Des leviers pour réussir son colza bio

Publié le 24 novembre 2017.

Cultiver du colza en agriculture biologique c’est possible ! Tel est le message qu’ont voulu faire passer les équipes de l’institut technique Terres Inovia à la vingtaine de techniciens présents à la visite d’essais à Merville jeudi 16 novembre 2017.

Depuis quelques années, l’institut Terres Inovia promeut la technique du semis de colza associé à des plantes compagnes, en agriculture conventionnelle et en agriculture biologique. Cette innovation agronomique a fait ses preuves : en semant le colza en même temps que des légumineuses – qui ont la capacité de fixer l’azote de l’air – les traitements et l’apport d’engrais azotés sont réduits.

Augmenter ses rendements

En agriculture conventionnelle, les essais montrent que raisonner son implantation avec des colzas associés permettrait d’augmenter les rendements de 10 %, soit un gain moyen de 3 quintaux par hectare. Le semis de colza associé présenterait aussi de nombreux avantages  agronomiques et environnementaux : augmentation du potentiel agronomique de la parcelle qui se répercute sur les cultures suivantes et un recours plus limité aux herbicides (diminution des charges de 20 à 30%), aux  insecticides et aux engrais (économie de 30 unités d’azote en moyenne). Cette technique innovante est matériellement accessible puisqu’aucun équipement supplémentaire ou spécifique n’est nécessaire.

En production biologique, les références techniques manquent encore. Le colza d’hiver est une culture réputée assez difficile : cette plante gourmande en azote se révèle être une cible pour de nombreux ravageurs. Tout se joue au semis pour augmenter les volumes produits. Et l’enjeu n’est pas des moindres : la région du grand Sud-Ouest semble bien placée pour voir émerger une filière d’huile de colza bio. En 2016, la capacité de production régionale s’élève à 2.000 tonnes de colza bio (hors conversion). L’objectif pour les années à venir est de multiplier par 5 la production pour atteindre 10.000 tonnes de colza bio.

Auteur de l’article : Marie-Laure Chabalier