Publié le 3 avril 2015
26 février 1965. 272 CUMA de Haute-Garonne prennent la décision d’unir officiellement leurs forces. L’assemblée Générale constitutrice voit ainsi l’élection d’un comité directeur, qui place à sa tête Bernard Guillou. Ce premier Président représentait ainsi les 4.050 agriculteurs cumistes d’alors, au sein d’un Fédération qui, 50 ans plus tard, rassemblait ses adhérents pour fêter dignement cet évènement fondateur.
« Savoir d’où l’on vient…
Au Domaine de Candie, où étaient accueillis les invités de cette soirée anniversaire, le 27 mars 2015, Alain Tapiau, Président de la FDCUMA 31, a proposé un voyage dans le temps. Le mouvement coopératif s’est en effet développé sur les décombres de la crise de 1929. Avec la solidarité et la justice sociale comme credo, le réseau coopératif a tout de même dû attendre les débuts du machinisme agricole, au sortir de la 2ème guerre mondiale, pour réellement commencer à se structurer. « Il aura aussi fallu l’action de 3 ministres de l’agriculture courageux pour que les CUMA, telles que nous les connaissons aujourd’hui, deviennent réalité », ajoutait Alain Tapiau. Il retenait ainsi les interventions, tout d’abord, de Tanguy Prigent. Ministre du Général de Gaulle en 1944, il créa le nouveau statut de la coopération, organisée alors en 3 catégories : les coopératives de production et de vente, les coopératives d’approvisionnement et enfin, les coopératives d’utilisation de matériel agricole. Ce « père des CUMA » encouragera également leur développement, en leur allouant des prêts, des subventions et des avantages sociaux et fiscaux. Un soutien renforcé par l’action d’Edgard Pisani. Toujours sous de Gaulle, ce 2ème personnage important de l’histoire des CUMA leur donnera un second souffle en 1967, au travers d’une loi d’orientation qui renforce le soutien aux investissements et à la recherche. Enfin, Alain Tapiau a rappelé le rôle essentiel d’Édith Cresson qui, sous le Gouvernement Mitterrand, a relancé la dynamique CUMA, avec l’instauration de prêts bonifiés incitatifs en 1982. « Nous attendons aujourd’hui qu’un 4ème ministre ait le même courage politique et s’engage pour permettre aux CUMA de collaborer avec les collectivités locales, pour nous permettre d’être acteurs à part entière du développement de nos territoires », déclarait-il, avant de s’attarder plus longuement sur les dates marquantes de l’histoire de la Fédération de Haute-Garonne (voir encadré).
… pour savoir où l’on va. »
Même si la baisse des charges est un objectif important dans la raison d’être des CUMA, ce n’est pas son seul intérêt, loin s’en faut. « L’histoire montre que les CUMA sont un outil formidable pour aider les hommes et femmes à s’adapter aux mutations que la société impose à l’agriculture », rappelait Alain Tapiau. « Enjeux environnementaux, valeur ajoutée, démarche de qualité, amélioration des conditions de travail, etc., cet outil doit continuer à nous accompagner et nous faire progresser, en n’oubliant personne au bord de la route. »
Après ce coup d’œil dans le rétroviseur, la FDCUMA 31 n’oublie pas de regarder vers l’avenir. Premier enjeu : réussir l’union démarrée avec le département de l’Ariège, avec l’objectif de fédérer ainsi 190 CUMA en 3 ans. Ensuite, la baisse du nombre d’agriculteurs conduira immanquablement la FDCUMA à accompagner la création de nouveaux groupes. Celle-ci ne désespère d’ailleurs pas réussir un jour à réunifier le mouvement Cuma de Haute-Garonne, après 24 ans de séparation. Enfin, avec le rapprochement programmé de la région avec le Languedoc-Roussillon, le réseau CUMA bien structuré de Midi-Pyrénées va devoir adapter son organisation, sur un territoire grand comme la Suisse et la Belgique réunies… « Il faut souligner les très forts soutiens du Conseil Régional et du Conseil Général 31, pendant toutes ces années, au mouvement CUMA », insistait le Président, qui espère que, dans cette nouvelle super-région, les CUMA conserveront les mêmes financements de la part des collectivités.
Il était ensuite temps de passer à des choses plus légères, avec la soirée organisée pour l’occasion. Le repas a ainsi rassemblé 125 personnes, particulièrement gâtés ce soir-là. Avec une percutante troupe de danseurs brésiliens, un magicien aussi doué sur scène que parmi les convives et un ventriloque qui a fait s’étrangler de rire la salle entière, la FDCUMA avait mis les petits plats dans les grands. Mais on n’a pas tous les jours 50 ans…
- 1962 : 6 CUMA et quelques responsables professionnels participent à la première assemblée constitutive de la Fédération
- 1965 : Première traces administratives, avec un rapport d’activité portant sur l’année
- 1964. Bernard Guillou est élu Président.
- 1967 : constitution de la première CUMA d’Accueil à Mondavezan.
- 1973 – 1981 : de nombreuses CUMA d’Accueil voient le jour avec des activités très diversifiées : au service de toute la population (Fos) ; mutuelle entraide « coup dur » (Villenouvelle) ; discussion en commun des comptabilités individuelles (Labastide Beauvoir) ; regroupement d’associations foncières pastorales (Luchon) ; étable collective (Cuma Provico) ; groupement d’employeurs (Gibel-Caignac), etc. Des CUMA spécialisées voient aussi le jour : CUMA d’ensilage, CUMA départementale de drainage, CUMA d’irrigation…
- 1981 : Création de la revue Entraid’Oc
- 23 décembre 1991 : forte période de turbulence pour la Fédération, avec le dépôt de bilan de la CUMA départementale de drainage
- 15 Juillet 1992 : Henri Soubiran est élu Président de la FDCUMA en remplacement de Serge Barthes
- 1993 : Après l’adoption de nouveaux statuts à l’Assemblée Générale de la FDCUMA du 2 avril à Boissède, une vingtaine de Cuma quitte la Fédération pour créer une Union des CUMA. 1999 : Augmentation de l’équipe administrative et acquisition des locaux du 122 allée de Barcelone à Toulouse.