Des arbres dans les parcelles

Publié le 7 avril 2020

Comminges. Une première plantation agroforestière a été réalisée chez Cédric Daure. Il s’agit pour l’éleveur de concourir au bien-être animal, mais pas seulement.

Cédric Daure est éleveur bovin à Pointis-Inard, près de Saint-Gaudens. Dans sa démarche d’agriculture de conservation, il a souhaité se lancer dans l’agroforesterie (c’est-à-dire la plantation de lignes d’arbres à l’intérieur de ses parcelles de prairies). « Nous sommes en bord de Garonne. Il n’y a pas d’ombre pour les vaches, le soleil grille l’herbe. Les animaux souffrent de la chaleur », explique volontiers l’éleveur.

Plusieurs objectifs visés

L’agroforesterie n’est en somme pas un phénomène nouveau : nos aînés utilisaient déjà les arbres pour leurs nombreux intérêts. Mais ce qui change aujourd’hui, c’est que leur impact est désormais étudié et chiffré. Dans quelques années, l’ombre des arbres plantés chez Cédric Daure participera ainsi au bien-être animal et permettra également de conserver l’herbe verte pendant la période estivale : les vaches pourront ainsi rester plus longtemps au pré. La décomposition des feuilles, racines et branches mortes participera à l’enrichissement et à l’amélioration de la qualité des sols. Les lignes d’arbres serviront également de délimitations des parcelles. Il faut dire que l’éleveur souhaite mettre en place un pâturage tournant dynamique.

Les essences d’arbres retenues sont fourragères, afin de permettre un appoint de fourrage en période sèche : du frêne commun, frêne oxyphylle, mûrier blanc, chêne pubescent, merisier, charme, cormier, alisier torminal et érable champêtre. « Les feuilles de certaines essences ont une très bonne valeur nutritive », commente Soizig Le Normand, technicienne au sein de l’association Arbres et Paysages d’Autan et travaillant particulièrement sur le programme d’agroforesterie. Avant de poursuivre : « Le frêne commun et le mûrier blanc seront par ailleurs taillé en trogne ». Concrètement, ils seront étêtés quand leurs troncs auront atteint 8 à 15 cm de diamètre. Avec le temps, les branches de ces arbres têtards seront récoltées et broyées après que les animaux aient consommé les feuilles. À ce jour, Cédric Daure achète en effet du broyat de bois pour la litière de ses bêtes. Demain, il pourra donc utiliser son propre bois.

Une plantation participative

La journée de plantation – co-organisée par l’association française d’agroforesterie et animée par l’association Arbres et Paysages d’Autan, en partenariat avec la Chambre d’agriculture de Haute-Garonne – s’est déroulée 7 février dernier. Et l’éleveur n’était pas seul. Tout au long de la journée, des lycéens et formateurs du CFAA de Saint-Gaudens se sont en outre activés à planter les alignements d’arbres, avec le renfort des écoliers
de la commune. Au total, une quinzaine de lycéens et près de 80 enfants ont participé à la plantation de 382 arbres.

La première étape d’un projet beaucoup plus ambitieux puisque Cédric Daure compte renouveler l’expérience sur ses parcelles voisines.

A.T. (avec S.LN. et M.A.)

Auteur de l’article : Aurélien Tournier

Journaliste.