Publié le 7 novembre 2012
Suite au bon accueil qu’ont fait les maîtres d’apprentissage à la journée spéciale organisée l’an passé par le CFA* d’Auzeville, son directeur et sa directrice adjointe, Éric Cazassus et Isabelle Rohaut, ont remis ça cette année. En améliorant le programme.
Une journée aux multiples avantages
Pour rappel, dans le cadre de la formation des apprentis, il y a une étape préalable obligatoire appelée « l’entretien réglementaire ». Les trois parties concernées (apprenti, maître d’apprentissage et coordonnateur de formation) doivent se rencontrer afin de clarifier l’aspect réglementaire de leurs relations. Il s’agit de vérifier que la façon dont sera accueilli l’apprenti, ainsi que ses conditions de travail, respectent le code du travail. C’est aussi l’occasion d’informer l’apprenti de ses obligations légales et de ses droits. Jusqu’à présent, il revenait aux 6 coordinateurs de formation du CFA de planifier ces entretiens. Ils prenaient rendez-vous avec chacun des 270 maîtres d’apprentissage, qu’ils rencontraient soit au CFA, soit au siège de l’entreprise. Pour éviter le côté trop protocolaire, le CFA d’Auzeville a décidé, depuis l’an passé, de regrouper le maximum possible de ces entretiens sur une seule journée, avec un repas en commun le midi.
Mais cette année, la journée a été agrémentée d’ateliers pratiques et pédagogiques à destination des jeunes, tout autant que des professionnels. « Nous avons sollicité plusieurs constructeurs ou revendeurs de matériel d’aménagement paysager pour qu’ils viennent présenter leurs nouveautés », explique Isabelle Rohaut. « La MSA est également venue présenter le Document Unique aux maîtres d’apprentissage. Nous avons enfin programmé trois ateliers « sécurité ». » L’un présentait un mini-chargeur Bobcat et la façon de l’utiliser en toute sécurité. Un autre rappelait l’importance des équipements de protection individuelle (EPI) avec l’exemple du maniement d’une tronçonneuse.
Enfin, un 3ème atelier abordait le thème de la sécurité autour d’un broyeur composteur attelé. Outre leur intérêt pédagogique, ces ateliers permettaient également de répondre à une obligation réglementaire d’information et de formation des apprentis sur ce thème. « En tant que centre de formation, nous devons sensibiliser nos apprenants à la sécurité », précise Isabelle Rohaut. « D’ordinaire, ces initiations se font uniquement par les formateurs, pendant les cours. Lors de ces 3 ateliers, les apprentis ont émargé à la fin de chaque intervention pratique et validé ainsi cette obligation légale en sus des cours théoriques. Le tout dans un cadre plus professionnel et plus pragmatique. »
Entretenir un climat de confiance
Avec une grosse cinquantaine de participants à la journée, c’est un tiers des maîtres d’apprentissage qui s’est déplacé. « C’est plus que l’année dernière et moins que l’année prochaine », sourit Philippe Chipaux-Martinet. Cet énergique entrepreneur d’Ayguesvives (canton de Montgiscard) gère la SATAR, société d’une vingtaine de salariés spécialisée dans le semis par projection sur des terrains à réhabiliter. Président de l’UNEP Midi-Pyrénées (Union Nationale des Entrepreneurs du Paysage), il a été élu Président du Conseil de Perfectionnement du CFA d’Auzeville. « Cette journée est le type d’évènement qu’il faut pour ancrer la confiance entre monde professionnel et monde de la formation », estime-t-il. « Même si l’ambiance est cordiale, il se dit beaucoup de choses importantes entre toutes les parties. Les entrepreneurs se rendent compte des efforts faits par Auzeville pour toujours améliorer le niveau d’enseignement. Beaucoup ont ainsi découvert la plateforme paysagère du CFA, qui est un outil pédagogique aussi important que la ferme du lycée pour les filières agricoles. Ce rendez-vous crée une cohésion qu’il faut impérativement entretenir. Au travers de l’UNEP, nous allons continuer à épauler la nouvelle équipe de direction du CFA et faire de la publicité autour de cette journée pour faire venir encore plus de monde aux prochaines éditions. Quand une recette est bonne, il faut le faire savoir. » Le message semble être déjà bien passé. De fait, suite à la 1ère journée, le niveau des taxes d’apprentissage versées au CFA a augmenté de façon conséquente. « J’ai des collègues qui « saupoudraient » la taxe entre plusieurs organismes qui ont décidé de tout verser à Auzeville », ajoute Philippe Chipaux-Martinet. « C’est le signe qu’ils ont conscience de l’importance de soutenir les centres de formation. » Il faut rappeler que cette taxe devrait être la principale source de revenus d’un CFA. Or, actuellement, ce sont les aides du Conseil Régional qui permettent à celui d’Auzeville de boucler son budget. Et comme toute aide publique, ni le niveau, ni la pérennité ne sont jamais assurés.
« Une dynamique est en train de se créer entre les entrepreneurs et cette nouvelle direction », conclut Philippe Chipaux-Martinet. « Les entretiens, le repas, les ateliers sont la preuve que ça avance bien ici. C’est ce qui plait aux entreprises et les encouragera à être davantage partenaires de la formation. » Avis aux intéressés : rendez-vous l’année prochaine…
* Centre de Formation d’Apprentis