Le GAEC du Hourquet fait le pari des œufs à couver

Publié le 25 janvier 2013

Il y avait foule, ce 18 janvier à St-Araille (canton du Fousseret), sur l’exploitation de la famille Dutrain. Il faut dire que ce jour-là se déroulait l’inauguration d’un bâtiment pas tellement courant dans nos contrées. 97 mètres de long sur plus de 12 de large, les 1.164 m² de ce bâtiment flambant neuf vont désormais accueillir 8.000 poules et 800 coqs par an. Il vient compléter un autre bâtiment, construit il y a 13 ans, qui peut en héberger autant.

Un partenariat sécurisant

La production de volailles n’est pas une nouveauté au GAEC du Hourquet. Marc et Marie-Cécile Dutrain travaillent depuis 13 ans déjà avec le Groupe Grelier, le 1er groupe d’accouvage de France. Avec ce partenaire, ils élèvent des poules reproductrices et produisent des œufs à couver. Quand le fils aîné, Olivier, déclare vouloir s’installer, la question d’un nouveau bâtiment se pose tout de suite. De fait, les revenus dégagés par l’activité céréalière et l’élevage de poules ne suffisent pas, en l’état, pour accueillir un 3ème associé dans le GAEC. Une fois chiffré, le projet se monte à 300.000 €, pour le bâtiment. Le Groupe Grelier propose alors de participer au financement, dans le cadre d’un contrat de production. Établi pour 12 ans, ce partenariat prévoit que l’accouveur versera une prime annuelle de 3.333 €, soit un total de 40.000 € sur la durée du contrat. « Cela équivaut au temps qu’il faut pour amortir le bâtiment », précise l’éleveur. « Le groupe Grelier fournit le cheptel, l’alimentation, assure les suivis techniques et sanitaires, les frais vétérinaires, l’enlèvement des réformes et l’équarrissage. De notre côté, nous fournissons la main d’œuvre et prenons en charge l’eau et l’électricité, la litière, le lavage, la comptabilité et l’assurance. Ce qui nous revient à environ 1€ par poule. »

Malgré ce partenariat sécurisant, les subventions accordées par la région et la viabilité économique avérée de ce type de production, Olivier Dutrain aura dû patienter de longs mois avant de pouvoir démarrer son activité. « Entre le moment où j’ai débuté les démarches et celui où je me suis installé, il s’est écoulé deux ans », expliquait le jeune homme à la centaine de visiteurs présents. En butte à de nombreuses difficultés administratives, Olivier ne baisse pas les bras et, dans le même temps, entreprend une démarche assez singulière mais chargée de bon sens. « Je suis allé voir tous mes voisins, agriculteurs ou non, pour les informer de mon projet. Je voulais m’assurer qu’il n’y aurait pas d’opposition à la construction d’un bâtiment ou à ma future activité. » Une initiative très bien reçue par les riverains de l’exploitation et qui a conforté Olivier Dutrain dans son projet.

Une production de qualité qui a de l’avenir

Il faut dire qu’on est très loin de l’amateurisme. Le bâtiment dernier cri est équipé d’un système de ramassage et de conditionnement automatique des œufs. Toutes les précautions sont prises d’un point de vue sanitaire et le Groupe Grelier ne transige pas avec la qualité. « C’est un élevage technique avec des animaux sélectionnés », poursuit le jeune éleveur. « Il y a des contrôles très réguliers, tous les 15 jours. En cas d’infection, le troupeau peut être réformé et le bâtiment est intégralement désinfecté. Autant dire que nous avons intérêt à être irréprochables dans notre façon de travailler. »

Si le groupe Grelier prend en charge les frais énoncés plus haut, c’est un 3ème partenaire de ce projet qui supervise la partie alimentation de l’élevage. En effet, Sud-Ouest Aliment fournit l’aliment qui sera distribué aux reproductrices. Avec le même souci de qualité sanitaire. Grâce à sa tour thermique installée à Haut-Mauco, dans les Landes, Sud-Ouest Aliment s’est doté d’un outil capable de chauffer les aliments et de les garantir contre toute présence de salmonelles.

Plus qu’une inauguration, cette journée proposait de mettre en avant les possibilités d’installation de jeunes, sur un projet innovant, avec un matériel performant et un contexte économique porteur. Le Groupe Grelier et Sud-Ouest Aliment rappelaient à cette occasion que la filière Volaille est en recherche d’éleveurs de poules reproductrices. « Il y a une sous-production de poussins dans le Sud-Ouest, où se trouve pourtant un gros bassin de consommation », souligne Caroline d’Erceville, responsable de production du groupe Grelier. « C’est pourquoi nous souhaitons développer ce type de projet dans un rayon de 60 à 80 km autour de notre couvoir de L’Isle-Jourdain. Dans notre plan de développement 2013-2014, nous prévoyons d’équiper 2 nouveaux bâtiments. Et nous projetons l’ouverture d’un bâtiment par an de 2015 à 2020. Si un agriculteur souhaite se lancer dans cette production, je ne peux que lui conseiller de prendre contact avec nous. » Avis aux amateurs…

Auteur de l’article : Sébastien Garcia