Publié le 14 juin 2020
La MSA Midi-Pyrénées Sud n’a pas manqué de travail pendant le confinement. Le Trait d’Union Paysan a adressé quatre questions à Daniel Gesta, son président.
Comment s’est passée la période de confinement à la MSA MPS ?
L’activité n’a jamais cessé même s’il faut reconnaître quelques jours d’adaptation en début de confinement pour organiser le travail à distance et protéger les salariés dont la présence était indispensable sur les sites. Mais grâce à la responsabilité et la bonne volonté de chacun, nous avons vite repris notre vitesse de croisière. Pendant cette période, nous avons surtout donné la priorité au paiement des prestations pour éviter des ruptures de versement et permettre à tous de passer ce cap difficile.
Nous avons par ailleurs mis en place deux types d’accompagnement pour nos adhérents. Les travailleurs sociaux se sont concentrés sur les familles en difficulté, connues ou détectées. Nous avons aussi contacté les maires ruraux, pour recenser des besoins et notamment les personnes isolées. Des dispositifs pour accompagner les professionnels de l’agriculture (exploitants, entreprises et leurs salariés) ont aussi été mis en œuvre : il s’agissait de les écouter, les orienter dans les démarches et assurer un suivi en cas de difficulté.
Confinement oblige, les contacts se sont bien entendu faits par téléphone. Des appels qui ont été très bien reçus. Beaucoup de personnes ont remercié la MSA, pour ces attentions et l’intérêt porté à leur situation, familiale ou professionnelle. Toutes ces initiatives sont réunies sous le label commun « MSA solidaire ». Pour la MSA MPS, c’est un bilan qui s’établit à plus de 3000 personnes ou professionnels contactés.
Pouvez-vous nous rappeler quelles sont les mesures économiques qui ont été mises en place ?
Elles sont nombreuses. Il y a d’abord les mesures exceptionnelles de report de paiement des cotisations et contributions sociales pour les employeurs de main-d’œuvre et les exploitants. Les échéances ont été reportées jusqu’en juin. Aucune majoration ou pénalité ne sera appliquée.
Il y a également la prise en charge partielle du coût d’un remplaçant. C’est une mesure dérogatoire pour les exploitants contraints de rester à leur domicile et qui se trouvent dans l’incapacité de travailler sur leur exploitation.
Comme chaque année, et dans la limite de l’enveloppe attribuée, il est possible de demander une prise en charge de cotisation. Les demandes sont à formuler dès maintenant, l’imprimé est disponible sur notre site Internet.
Les reports des cotisations peuvent permettre de véritables bouffées d’air dans les trésoreries des exploitations et des entreprises. Pourtant, certaines peuvent peut-être payer sans se mettre en péril. Avez-vous un message à leur faire passer ?
Oui, la MSA met tout en place pour aider ceux qui en ont le plus besoin. Mais dans le contexte actuel, il est important que les entreprises – qui le peuvent – continuent à participer au financement de la solidarité nationale. Notre système de soins, et plus largement notre protection sociale et l’action de l’État, sont actuellement plus que jamais sollicités. J’invite les entreprises à agir solidairement dans l’usage des facilités qui leur sont accordées, afin que cela bénéficie avant tout aux entreprises qui en ont besoin.
Il vaut également mieux, pour ceux qui le peuvent bien sûr, conserver le rythme des échéances de paiements que de profiter d’une solution de court terme qui entrainera un solde important. Le report des cotisations MSA n’est que temporaire. Les sommes restent dues.
Un rapport de la Cour des comptes préconise un rapprochement de la MSA vers le régime général. Une réaction ?
Le rapport est sévère et notre analyse politique est en cours. Nous ne souscrivons pas à l’analyse d’un régime qui serait en déclin. Bien au contraire, la crise que connaît actuellement la France renforce la vision stratégique portée par la MSA et par ses élus. Ils agissent dans l’intérêt de l’agriculture. Laquelle, comme on le voit actuellement, est un secteur vital pour la Nation. La MSA participe aussi au dynamisme des territoires ruraux, de par ses actions et sa présence au quotidien sur le terrain.
Plus qu’un organisme de protection sociale, la MSA est aussi une organisation professionnelle agricole qui relève à la fois du code de la sécurité sociale mais aussi du code rural. Ce modèle n’est point conforme au modèle de pensée des élites parisiennes mais c’est notre ADN. Nos actions de terrain pendant la crise sanitaire, notre réseau d’élus nouvellement installé sur les territoires le démontre tous les jours. Et ce n’est pas le moment de laisser tomber les exploitants et les salariés agricoles même s’ils sont moins nombreux !
Nous travaillons toujours à l’amélioration de notre performance, comme de notre qualité de service ? Nous n’avons pas attendu un rapport de la Cour des comptes pour le faire. Faire des efforts, optimiser bien sûr, mais maintenir la présence territoriale, c’est fondamental pour la MSA. Je veux pour terminer souligner la réaction unanime de soutien de tous les syndicats de salariés agricoles à la MSA.