Publié le 13 septembre 2009.
Le 29 août 2009, Cadours célébrait son Ail Violet, comme chaque année depuis 22 ans. C’était l’occasion, une fois de plus, de mettre en valeur le travail et le professionnalisme des producteurs de la zone d’appellation et leurs efforts pour promouvoir un produit aux qualités gustatives remarquables. Dans un contexte morose, évoqué aussi bien par Yvon Parayre, Président de la Chambre d’Agriculture, que Gilbert Hébrard, représentant le Conseil Général, lors de son inauguration, le concours agricole de l’ail de Cadours redonnait un peu de baume au cœur d’une profession quelque peu désemparée. Présentés sur les longues tables de la halle de Cadours, sacs, tresses et gerbes d’ail furent scrupuleusement soumis à l’examen du jury, qui en appréciait la couleurs, le calibre, la présentation, etc… Produit également sur la zone, l’ail blanc participait aussi à ce concours, dans ces 3 mêmes catégories.
Une maquette plus vraie que nature
Mais le clou du spectacle, qui attire chaque année de nombreux visiteurs, demeurait sans conteste le concours d’œuvres d’art réalisées à partir de l’ail violet. Maquettes de monuments, d’objets ou bien saynètes de la vie quotidienne d’hier et d’aujourd’hui, les compétiteurs de ce concours ont encore rivalisé d’imagination et de talent.
Il faut reconnaître que cette édition 2009 plaçait la barre très haut. En effet, une maquette de frégate baptisée « Amerigo Vespucci » donnait le ton, avec un sens du détail et de la précision incroyable. Malheureusement pour ses auteurs, une réplique, absolument magnifique, de la cathédrale d’Auch a sonné le glas de leurs espérances, en ravissant la 1ère place. Avec 434 heures de travail, environ 400 pièces de bois et plus de 100 mètres de tresses d’ail, 59 vitraux en pétales de fleurs séchées et 3 rosaces, la maquette de la cathédrale n’a en rien usurpé sa médaille d’or. « On s’y est mis au mois de mai », confie Madame Julian, la lauréate. « C’est mon mari, qui déposait régulièrement nos enfants à l’école à Auch, qui a eu cette idée et a réalisé la structure en bois. Il a fallu ensuite sélectionner les aulx, enlever et repasser les peaux. Rien que pour les vitraux, qui sont tous différents les uns des autres, il m’a fallu 150 de travail. » Cette minutie et cette patience ont été justement récompensées par ce 1er prix, augurant une renommée méritée pour cette œuvre qui, dit-on, aurait déjà un acquéreur potentiel déclaré.
La fin de l’arlésienne ?
On en parle depuis plus de 10 ans… Lancée en 1998, la demande d’obtention d’une AOC « Ail Violet de Cadours » a pour objectif de stabiliser et relancer la production locale, menacée par la diminution du nombre de producteurs récoltants, pour la plupart assez âgés et la baisse du revenu lié à cette activité. Menées conjointement par le Syndicat de Défense de l’Ail violet de Cadours, la Chambre d’Agriculture et le Conseil Général de Haute-Garonne, les démarches à entreprendre sont longues et fastidieuses. Laurence Espagnac, technicienne de la Chambre d’Agriculture en charge de ce dossier le reconnaît : « L’administration nous demande de fournir des éléments très précis, qu’elle fait ensuite vérifier et enfin valider par une commission d’experts scientifiques en charge de déterminer les différentes parcelles éligibles pour la culture de l’Ail Violet. Il faut dire qu’avec 70 communes concernées, réparties sur 3 départements (31, 32 et 82), la procédure réclame énormément de temps. Mais nous touchons au but. » Le Président du syndicat de l’ail violet a, lui aussi, bon espoir de voir les démarches aboutir à l’occasion du concours de l’an prochain. Dans un marché dominé par l’ail blanc, la production traditionnelle de l’ail violet, ses qualités et sa typicité ne demande que ce coup de pouce pour révéler ses atouts au grand jour. Croisons les doigts…
S.G.