Publié le 19 décembre 2015
« On n’avait pas vu cela depuis 10 ans », déclarait Alain Tapiau. Lors de l’Assemblée Générale de la Fédération Départementale des CUMA (FDCUMA), le 17 décembre à Puydaniel, son Président annonçait ainsi que les investissements ont atteint 4,7 millions d’euros en 2015.
Renouvellement de gros matériels
« À cause de la crise économique, beaucoup de CUMA qui devaient renouveler du gros matériel, comme des moissonneuses-batteuses, ont choisi, en 2014, de reporter l’investissement à l’exercice suivant, ce qui explique en partie ce résultat », estime Alain Tapiau. « On peut également penser que cette conjoncture difficile a poussé certains agriculteurs à renoncer à un achat individuel et à se tourner vers un investissement collectif via une CUMA. D’ailleurs le nombre de sections créées cette année est en hausse. Enfin, j’y vois aussi la conséquence d’une équipe désormais complète et efficace, que ce soit au niveau de l’animation du terrain ou de l’administratif. » Dans le détail, les situations sont toujours variées suivant les secteurs. Le Lauragais et le Nord Toulousain ont doublé leur montant d’investissement par rapport à 2014, tandis que les Vallées et le Comminges voient le leur monter de près de 70 %. Seul le Volvestre connaît une baisse, passant de 560 à 290.000 € d’investissements cette année. Pour la FDCUMA, l’année se termine sur un résultat proche de 11.000 € et un bilan sain. « Nous disposons d’un fonds de roulement de 7 mois et le prêt sur 15 ans pour financer nos locaux est arrivé à terme », précise le Président. « Cela nous permet d’envisager assez sereinement l’avenir. »
Forts soutiens publics
Les aides consenties à l’agriculture et notamment aux CUMA permettent à de nombreuses structures modestes de mieux traverser la crise actuelle, surtout en élevage. De ce côté, 2015 aura aussi été une année exceptionnelle. Ainsi, le Conseil Régional et les fonds européens FEADER auront permis un accompagnement financier d’environ 7 millions € pour Midi-Pyrénées. Pour la FDCUMA et les 3 CUMA ariégeoises qui ont rejoint le réseau l’an passé, près de 256.000 € ont donc été alloués pour soutenir l’investissement. « Nous avons également beaucoup travaillé pour faire entrer les CUMA dans le dispositif d’aides FAC (Fonds d’Allègement des Charges) », ajoute Alain Tapiau. « Au final, cette mesure exceptionnelle permettra à 20 CUMA d’élevage et 460 agriculteurs de percevoir 60.000 € de prise en charge d’intérêt d’emprunts. » Mais la Fédération ne cache pas son inquiétude vis-à-vis de la loi NOTRe (Nouvelle Organisation Territoriale de la République), qui va changer la répartition des compétences allouées aux collectivités territoriales. Or le soutien financier du Conseil Départemental s’est monté, cette année encore, à plus de 250.000 € pour accompagner l’investissement de 110 CUMA, et à 33.000 € de subvention de fonctionnement à la FDCUMA. D’où une forte interrogation sur l’avenir de ce soutien.
« Nous vivons une période de profonds bouleversements », conclut Alain Tapiau. « Le rapprochement entre Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon ne va pas être simple, non plus. Alors que le Languedoc-Roussillon comte 400 CUMA sur 5 départements, notre région en totalise 1.200 sur les 8 départements. Nous devrons harmoniser nos façons de travailler et savoir également porter la voix des CUMA auprès de la nouvelle équipe dirigeante de cette grande région. » La présence, ce jour-là, de Sébastien Vincini, Conseiller Départemental du canton d’Auterive et un des coordinateurs de campagne de Carole Delga, montrait que la FDCUMA a déjà commencé ce travail de sensibilisation.