Publié le 18 mai 2016
La Fédération des ACVA du Comminges a réuni administrateurs et partenaires pour son Assemblée Générale, le 14 avril 2016, à l’exploitation du lycée agricole de Saint Médard. Son Président, Yves Salles, avait également invité Yvon Parayre, Président de la Chambre d’agriculture 31, Éric Barnay, directeur de l’abattoir de Saint Gaudens, et Thierry Force, directeur du lycée agricole. L’occasion pour lui de revenir sur le rôle de la Fédération. « Même si elle a organisé trois évènements en 2015, la Fédération des ACVA du Comminges a plutôt vocation à être un lieu d’échanges entre ACVA et à venir en soutien aux actions qu’elles mettent en place », rappelait-il en introduction.
Après le bilan de la collecte des plastiques agricoles usagés, du concours de Bovins de boucherie et du voyage d’étude au sommet de l’élevage de Cournon, l’essentiel de la réunion a, de fait, porté sur la présentation, par les présidents des ACVA, des animations qui se sont déroulées sur leurs cantons respectifs en 2015 et leurs projets pour 2016. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ça bouge dans le Comminges ! Et que cela va continuer. Poursuite des collectes des plastiques, Concours de bovins de boucherie, Journées du Boulonnais, journée Déchaumage, création de plusieurs GIEE, Vide-grange, Foire aux broutards, formations, voyages d’étude, etc., l’année 2016 est chargée. « Il faut vraiment souligner l’importance des actions locales des ACVA », insistait Yves Salles. « Elles permettent une réelle cohésion dans les cantons et participent à l’émergence de projets structurants pour tous les agriculteurs du Comminges. » Les Présidents d’ACVA ont également rappelé le soutien indispensable des conseillers de secteurs de la Chambre d’Agriculture pour le suivi des nombreux dossiers.
À l’image de l’ambiance qui règne dans les ACVA de la Fédération, la matinée ne pouvait se finir que par un repas. Cette année, c’étaient les produits de la Ferme du Mourlon de Beauchalot, du GAEC Les Bessous de Cassagne et du GAEC des Hounts d’Escanecrabe qui étaient à l’honneur.
L’ACVA d’Aspet fait feu de tout bois
Tout a (re)commencé par un repas. Il y a 4 ans, Jean-Yvon Masse, éleveur et récemment élu Président de l’ACVA d’Aspet, décide d’inviter tous les agriculteurs du canton à manger ensemble.
Des actions tous azimuts
« Le but était de réveiller un peu le canton, d’informer nos collègues des actions pouvant être menées par l’ACVA et de les fédérer autour de projets communs », explique-t-il. « Et ça a marché bien au-delà de nos espérances. Depuis, nous nous retrouvons chaque mois de juin pour ce traditionnel repas. Le dernier a rassemblé les 44 adhérents et leur famille. Mais des élus ont aussi demandé à venir, pour mieux connaître les agriculteurs du canton et les problématiques locales. Cette idée a d’ailleurs été reprise par d’autres ACVA qui veulent redynamiser leur territoire. »
Au-delà du simple moment convivial, cette soirée a permis de montrer que l’année 2015 avait été particulièrement chargée pour Aspet. Au mois de mai, c’était la collecte des plastiques, en partenariat avec la Fédération des ACVA du Comminges. Pendant l’été, c’était un achat en commun de matériel d’écobuage, suivi d’une formation des agriculteurs. Octobre a été dense, avec des brûlages dirigés, une journée de démonstrations de matériels de débroussaillage, puis une Fête de l’élevage. En novembre, pour réaliser un bilan parasitaire des cantons d’Aspet et Salies du Salat, avec le soutien du GDS31, les deux ACVA ont effectué un achat groupé de produits vétérinaires, puis ont pris en charge les frais de coprologie. « Cela n’a pas été de tout repos mais le résultat est là », se réjouit Jean-Yvon Masse. « L’ACVA est devenue un lieu d’échanges et de rencontres entre agriculteurs et a contribué à redynamiser le canton. Les idées d’actions se multiplient et les jeunes qui viennent de s’installer veulent vraiment faire bouger les choses. »
S’occuper de son voisin
