Le Lauragais se dote d’un pôle bio

Publié le 24 mars 2010

Silicon Valley, ça vous dit certainement quelque chose. Mais qu’est-ce que c’est au juste ? C’est la concentration, au sud de la baie de San Francisco, aux États-Unis, d’entreprises spécialisées dans les technologies informatiques de pointe et de centres de recherche universitaires ou privés, travaillant sur ce même domaine. Cette « grappe » d’entités (ou cluster, en anglais) a choisi de mettre en commun leurs réflexions, leurs informations, leurs stratégies et une partie de leurs moyens pour maximiser l’efficacité de leurs actions individuelles. Le succès planétaire de Silicon Valley (Vallée du silicium et non du silicone) est la preuve que ce principe de cluster fonctionne. C’est sur ce même schéma qu’ont été développés, en France, les Pôles de Compétitivité, comme celui d’Agrimip Innovation, en Midi-Pyrénées.

Alain Chatillon, Président d’Agrimip et sénateur maire de Revel, ne pouvait être que le 1er convaincu de l’efficacité d’un cluster. C’est pourquoi il a décidé d’appliquer cette recette au cœur du Lauragais.

Revel, capitale du bio ?

La demande de produits naturels et biologiques explose, mais l’offre a du mal à suivre. C’est en partant de ce simple constat qu’Alain Chatillon a entrepris de créer « BioVallée Lauragais». Il s’agit de rassembler sur une zone d’une soixantaine de km autour de Revel, des producteurs, des entrepreneurs, des chercheurs et des porteurs de projets, en relation avec les secteurs d’activités bio, qu’ils soient alimentaires ou non. On y retrouve déjà une trentaine d’entreprises du monde agricole, cosmétique, diététique et du bâtiment, qui ont contribué à la création de BioVallée (entre autres : Nutrition et Santé, la Ferme du Lauragais, Spanghero, Pierre Fabre ou Crespy).

Pour amorcer le projet, la communauté de communes a mis en place des mesures d’incitation à l’installation. Mais BioVallée joue aussi sur les nombreux atouts dont dispose le Lauragais. Avec sa zone d’activité d’intérêt régional, Revel dispose déjà de nombreux aménagements pour accueillir les nouveaux arrivants et leurs familles. Sans compter la douceur de vivre du Lauragais ou encore la proximité de Toulouse et notamment du consortium de recherche et d’enseignement supérieur agronomique Toulouse Agri Campus.

De la proximité à l’international

Avec l’agglomération toulousaine à sa porte, BioVallée joue la carte de l’approvisionnement local et de la réduction de l’empreinte carbone des productions. Mais Alain Chatillon voit déjà plus loin. BioVallée songe d’ores et déjà à créer des liens avec l’Asie. Des contacts ont déjà été pris avec un Pôle Bio japonais. Le Japon n’est pas inconnu dans ce coin du Lauragais. Le Groupe Otsuka est, en effet, un des actionnaires de Nutrition et Santé, la société revéloise créée par Alain Chatillon. Ce dernier a également prévu une visite en Chine à la fin du mois. Entre transfert technologique et économie verte mondiale, le Lauragais a là une sérieuse opportunité de devenir un acteur incontournable du bio sous toutes ses formes. L’emplacement est idéal, le concept prometteur et la volonté politique présente. Feu !

Auteur de l’article : Sébastien Garcia