Publié le 3 avril 2013
Un an après la naissance d’AgriMip Sud-Ouest Innovation, rapprochement entre les pôles de compétitivité agroalimentaires des régions Aquitaine et Midi-Pyrénées, son Président et son directeur, Alain Chatillon et Patrice Roché, avaient convié la presse pour dresser un 1er bilan et présenter le prochain rendez-vous phare du pôle.
Des projets concrets issus des agrochaînes
« Le principe des agrochaînes, c’est de partir de l’analyse des besoins du consommateur et des marchés à 10 ou 15 ans », expliquait, en préambule, Alain Chatillon le 14 mars dernier. « Ensuite, nous faisons se rencontrer chercheurs, industriels, agriculteurs, coopératives, etc., pour travailler et concevoir ensemble les produits de demain. Concrètement, nous allons du marché au champ. » Et cela marche. Avec désormais 282 adhérents, dont 186 entreprises, 41 acteurs de la recherche et 55 institutions, AgriMip Sud-Ouest Innovation a labellisé 238 projets depuis sa création en 2007. Ce qui représente un montant total de près de 555 M€ d’investissements, plus de 61 millions de subventions obtenues et 2.111 emplois créés entre 2007 et 2011 pour les entreprises adhérentes. Pour illustrer les types de projet qu’il contribue à faire émerger, le pôle a choisi d’en présenter 4 lors du prochain « Printemps d’AgriMip Sud-Ouest Innovation », qui se tenait à Gradignan (33) le 21 mars dernier. « Comme l’an passé, nous laissons aux élèves de terminales et BTS des lycées de Libournes (33), Sainte Livrade (47) et Auzeville, le soin de déterminer le projet qui leur semble le meilleur », précisait Patrice Roché. « Cela leur permet de faire découvrir, de manière ludique, l’innovation collaborative au travers d’exemples concrets et de leur offrir la possibilité d’être au cœur de projets porteurs. » Les projets labellisés qui leur ont été soumis étaient Maiso, E-Pasto, Neurofertil et Neurophenols. C’est ce dernier qui a convaincu ces jeunes jurés et s’est vu remettre le trophée du prix AgriMip des lycéens (voir encadré).
Débat autour du principe de précaution
Formulé pour la 1ère fois lors de la Déclaration de Rio en 1992, le monde agricole et le secteur agroalimentaire doivent fonctionner au quotidien avec le principe de précaution. Mal nécessaire pour certains, frein à l’innovation pour d’autres, ce principe est désormais au cœur des préoccupations des professionnels et, bien souvent, au centre de l’actualité nationale et internationale. Le Printemps d’AgriMip Sud-Ouest Innovation était donc l’occasion pour le pôle de compétitivité d’ouvrir le débat avec ses adhérents et tous les acteurs du monde agricole sur ce sujet délicat. Pour ce faire, il avait convié deux illustres personnalités à amener leur éclairage sur la question. Ingénieur agronome, économiste de la santé et membre de l’Académie des technologies, Jean de Kervasdoué amenait son expertise professionnelle sur l’approche technique du principe de précaution. De son côté, le philosophe et académicien Michel Serres, qui s’est toujours défini comme « fils de paysan », a alimenté le débat de son regard de penseur et des réflexions qu’il mène depuis de nombreuses années sur la science, la biodiversité, l’écologie et la mondialisation. Un duo de choix et de choc qui a permis d’élever la discussion et de nourrir des réflexions dépassionnées sur un thème majeur de notre société.