Publié le 30 mars 2015
Presque 5 ans qu’ils s’y préparaient. En décembre 2014, 8 producteurs du département, dont 5 jeunes agriculteurs, ont ouvert le magasin « Fermement Bon » à Muret. Situé dans la zone commerciale de l’axe Toulouse-Muret, ce grand local accueille désormais les productions très complémentaires des 8 associés, mais aussi d’autres producteurs de la région par un système de dépôt-vente qui s’annonce plutôt efficace.
Motivés, motivés…
Ils n’ont pas ménagé leur peine. Si les fondateurs planchent sur ce concept depuis 4 à 5 ans, ces derniers mois ont été bien remplis. « Nous avons mis du temps à trouver l’emplacement », confie Marie Cazenave, du GAEC des Bessous à Cassagne. « Nous étions partis au départ sur un magasin à St Gaudens. Mais très vite, nous nous sommes tournés vers Muret. Le potentiel de clientèle était beaucoup plus important et, tous comptes faits, ce n’est pas beaucoup plus éloigné des exploitations de la majorité des associés. » Après avoir étudié un local en centre-ville qui s’avèrera trop cher et trop petit, le petit groupe tombe sur une annonce pour un ancien magasin d’articles de rugby, dans une zone commerciale en proche périphérie.
Avec deux pièces de 250 m² chacune, un grand parking et très peu de travaux à réaliser, le lieu ne manque pas d’atouts. La décision est alors vite prise et nos jeunes se retroussent aussitôt les manches. « Il n’y avait rien à faire sur la structure du bâtiment », poursuit Marie Cazenave. « Mais pour l’intérieur, il nous fallait installer trois chambres froides et adapter l’électricité et la plomberie aux spécificités d’un magasins de producteurs. Le tout, en restant dans un budget assez serré. » De fait, chaque associé a investi un peu plus de 5.000 € dans la SARL créée pour porter le projet. Le reste des 80.000 € nécessaires au démarrage a été emprunté. Imagination et débrouillardise sont donc au programme pour contenir les coûts. La peinture et la décoration du magasin ont ainsi été réalisées par les associés, plusieurs meubles et présentoirs sont de la récupération d’anciens locaux et la trancheuse, par exemple, vient du GAEC des Bessous en attendant d’avoir assez de trésorerie pour en acheter une neuve. « Tout le monde s’est donné à fond pour terminer le magasin avant les fêtes », sourit Marie Cazenave. « On n’a pas chômé mais le résultat est là. Nous sommes content du rendu final, avec une boutique lumineuse, aérée et fonctionnelle. Il reste juste à améliorer la signalisation du magasin. Nous sommes sur un axe passant mais il faut que nos clients puissent nous trouver plus facilement en entrant dans la zone commerciale. »
De la place pour d’autres producteurs
Le magasin est assez calme, ce matin de mars. Pas de foule des grands jours mais un flux régulier de clients toute la journée. Derrière le comptoir, Vincent Villard, le salarié du magasin, explique à une quinquagénaire les différents types de fromages fabriqués dans le Comminges. Après 4 ans passés à « Ferme Attitude », un des premiers magasins de producteurs de Toulouse, Vincent sait de quoi il parle. « Le mois de février a été calme, à cause des vacances, alors que nous avons très bien travaillé en janvier », explique le jeune homme. « Mais l’activité reprend depuis le début du mois. On se fait notre clientèle, petit à petit, et le bouche-à-oreille fonctionne bien. Les gens viennent ici pour la qualité, la diversité et le conseil, presqu’autant que pour le prix. C’est pourquoi nous essayons de proposer des produits variés et originaux pour leur faire découvrir d’autres saveurs et leur montrer tout ce qui se fait dans la région en matière de gastronomie. » C’est d’ailleurs une des missions qu’ont les associés, que ce soit pendant leur permanence au magasin ou sur les marchés qu’ils fréquentent : repérer des producteurs intéressants… et intéressés.
Ce jour-là, c’est un fabricant de confitures fermières du Lot qui passe à Fermement Bon. Joëlle Itié, maraîchère à Villemur sur Tarn et une des fondatrices du magasin, passera pas loin d’une heure à discuter avec lui sur ces produits et sur le fonctionnement de la SARL. « Compte tenu de notre trésorerie, nous privilégions le système de dépôt-vente, plutôt que l’achat-revente », explique-t-elle. « Cela nous permet de limiter les risques financiers, de tester de nouveaux produits auprès des clients et d’élargir notre gamme de références. Nous sommes donc tous à l’affût de nouveautés, mais nous essayons aussi de répondre aux demandes spécifiques de nos clients. Actuellement, nous cherchons des producteurs de farine de petit épeautre ou encore de beurre et crème fraîche. »
Ce ne sont ni les idées, ni l’espace qui manquent. L’équipe de Fermement Bon a déjà innové en matière de présentation des fruits et légumes avec un étal placé dans une chambre froide équipée de brumisateurs. Ce système permet de conserver les produits dans un état de fraîcheur et de présentation optimal, tout en limitant la manutention. « Nous avons suffisamment de place pour développer d’autres concepts dans ce genre », conclut Marie Cazenave. « Nous sommes ouverts à toute proposition qui permette de nous démarquer des autres concepts qui surfent sur la vague de la proximité, sans être aussi « locaux » que ce nous proposons. Le secteur regorge de produits de qualité et Fermement Bon est un des moyens de mieux les faire connaître et les distribuer. » Si vous souhaitez rencontrer les associés de ce beau projet, sachez que Fermement Bon fêtera son inauguration officielle le 25 avril prochain. Réservez votre journée !