Publié le 16 octobre 2017
Une association interprofessionnelle européenne du sorgho a vu le jour, le 26 septembre 2017 à Bruxelles. Baptisée Sorghum ID, elle va fédérer les semenciers, agriculteurs, transformateurs, sociétés, …, dans le but de créer une dynamique autour du sorgho. La naissance de cette interprofession marque une étape importante dans l’action d’envergure initiée depuis 2 ans par la FNPSMS (interprofession des semences de maïs et sorgho) pour augmenter la production et développer la génétique hybride à l’échelle de l’Europe, déficitaire sur cette culture.
Grand plan de promotion dans 7 pays
À l’initiative d’adhérents de la FNPSMS, un état des lieux du sorgho en Europe a été lancé, début 2016. Une idée puis des projets ont émergé pour créer une filière européenne du sorgho. La première étape ne s’est pas faite attendre. Le premier Congrès européen du sorgho s’est tenu en novembre 2016 à Bucarest. La FNPSMS avait également constitué plusieurs dossiers de demande de financements européens, pour la promotion du sorgho semences, grain et fourrage. Le 2 décembre de cette même année, la Commission Européenne donnait son accord pour l’octroi de ces fonds, confirmant l’intérêt que portent les pouvoirs publics au développement de cette espèce. Forte de ces soutiens, la FSPSMS a lancé en mai 2017 un grand plan de promotion dans cinq pays de l’Union Européenne (France, Espagne, Italie, Bulgarie et Roumanie) et dans les deux autres grands bassins de production d’Europe, la Russie et l’Ukraine. Dotée d’un budget d’1,2 millions € (dont 75 % de subventions européennes) sur la période 2017-2020, ces plans de promotion et de communication visent à améliorer la notoriété de la culture, de convaincre de ses multiples qualités et, in fine, de contribuer à son développement en Europe. « Notre objectif est d’atteindre, au bout de trois ans, 1 million d’hectares de sorgho dans toute l’Europe, contre environ 600 à 650.000 ha aujourd’hui », précise Luc Esprit, le délégué du projet. Parmi les actions envisagées, Sorghum ID a prévu la création de plates-formes d’essai variétales, l’édition de guides techniques dans différentes langues, des publicités radio et papier dans la presse spécialisée et grand public, des conférences et formations techniques et enfin, des voyage de presse et d’étude. Et c’est dans nos contrées que ces premiers voyages de presse se sont déroulés.
La France en pointe sur le sorgho
En 15 jours, ils ont entendu pas moins de 7 langues sur leur exploitation… Deux semaines de suite, Laurent Lannes, du GAEC du Gourdou Nord de Bourg St Bernard, et Henri Bergès, céréalier à Bazièges, se sont chacun prêtés de bonne grâce au jeu des questions/réponses durant deux bonnes heures. Le premier témoignait de l’utilisation du sorgho dans son élevage bovins lait et caprin. Le second recevait les délégations de journalistes agricoles sur une de ses parcelles de sorgho pour parler itinéraires et résultats techniques. En plus des interventions de ces agriculteurs, les deux groupes d’une dizaine de journalistes ont pu parler de génétique à la station de semence d’Euralis de Mondonville, de sélection et de technique dans les locaux d’Arvalis Institut du Végétal de Montgaillard-Lauragais, et enfin de débouchés alimentaires chez Arterris à Castelnaudary. À chaque fois, les échanges étaient pointus et témoignaient de l’intérêt des journalistes étrangers pour la filière sorgho à la française et son organisation. « En France, nous sommes en avance sur certains débouchés originaux, comme la bière de sorgho, mais surtout sur le matériel génétique », explique Yvon Parayre, Président de la section Sorgho de l’AGPB. « Les progrès accomplis en génétique depuis une dizaine d’années ont été énormes. Les variétés irrégulières d’il y a 30 ans ont fait place à des variétés très homogènes, plus performantes, plus résistantes et plus économes en eau et en intrants. Grâce à ce travail, le sorgho est une céréale qui possède désormais de sérieux atouts sur le plan agronomique, économique, environnemental et réglementaire. »
À voir l’enthousiasme des journalistes russes et ukrainiens, ce 29 septembre, le message semble être parfaitement passé. Un bel encouragement pour Sorghum ID à poursuivre dans cette voie.
Témoignage de Vladimir Kosilov, journaliste au magazine russe Agroactual
« En tant que journaliste spécialisé, la culture du sorgho ne m’est pas étrangère. C’est une production assez répandue en Russie, notamment dans les régions de Volgograd, Rostov ou Odenbourg, au sud du pays, plus propices à la culture. Mais il faut reconnaître que nous avons tous été impressionnés par le travail réalisé sur la génétique, par cette recherche permanente d’amélioration et de performance. Je remercie sincèrement les organisateurs de ce voyage. Nous avons rencontré des personnes passionnées par leur travail, avec qui c’était un réel plaisir d’échanger. Pouvoir parler avec les experts et surtout recueillir les témoignages des agriculteurs sur le terrain m’ont beaucoup appris sur le sorgho en France. Le volume d’informations récoltées en deux jours va me servir dans mon travail et je sais que les producteurs de sorgho de Russie seront extrêmement intéressés par ce que nous avons à leur raconter. »