Publié le 11 janvier 2019
Daniel Prieur, éleveur de montbéliardes dans le Doubs, secrétaire général adjoint de la FNSEA, préside la Chambre interdépartementale d’agriculture Doubs-Territoire de Belfort. Il est venu soutenir la liste FDSEA31 lors de son meeting départemental de la FDSEA jeudi 10 janvier à Capens. Le matin, il a visité l’exploitation de Joël Roquebert.
Quels sont les grands sujets d’actualité de la ferme France ?
Le premier sujet concerne la construction de la valeur dans le cadre de la loi Alimentation. Nous allons passer à l’épreuve de vérité : comment le texte va-t-il être interprété par la distribution ? La FNSEA reste très à l’affût : nous n’avons pas passé deux ans à discuter à Paris pour laisser tout balayer d’un revers de la main dans les négociations commerciales.
L’autre sujet d’actualité concerne la ruralité. Le mouvement des gilets jaunes illustre bien combien certains se sentent oubliés. Tandis que la ruralité a changé, beaucoup s’interrogent sur l’avenir des campagnes (services publics, médecins, commerces, vitalité,…). Et si les agriculteurs ne sont plus les principaux acteurs de la ruralité, nous n’en demeurons pas moins des habitants de zones rurales et sommes invités à prendre part au débat. Notre voix compte autant que les autres. Enfin, deux autres sujets sont à suivre de près : la suite du dossier To-De pour le maintien de la baisse des charges pour les travailleurs occasionnels ; et la mise en place de l’épargne de précaution, un dispositif simple et flexible.
2019 sera aussi une année européenne…
Oui, entre les élections en mai et l’avenir de la Pac, l’année qui s’ouvre s’annonce chargée. Les différentes évolutions entrevues laissent perplexes : quel socle commun Bruxelles souhaite-elle garder pour la politique agricole ? Y a-t-il encore un sens à la politique commune qui se profile ? Les Régions auront-elles un simple rôle de boîtes aux lettres pour distribuer les aides ou bien ont-elles envie de s’investir pour la compétitivité de leur territoire ? De nombreuses questions devraient trouver une réponse cette année. Cette année est aussi une année d’élections aux Chambres d’agriculture.
Comment la FNSEA aborde-t-elle ce scrutin ?
La FNSEA, syndicat majoritaire, affiche son ambition de sortir en tête dans tous les départements, y compris en Haute-Garonne, pour mailler au maximum le territoire. C’est dans cet objectif que je suis venu soutenir la liste conduite par Christian Mazas. Être présents sur l’ensemble du territoire nous assure une forte de frappe essentielle pour garder les moyens collectifs que sont les Chambres d’agriculture. D’autres Chambres consulaires ont vu leurs moyens financiers et humains baisser suite à des élections professionnelles qui avaient enregistré un fort taux d’abstention.
Vous incitez donc à voter… En quoi les Chambres d’agriculture sont-elles essentielles ?
Ce sont elles qui accompagnent au quotidien l’agriculteur. Dans le contexte de séparation de la vente et du conseil, les Chambres d’agriculture seront présentes pour dispenser leurs conseils techniques. En agronomie, beaucoup d’éléments restent à découvrir. Les Chambres d’agriculture jouent un rôle central avec la recherche, les instituts techniques et les centres de formation. De plus, entre un agribashing toujours présent, une demande des consommateurs en constante évolution et un espace agricole de plus en plus convoité, la Chambre d’agriculture se révèle être l’interlocuteur privilégié de chaque agricultrice et agriculteur et plus largement la profession pour informer, communiquer et impulser des dynamiques »