Publié le 8 octobre 2012
Les organisateurs peuvent être heureux, le concours de bovins de boucherie cuvée 2012 a été un franc succès. Il faut dire que l’équipe de la Fédération des ACVA du Comminges et les conseillers Chambre d’Agriculture avaient mis les moyens pour y parvenir. Profitant de l’aura des Pyrénéennes, ils ont largement communiqué en amont du salon pour inciter les éleveurs du Comminges à participer. Résultat : 35 éleveurs ont présenté près de 80 vaches, le 22 septembre dernier, dans un concours qui a battu son record d’affluence.
Montée en puissance
Le hall où se déroulaient concours et ventes était noir de monde, obligeant les acheteurs à jouer des coudes pour approcher et marquer les bêtes qu’ils convoitaient. Blondes d’Aquitaine, Limousines, Charolaises, Gasconnes, Aubracs ou Croisées, il y en avait pour tous les goûts et tous les besoins. Pour sa 4ème édition, le concours de bovins de boucherie du Comminges confirme sa montée en puissance et ajoutait ce jour-là un nouvel ingrédient à sa recette. La mise aux enchères des 2 meilleures bêtes du concours a été un des points forts de la manifestation. Animée par Bernard Guibbaud, du GIE Lired’Oc, elle a vu une vingtaine d’acheteurs « s’affronter » pour remporter une de ces magnifiques vaches. La Grande Championne du concours, une croisée de l’EARL de Saint-Cizy de Cazères, a été achetée 10 €/kg par Bigard Distribution, pour le lycée Déodat de Séverac à Toulouse. Et c’est la grande championne catégorie naisseur/engraisseur, une Blonde d’Aquitaine de l’EARL de Sailhas, à Saint Marcet, qui a battu le record de ces enchères, avec 11 €/kg adjugés à Armaing, pour le Leclerc de Saint Gaudens. « C’est un vrai plus pour cette manifestation », confiait en coulisse Éric Dinnat, éleveur de Charolaises à Terrebasse (canton d’Aurignac) et membre du comité d’organisation. « C’est avec ce genre d’évènement que notre concours peut s’imposer comme un incontournable de la région. Mais on a encore beaucoup de travail à faire et de chemin à parcourir pour égaler les poids lourds de la catégorie. » Le défi ne fait pas peur aux éleveurs de la Fédération des ACVA du Comminges. Éric Dinnat et Adeline Izard, responsable du pôle de proximité Comminges-Volvestre de la Chambre d’Agriculture, se sont d’ailleurs rendus au Concours National d’Animaux de Boucherie de Naucelle (Aveyron), le 6 octobre dernier, pour rencontrer ses organisateurs et piocher les bonnes idées au passage. Avec 250 animaux en compétition, dont 3 vendus aux enchères, il y avait de quoi faire… Si Saint Gaudens est loin d’aligner autant de bêtes, les commingeois gardent en tête que ce sont eux, les éleveurs, qui ont la main sur l’organisation de « leur » concours. Et c’est une source de fierté qu’ils ne comptent pas sacrifier sur l’autel du gigantisme…
Relancer l’achat local
La plateforme « Produit sur son 31 » ne pouvait pas passer à côté d’un tel évènement. Ses responsables étaient donc sur le pont, avec un stand de dégustation de veaux et de bœuf dressé à côté du hall des vaches grasses. Animé en partenariat avec le syndicat des bouchers de Haute-Garonne, la Chambre d’Agriculture et la Chambre des Métiers 31, ce stand a proposé pendant les 3 jours des Pyrénéennes des démonstrations de découpes et de cuisson des viandes issues des élevages locaux. Avec un succès indéniable, à en juger la rapidité avec laquelle disparaissaient les assiettes déposées sur le comptoir. Mais au-delà de l’opération de communication, la plateforme s’était aussi investie lors de la vente des animaux primés au concours. Patrick Davezac est éleveur de limousines à Montastruc-Savès (canton de Rieumes). Il participait au concours pour la 2ème fois et présentait, cette année, deux de ses vaches. « Mes limousines ont été examinées par les techniciens de Bovins Croissance, qui les ont déclarées éligibles au cahier des charges Produit sur son 31 », explique-t-il. « Elles ont été achetées par le boucher du super U de Martres-Tolosane, à environ 1€ de plus au kg que le prix habituel du marché. » Si ce boucher est un habitué de la plateforme d’achat local, à qui il achète en moyenne une bête par semaine depuis le mois de juillet, c’était en revanche la 1ère fois qu’il assistait à un marché de vaches grasses. « C’est bien un des buts des adhérents de la plateforme », souligne Patrick Davezac. « Nous sommes plusieurs à avoir invité nos clients à venir au contact des éleveurs et participer aux concours. Souvent, les bouchers ne côtoient que les chevillards ou les grossistes et ne voient pas les bêtes sur pied. » Ça a été une satisfaction pour les éleveurs de voir que plusieurs bouchers s’étaient déplacés à Saint Gaudens et avaient décidé d’acheter local. Sur les 77 animaux vendus, 3 l’ont été par le biais de la plateforme. « Si elles n’avaient pas été achetées par des bouchers d’ici, ces bêtes d’excellente qualité seraient parties dans des boucheries de la région parisienne, ce qui serait dommage, à mon sens », ajoute Patrick Davezac. « La plateforme nous permet de dynamiser le marché de la viande locale et de valoriser notre production. Bien sûr, cela nous oblige à garder les animaux un mois de plus, pour les finir correctement. Mais malgré le coût des aliments, on s’y retrouve quand même bien. » De fait, le prix moyen de vente des animaux du concours était cette année de 5,57 €/kg, contre 4,68 € l’an passé. Une bonne raison de se pencher sérieusement sur l’engraissement…