Publié le 25 octobre 2013
Tous les ingrédients y étaient : météo (pourtant annoncée comme pluvieuse) au beau fixe, professionnels nombreux, animaux de qualité et ambiance bon enfant. Pour sa première édition, le 11 octobre dernier, la vente de broutards d’Aspet a réalisé un sans faute. De quoi ravir le Président de l’ACVA du canton, organisatrice de l’évènement.
Les éleveurs se prennent en main
« Ils sont tous là », se réjouissait Jean-Yvon Masse. « Ils », ce sont la dizaine d’acheteurs et négociants de la région qui avait répondu présent à l’invitation de l’ACVA d’Aspet. Dès l’arrivée des premiers animaux, à 7h30, nombre d’entre eux étaient déjà sur place pour évaluer la qualité des veaux présentés à la vente. « L’idée nous est venue lors des Journées de l’Élevage, organisées chaque année à Aspet », explique Jean-Yvon Masse. « Nous n’avions jamais de vaches du canton à présenter et c’était les syndicats de race qui jouaient le jeu en nous en envoyant. Nous étions donc 4 ou 5 éleveurs du canton à vouloir faire une foire aux broutards ici, avec nos propres animaux. Mais à chaque fois, nous avons dû reculer pour des questions de sécurité. Alors cette année, nous avons pris le problème à bras le corps et mis le paquet. » La motivation a payé. La mairie d’Aspet a en effet donné un gros coup de pouce aux organisateurs en installant sur la place du Pré Commun, les fourreaux nécessaires à fixer les barrières de contention. Autre soutien de poids, la coopérative Val de Gascogne a prêté un imposant parc mobile, qui a permis aux organisateurs et acheteurs de travailler confortablement et en sécurité. « Nous sommes une vingtaine de bénévoles à y travailler depuis 2 mois », précise Jean-Yvon Masse. « La Chambre d’Agriculture et l’ACVA de Salies nous a aussi donné un sérieux coup de main. Et avec l’aide de nombreuses personnes, il nous a fallu à peine 2 jours pour tout installer ici. » De fait, tout était prévu pour faire de cette journée une réussite, du copieux petit déjeuner offert par l’ACVA, aux stands buvette et restauration, en passant par une présentation des Métiers de l’agriculture destinée au jeune public.
Une foire à pérenniser
Résultat des courses : 64 veaux étaient présentés à la vente, ce qui représente une quinzaine d’éleveurs du canton. Joli score pour un début. « On aurait pu en avoir plus si on avait ouvert aux autres cantons », reconnait Jean-Yvon Masse. « Mais nous avions des incertitudes quant à la législation sanitaire sur les déplacements d’animaux, mais aussi sur notre capacité à accueillir plus de bêtes. On a donc préféré rester à l’échelle cantonale et voir déjà comment ça allait se passer. » Avec un contexte économique porteur et des prix des broutards qui « tiennent la route » selon le Président de l’ACVA, les organisateurs ont vite été rassurés. Vendus de gré à gré, tous les veaux étaient partis avant midi, soit 2 heures plus tôt que prévu… « Ce que nous voulons instaurer, c’est une foire automnale des veaux à la descente des estives », indique Jean-Yvon Masse. « J’espère que le succès de cette première édition incitera les éleveurs à garder chaque année des broutards pour cette occasion et installer cette journée dans les calendriers. » Avec la bonne ambiance et le public nombreux en ce vendredi, cela semble bien engagé…
Les brebis étaient de la partie
L’ACVA avait adossé son évènement à la vente d’agnelles de reproduction, organisée par Terre Ovine. Bien ancrée depuis 10 ans dans le paysage agricole de la commune, cette manifestation a vu défiler 240 agnelles tarasconnaises « vieillies », rassemblées dans un parc mis à disposition par Aimé Manent et Val de Gascogne. « Toutes ces agnelles sont issues de troupeaux multiplicateurs et/ou sélectionneurs », précisait Anne Reeb, technicienne ovins de la Chambre d’Agriculture. « C’est l’assurance d’un suivi génétique rigoureux, avec enregistrement au contrôle de performances et carnets d’agnelage obligatoires. Les éleveurs naisseurs s’engagent également à n’utiliser que des béliers « double résistants » à la tremblante. Les agnelles présentes ont d’ailleurs été présélectionnées par une commission composée d’éleveurs et de techniciens de Terre Ovine, qui est passée la veille dans les élevages pour trier les animaux en fonction de leur développement. » Pour la vente, les acheteurs présents passaient l’un après l’autre et désignaient 5 bêtes de leur choix, avant de recommencer un nouveau tour jusqu’à ce que chacun ait acquis le nombre d’animaux qu’il souhaitait. « Ce type de vente collective est aussi une façon de maintenir une dynamique dans la filière ovine », poursuit Anne Reeb. « Cela permet de faire se rencontrer acheteurs et vendeurs et de montrer le travail réalisé par les naisseurs de Haute-Garonne. »
Au final, Aspet aura connu une journée riche qui a attiré de nombreux acheteurs, un large public de connaisseurs… et de riverains, ravis de ces animations et qui attendent déjà celle de l’année prochaine…