AG CRL : imprévisibles marchés…

Publié le 2 janvier 2012

225 personnes au repas du soir ! L’AG de la CRL s’est, comme d’habitude, conclue par un bon moment d’échanges et de convivialité, à Villefranche de Lauragais, le 15 décembre dernier. Mais avant le plaisir, l’après-midi avait été des plus studieuses.

Parole aux experts

La CRL voulait brosser un large tableau de la conjoncture céréalière et économique. Pas moins de quatre intervenants se sont donc succédé dans la demi-journée. Philippe Duriava, de la société de courtage en céréales Emeric à Toulouse, est revenu sur les raisons de la difficulté à prévoir les évolutions des cours des oléagineux, dans des marchés où la moindre rumeur, le plus petit incident climatique ou politique génère des tensions sur les prix. Christian Crispel, de la même société Emeric, a, lui, insisté sur les effets de la crise économique espagnole sur les volumes des ventes de blé tendre. Mais malgré la légère baisse de la consommation ibérique, il reste optimiste pour l’avenir. L’Espagne a toujours d’importants besoins structurels en farine, pour lesquels nos blés panifiables sont les mieux placés. Puis c’est Stéphane de Buckler qui est revenu plus en détails sur le marché du blé dur. Pour ces 3 spécialistes, le constat est le même : il va être très difficile de prévoir les évolutions des cours dans les mois à venir.

Sale temps pour les fondamentaux

« Les professionnels ne savent plus comment va évoluer le marché », constatait Richard Sié, directeur de la coopérative. « Les fondamentaux du fonctionnement des marchés eux-mêmes ne correspondent plus à la réalité. Avec la conjoncture actuelle, les prix des céréales devraient augmenter. Or le blé tendre a perdu 40% et blé dur est également à la baisse. » Selon lui, il ne faudra donc pas s’attendre à de grosses hausses de prix pour l’année 2012. D’où ses conseils de prudence aux adhérents : connaître ses coûts de revient et ne pas vouloir être trop gourmand pour la commercialisation des céréales.

C’est Olivia Chevallet, chef du pôle Végétal/Entreprises de la Chambre d’Agriculture 31, qui a conclu ces interventions par un exposé sur la réforme de la PAC. Même s’il faudra encore environ 2 ans pour connaître les contours exacts de la future PAC, certaines tendances se font jour. L’exposé faisait le point sur l’avancée des négociations et ce qu’il fallait espérer (ou craindre) des futurs aménagements. Une présentation qui n’a pas manqué de susciter de vives réactions et plusieurs échanges entre la salle et Yvon Parayre, Président de la Chambre d’Agriculture, présent à la tribune. L’occasion de faire le point sur ce qui a été obtenu par la profession et sur les batailles qui restent à mener.


La collecte repart à la hausse

Avec plus 1.600.000 quintaux collectés sur l’exercice 2010/2011, la CRL progresse de 30% par rapport à l’exercice précédent (lui, en forte chute) et de 20% par rapport à 2008/2009.

C’est avec satisfaction que Serge Marquier, le Président de la coopérative, annonçait aux adhérents un bénéfice net de 1.500.000 € pour un chiffre d’affaire global de 56 millions d’€. Le tout, avec seulement 16 salariés, qu’il a félicités pour leur engagement. Un bon résultat qui permet à la coopérative de ristourner près de 90.000 € à ses adhérents et de réaliser environ 1 million d’€ d’investissements sans recourir à l’emprunt.

Auteur de l’article : Sébastien Garcia