Publié le 10 septembre 2015
L’enfer sur terre… Les cantons d’Aurignac, L’Isle en Dodon et Boulogne ont « pris la grêle », au propre comme au figuré, le lundi soir 31 août 2015. Un orage de grêle d’une violence inouïe s’est abattu vers 19h30 sur les communes situées à la croisée de ces trois cantons.
Paysage dévasté
Des grêlons de la taille d’une balle de golf ont poussé les habitants à se réfugier en catastrophe. « C’était déjà impressionnant », confie Françoise Barthe, Présidente de l’ACVA d’Aurignac. « Mais au bout d’un quart d’heure, après une forte pluie, ce sont des glaçons de la taille d’une boule de pétanque qui ont commencé à tomber. Cela a duré entre 20 et 30 minutes et les dégâts ont été considérables. Nous étions en alerte météo orange, mais on ne pensait pas que ça serait aussi violent. »
Ce sont les communes d’Escanecrabe, Lilhac et Le Castera qui ont subi les plus importants dommages. Le paysage y est dévasté. Les toits des maisons et hangars sont presque tous crevés et on ne compte plus les voitures endommagées. Les cultures de tournesol et maïs ont été hachées à 95%, la plupart des clôtures est à remplacer et 3 veaux ont trouvé la mort sur le secteur. « Les animaux ont été particulièrement exposés », poursuit Françoise Barthe. « Outre la mort des veaux, les vétérinaires craignent une forte hausse des avortements dans les prochains jours. »
L’amiante pose à nouveau problème
Dès la fin de l’orage, des opérations d’urgence se sont mises en place. Les ACVA de St Gaudens, Aspet et Salies du Salat se sont mobilisées pour aller recouvrir les silos et bâcher les bâtiments, pour tenter de sauver ce qui peut l’être des fourrages. « Les pertes de fourrages et de cultures devraient être couvertes par les assurances, selon les contrats de chacun », précise Françoise Barthe. « Notre inquiétude vient plutôt des dégâts aux toitures en amiante. » De fait, en raison de la réglementation spécifique amiante, toutes les toitures en Éverite doivent faire l’objet d’un diagnostic par des entreprises agréées et spécialisées. Or la durée d’instruction de ce diagnostic est d’environ un mois, durant lequel toute intervention est interdite sur la toiture concernée. Impensable pour des éleveurs qui craignent l’arrivée des premières pluies automnales. « Nous essayons de négocier la suppression de ce délai ou, au pire, de le réduire à 15 jours », ajoute Françoise Barthe. « Nous essayons de rassembler un maximum d’informations sur la façon de procéder et les possibilités d’action ou d’indemnisation. Nous savons que Groupama prend en charge le désamiantage dans certains cas, mais pour les autres compagnies, nous manquons d’éléments. Les ACVA organisent une journée d’information mercredi prochain, 9 septembre, pour faire le point sur ce sujet. » À l’heure où nous imprimons ces pages, nous ne pouvons donner plus de précision. Nous y reviendrons dans une prochaine édition.
Si le retour du beau temps a permis à la solidarité de se mettre en place et aux agriculteurs d’entreprendre les travaux les plus urgents, le moral est lourd pour des éleveurs déjà secoués par une crise profonde et qui n’avaient pas besoin d’un coup de bambou supplémentaire…