégal, qui dirigeait la délégation. « L’an passé, nous avions rencontré la direction de l’APCA pour comprendre le fonctionnement global des Chambres d’Agriculture. Après avoir travaillé sur ces éléments pendant une année au Sénégal, notre mission est, cette fois, davantage tournée vers le terrain. » Outre des représentants de différents services du ministère de l’agriculture, la délégation comprenait, cette fois-ci, des représentants des organisations les plus dynamiques des quatre grands domaines de l’agriculture sénégalaise : production végétale, élevage, pêche et forêt. Un des objectifs de cette mission était en effet de permettre aux leaders des organisations paysannes, filières et interprofessions d’entrer en contact avec leurs homologues français et recueillir le fruit de leurs expériences. Après un début de séjour au Salon de l’agriculture de Paris, la vingtaine de personnes que comptait la délégation a ainsi rencontré la Chambre Régionale d’Agriculture de Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées, puis des représentants de la coopérative Arterris, avant de se rendre à Toulouse. Après la matinée dans les locaux, Christian Bessières, responsable du pôle Végétal de la Chambre d’Agriculture 31 et Guy Méric, responsable du syndicat Maïs Semence, les ont accompagnés dans des visites de deux exploitations du département.
« Chaînon manquant »
Au Sénégal, l’agriculture se structure traditionnellement par filières. La représentation de la profession, voire même le rôle syndical, sont joués par les unions de coopératives. « Ce système n’est plus adapté, aujourd’hui », estime le conseiller du ministère. « Notre pays est en train de réorganiser son agriculture. Mais il manque un chaînon, qui soit une porte d’entrée locale et une courroie de transmission entre l’État et les organisations de producteurs. Il y a de grands besoins en termes de représentation, mais aussi de structuration et d’appui techniques aux producteurs. Nos visites aux Chambres d’Agriculture de Haute-Garonne, puis de l’Aveyron et du Gard, nous montrent qu’une Chambre départementale est la base de tout système solide. Il est donc très intéressant pour nous de voir comment elles sont structurées, financées, quels sont les services apportés, etc. »
Si la plupart des pays d’Afrique de l’ouest se sont organisés sur un système de Chambres d’Agriculture équivalent au modèle français, le Sénégal veut prendre le temps de la réflexion. « Nous nous sommes, nous aussi, engagés sur ce modèle, mais nous ne voulons pas une copie à l’identique du système français », termine Youssoupha Diallo. « Nous avons mobilisé les 14 régions du Sénégal pour recueillir les besoins et réflexions de la base. En complétant ces éléments avec les études et expériences menées par nos chercheurs et techniciens sénégalais, nous voulons aboutir à la rédaction d’une loi qui permettra de créer un réseau de chambres d’agriculture adapté aux réalités et spécificités de notre pays. »