L’année 2016 s’annonce donc du même tonneau. L’ACVA a sollicité le groupe Fourrages de la Chambre d’Agriculture 31 et l’INRA pour une action sur ce thème au mois d’août prochain. Elle s’est également associée avec ELVÉA31 pour un achat groupé de matériel de clôture. Pour faire gagner du temps à ses adhérents, elle envisage de leur proposer des prestations de secrétariat, en se rapprochant du Service de Remplacement. Enfin, la journée Débroussaillage va déboucher sur la création d’un GIEE (voir article ci-joint) qui va travailler sur l’entretien et la reconquête de l’espace rural, menacé d’ensauvagement. « Il y a beaucoup de choses à réaliser ensemble », ajoute Jean-Yvon Masse. « Et pour cela, le monde agricole a la grande chance d’avoir des conseillers agricoles à sa disposition. Tout ce que nous avons mis en place ces dernières années, nous le devons à l’implication de Charline Bouchet et Manon Daldosso. Essayez de lancer un projet dans tout autre domaine que l’agriculture et vous vous rendez compte que vous êtes tout seul. Là, nous réunissons l’ACVA chaque début de mois avec notre conseillère pour faire le point sur les avancées de chaque projet et définir la marche à suivre pour les semaines qui suivent. Le monde agricole ne réalise pas assez la chance qu’il a d’être soutenu comme cela. »
Cette notion de soutien, Jean-Yvon Masse veut d’ailleurs en faire le fil rouge des actions de l’ACVA. « Occupez-vous de vos voisins ! » est l’appel qu’il lance à tous ses collègues. Entre crises agricoles, crises sanitaires, difficultés financières ou familiales, la tentation de l’isolement est dangereuse. Pour prévenir les drames, il faut la vigilance de tous. « Cela ne demande pas grand-chose, mais une visite à son voisin, ou juste un appel, peut faire la différence », conclut-il.
L’ACVA d’Aurignac crée du lien depuis 40 ans
C’est dans les années 70 qu’est née l’ACVA d’Arignac, sous l’impulsion du conseiller agricole de secteur de l’époque, Georges Capdeau. Quatre décennies ans plus tard, le groupe compte toujours 70 adhérents. « Nous avons un Conseil d’Administration très impliqué, motivé et volontaire », se félicite sa Présidente, Françoise Barthe. « C’est ce qui nous permet de proposer bon nombre d’actions et animations, très suivies dans le canton, chaque année. »
Informations et solidarité
Le cru 2015 était plutôt bon. La « Rando des Champs » a ainsi attiré 70 marcheurs, qui ont visité 4 exploitations locales, et près d’une centaine de convives au repas qui a suivi, à St Élix Séglan. Une réunion Bout de Champs très technique a également permis de suivre, chez Patrick Rech à St André, un chantier de semis direct de triticale dans du sorgho de 3 mètres de haut. Le mois d’octobre a vu le déplacement d’un groupe d’éleveurs à un Sommet de l’élevage de Cournon un peu triste puisque sans vaches, en raison de la FCO. Mais Françoise Barthe compte bien motiver un groupe plus important pour l’édition 2016.
Autre nouveauté d’importance : la création d’une Section Sanitaire propre à l’ACVA. Composée de 5 éleveurs et d’un vétérinaire, cette cellule interviendra sur les problèmes relatifs à l’élevage rencontrés dans le canton. Elle pourra organiser des réunions d’informations avec les vétérinaires ou encore des formations sur les maladies. « L’ambiance est vraiment bonne sur le terrain », poursuit la Présidente. « Le repas de fin d’année est toujours un grand moment de convivialité. Mais ce qui nous a réellement touchés, c’est la solidarité qui s’est exprimée au sein de notre groupe mais surtout dans les ACVA des cantons environnants quand nous avons été frappés par l’orage de grêle de septembre dernier. C’est ça aussi les ACVA : des structures qui créent du lien entre agriculteurs et se mobilisent en cas de coups durs. »
Pour 2016, le fait marquant sera indéniablement la journée Déchaumage, qui se tiendra le 3 août prochain, à Peyrouzet. Huit concessionnaires des environs viendront y faire des démonstrations de différents outils à dents ou à disques. Le Conseil d’Administration s’est déjà réuni 4 fois depuis le début de l’année pour y travailler. « C’est un gros travail qui n’est réalisable que par le soutien de la Chambre d’Agriculture et l’implication de notre conseiller agricole », conclut Françoise Barthe. Sans cela, nous ne pourrions pas fonctionner. »