Auzeville roule pour la sécurité

Publié le 25 avril 2013

Comment organiser une action de sensibilisation à la sécurité routière avec 40 € de budget de départ ? C’est le défi qu’ont relevé (et réussi) 5 jeunes du CFPPA d’Auzeville. Avec au final, une journée dynamique et ludique mais qui a bien marqué les esprits.

Apprentissage de la débrouille

« Dès le départ, nous avons pris le parti d’axer la journée sur des ateliers pédagogiques mais qui ne soient pas traumatisants pour le public », explique Vincent Grivel, un des 5 apprentis en 2^ème année de BTS Aménagement Paysager à l’origine de ce projet. « Le but était de faire réfléchir sur nos comportements sur route, que ce soit en voiture ou en deux roues, au travers de mises en situation et de démonstrations. » Le problème, pour cette action qui se déroulait dans le cadre d’un PIC (Projet d’Initiative et de Communication), est que l’établissement ne dispose pas de fonds colossaux à y dédier. Avec 40 € alloués par PIC, nos 5 jeunes ont dû improviser et faire preuve d’imagination pour parvenir à leurs fins. Ce qui, après tout, est le but recherché dans ce type de projet… « Nous avons passé des heures au téléphone », sourit Aurélien Trinco. « Il nous fallait trouver des organismes qui acceptent d’intervenir bénévolement. Certains ne nous ont jamais répondu. Pour d’autres, il a fallu faire beaucoup de démarches administratives et de demandes d’autorisation. » Mais leurs efforts ont fini par payer.

Au programme, nos 5 jeunes ont ainsi pu proposer : une démonstration de désincarcération d’une personne en voiture accidentée par les sapeurs-pompiers de Haute-Garonne, des simulateurs de conduite de voiture et de scooter prêtés par la MSA et l’association Prévention Routière, une voiture-tonneau, des ateliers-conférences sur l’accidentologie et la façon de remplir un constat d’accident, et des quizz sur la sécurité. « Le plus difficile a été de trouver une solution pour faire venir la voiture-tonneau du centre Centaure », confie Antoine Mourlières. « Le coût du déplacement était trop élevé pour nous. Finalement, c’est l’UNEP* Midi-Pyrénées – un des principaux partenaires du CFPPA – qui a accepté de le financer. Pour la communication autour de cette journée, Groupama nous a imprimé les affiches et a envoyé Jean-Pierre Descuns, son animateur institutionnel du département, pour animer l’atelier sur les Constats. Et on a enfin pu compter sur les profs du CFPPA, et notamment notre directeur Éric Cazassus, qui ont trouvé la voiture pour la démonstration et offert le repas des intervenants. »

Sensibiliser sans choquer

Au jour J, les 5 jeunes étaient sur le pied de guerre dès les premières heures. Il faut dire qu’il fallait être vigilant sur les horaires. « Le public était composé d’apprentis et d’adultes, de 16 à 30 ans, issus des classes du CFPPA et du CFA », poursuit Cyril Miquel. « On a donc dû jongler avec le planning des cours prévus ce jour-là, pour intégrer les ateliers, en fonction de leurs durées respectives. On a eu quelques soucis au démarrage, avec un intervenant qui manquait, mais au final, tout s’est plutôt bien passé. On craignait notamment que les pompiers, qui étaient de garde, soient appelés à partir en intervention avant leur démonstration. » De fait, outre l’impressionnante opération de désincarcération, qui a montré le temps nécessaire à sortir un blessé (en l’occurrence Claire Duport, professeur de communication du CFPPA) d’un véhicule accidenté, les différents ateliers ont bien rempli leurs objectifs. Simulation de conduite sur route neigeuse ou en état d’alcoolémie, tests de réflexes de freinage d’urgence, etc., sous des dehors ludiques, ces quelques heures ont permis au public de toucher du doigt les dangers de la vitesse, de l’alcool ou des conditions météorologiques. « Les retours que nous avons eus sont très positifs », se réjouissait Guillaume Laabs. « Même si certains ateliers étaient amusants, tous ont pris conscience de la facilité avec laquelle on peut perdre le contrôle d’un véhicule, ou encore de l’importance d’une ceinture de sécurité dans une voiture qui part en tonneau. Je pense que le message est plutôt bien passé. »

Un avis que partage Éric Cazassus, très attentif à ces questions de responsabilité au volant. « En début d’année, un de nos apprentis est décédé dans un accident de voiture », rappelait-il. « On a donc fait tout notre possible pour épauler ces jeunes dans cette action, afin que ce drame ne se reproduise pas. Au-delà du risque pour sa vie, nous avons aussi voulu faire prendre conscience à nos apprenants que leur carrière professionnelle peut être remise en cause par un accident ou une suspension de permis. Cette journée est réussie de ce point de vue-là. Et en appellera certainement d’autres… »