Publié le 28 février 2013
La pilule a beaucoup de mal à passer pour les « cumistes » de Midi-Pyrénées. L’enveloppe 2013 destinée aux prêts bonifiés MTS (moyen terme spéciaux), qui soutiennent l’achat par des CUMA de matériel automoteur neuf, a été purement et simplement supprimée, sans avis, ni consultation.
5.000 € par engin automoteur
« On l’a vraiment appris par hasard, au détour d’un mail de la DRAAF, le 29 janvier », s’insurge Benoît Causse, le Président de la Fédération Régionale des CUMA. Il faut dire qu’avec 440.000 € consommés en 2012, la région est une des principales bénéficiaires de cette enveloppe nationale de 2,3 millions €. « C’est la seule aide amortissable pour les automoteurs », précise Jean-Damien Laborde, directeur de la FDCUMA 31. « En Haute-Garonne, l’enveloppe représente une aide à l’investissement de 100.000 €, soit 5.000 € pour chacune des 20 machines que les CUMA achètent en moyenne par an. »
Malgré un coup de rabot général de 8%, le ministère de l’agriculture avait annoncé, fin 2012, la reconduction de l’enveloppe pour 2013, à hauteur de 400.000 € pour notre région. Fort de cette annonce, des demandes de prêts MTS pour 2013 ont été déposées, pour un montant de plus de 200.000 €.
D’où la stupeur à l’annonce de sa suppression par la DRAAF Midi-Pyrénées, qui a réparti cette enveloppe sur d’autres programmes. « On nous a dit, par la suite, que la priorité allait à l’élevage et à l’installation », poursuit Benoît Causse. « Or, on retrouve énormément d’éleveurs et de jeunes dans les CUMA. Il nous semble pourtant qu’aider le collectif serait plus logique que d’aider l’individu. »
Solution temporaire
Alors que les CUMA ne sont pratiquement jamais descendues dans la rue, la manifestation organisée par leur Fédération Régionale dernier, montre bien l’étendue de leur colère. Une soixantaine de cumistes et un tracteur ont occupé la place Saint Etienne, devant la Préfecture de Toulouse, le 21 février. Une délégation a été reçue par un représentant du préfet et une réunion s’est tenue le lendemain, à la DRAAF, avec la participation de la Chambre Régionale d’Agriculture, de la FRSEA et des JA. La DRAAF a reconnu les défaillances dans la diffusion de l’information mais s’est dite avoir été contrainte de « prendre ses responsabilités », dans un contexte de disette budgétaire. Pour finir, une proposition a été faite aux CUMA de financer les demandes de prêts MTS en cours, en prélevant sur d’autres enveloppes (installation, PMBE et PPE). Pour la suite, les partenaires se réuniront en milieu d’exercice budgétaire (fin juin, début juillet) pour évaluer les marges de manœuvre et, éventuellement, octroyer une enveloppe complémentaire.