Publié le 21 septembre 2011
Le rideau est retombé sur la 3ème édition du concours des bovins de boucherie du Comminges. Organisé par la Fédération des ACVA du Comminges, en partenariat avec la Chambre d’Agriculture 31, ce 3ème concours confirme le savoir-faire des éleveurs de la région en matière d’engraissement.
Qualité plus que quantité
Venus de Haute-Garonne, du Gers, des Hautes-Pyrénées et du Tarn, 75 animaux se présentaient devant un public d’éleveurs, d’acheteurs et de curieux, ce 16 septembre dernier au Foirail gracieusement mis à disposition par la mairie de St Gaudens. Avec un nombre de bêtes en hausse par rapport à l’an dernier (66 vaches en 2010), Yves Salles, Président de la Fédération des ACVA du Comminges, était plutôt satisfait de l’édition 2011. « Même si nous n’aurons jamais autant d’animaux en compétition que d’autres concours plus prestigieux, on n’a pas à rougir des bêtes qui ont été présentées cette année », affirme-t-il. De fait, la finition des animaux en compétition était excellente, de l’avis même des 3 juges du concours. Officiant aux côtés d’Éric Barnay (directeur de l’abattoir de St Gaudens) et de Jacques Barré (éleveur dans le Gers), Daniel Rouziès, acheteur pour la coopérative CAPEL à Montauban, déclarait aux éleveurs : « La qualité d’engraissement de vos vaches est nettement supérieure à l’an passé. Il y a eu un gros travail de finition pour lequel je ne peux que vous féliciter. Il y a encore quelques bêtes un peu « légères » mais je suis globalement impressionné par la tenue de ce concours. » Une appréciation qui ne pouvait que réjouir Yves Salles. « C’est le résultat de plusieurs années de travail de la Fédération des ACVA et des équipes de la Chambre d’Agriculture à encourager les éleveurs du Comminges à engraisser leurs bêtes », estime-t-il. « Et ces félicitations sont aussi la preuve, pour ceux qui hésitent encore, que l’engraissement, ça marche. C’est la plus-value la plus facile à gagner dans un élevage. »
Des prix qui se tiennent
Côté vente, après un démarrage timide, ce sont finalement 65 vaches qui ont trouvé preneur. « Il a tout de même manqué un ou deux acheteurs », reconnaît Yves Salles. « Quant aux prix, on note un certain tassement, puisqu’ils sont à peu près les mêmes que l’an passé. Mais malgré tout, avec une moyenne de 4,68 € sur l’ensemble des bêtes vendues, on voit que finir ses animaux est financièrement intéressant. » Ce n’est pas la famille Vaccari qui dira le contraire. L’EARL de St Cizy a frappé fort en remportant, entre autres, le Grand Prix Naisseur, le Super Prix d’Excellence Blondes d’Aquitaine et surtout le Super Grand Prix d’Excellence, qui distingue la meilleure bête du concours toutes catégories, pour une croisée Aubrac-Charolais née sur l’exploitation ! Les deux championnes ont été vendues à 6,10 € le kg. Il est d’ailleurs à noter que tous les grands prix d’excellence en race Blonde d’Aquitaine ont été obtenus par des naisseurs. « C’est un signe encourageant pour les éleveurs du Comminges et une incitation à poursuivre dans cette voie», ajoute Yves Salles. À l’issue des ventes, une plaque du concours était remise aux acheteurs, preuve pour les consommateurs de la qualité et de la provenance de la viande.
Rapprocher éleveurs et bouchers
Les prix spéciaux du concours ont été remis par Yvon Parayre et Louis Besnier, Présidents respectivement de la Chambre d’Agriculture et de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat de Haute-Garonne. En effet, une rencontre entre les 2 Chambres consulaires avait été planifiée pour cette occasion. Si les 2 Présidents se connaissent depuis longtemps, il n’en est pas de même pour les mondes de l’élevage et de l’artisanat. Boucher de son état, Louis Besnier était donc un interlocuteur de choix pour nouer des liens plus durables entre les 2 organismes. « Agriculteurs et artisans/commerçants ne se croisent que trop peu souvent », regrette Yvon Parayre. « Nous avons pourtant tout à gagner à mieux travailler ensemble, à l’heure où l’on veut remettre en avant les circuits courts et la notion de proximité. » Même analyse chez le Président de la Chambre des Métiers : « Nos problématiques se rejoignent en de nombreux points. Nous avons besoin de produits de qualité pour valoriser nos étals et les éleveurs nous ont montrés aujourd’hui qu’ils savent parfaitement en faire. Il faut jeter davantage de ponts entre nos activités pour réussir à satisfaire des clients demandeurs de produits locaux et reconquérir un marché potentiellement énorme. » C’est donc tout à propos que la Chambre d’Agriculture a pu présenter à son homologue des Métiers le projet de plate-forme départementale d’approvisionnement, gérée par les producteurs et destinée à réinvestir les marchés du commerce local, de la grande distribution et de la restauration collective.
« Ces rencontres permettent de créer des liens solides entre professionnels de la viande lors de cette journée, mais également tout au long de l’année », conclue Yves Salles. « C’est un gros travail de la part des collègues des ACVA, des techniciens et des bénévoles, mais le jeu en vaut la chandelle. » À peine remise de cette journée, l’équipe a déjà le regard tourné vers la prochaine édition, qui devrait se tenir dans le cadre des Pyrénéennes. Les organisateurs vous donnent donc rendez-vous en 2012 et reprennent d’ores et déjà leur bâton de pèlerin avec toujours le même mot d’ordre : « Finissez vos animaux ! »