Publié le 25 mai 2015
« L’énergie la moins chère est celle qu’on ne consomme pas… » L’adage est connu, mais encore faut-il savoir où se trouvent les leviers d’économie. C’est le but que s’est fixé le Projet EDEN*. Depuis 3 campagnes, les partenaires techniques du projet collectent des informations sur la consommation d’eau et la performance énergétique des installations de plusieurs agriculteurs de la région. Le but est de mettre au point une méthode de diagnostic fiable des installations, en fonction de spécificités de chaque exploitation : type de matériel d’irrigation, cultures, types de sols, etc.
Des marges de progression indéniables
« L’objet du développement de cet entrepôt de données est, à termes, de permettre aux exploitations agricoles de se situer dans un contexte général par rapport aux autres exploitations du même domaine d’activité », précisait Sophie Gendre d’Arvalis, lors d’un colloque de restitution des travaux d’EDEN, le 12 mars dernier au lycée d’Ondes.
De fait, les résultats présentés montrent des écarts non négligeables de consommation d’électricité entre les différents matériels d’irrigation (enrouleur, pivot ou couverture intégrale). Des marges de manœuvre existent réellement, que ce soit au niveau du réglage ou de l’entretien de ces matériels et des conduites d’eau, du choix des dates de départ ou d’arrêt des tours d’eau ou encore de la puissance de l’installation.
Les données recueillies lors du projet EDEN sont disponibles sur le site de la Chambre Régionale d’Agriculture Midi-Pyrénées. Vous pouvez d’ores et déjà vous y référer pour vous situer parmi les différents résultats observés par type de matériel ou de sols. Si l’année 2015 sera consacrée à affiner la collecte de données, avec de nouveaux agriculteurs haut-garonnais engagés, les membres du projet présenteront en 2016 un outil de diagnostic consultable et utilisable par tous. Ce diagnostic sera bien entendu assorti de conseils pratiques pour améliorer l’efficacité et la performance énergétique de son système d’irrigation.
« Avec l’arrêt des Tarifs Réglementés de Vente de l’électricité et donc l’obligation de contractualiser avec un fournisseur d’électricité, beaucoup d’irrigants pensent qu’une négociation ou un achat groupé permettra de limiter les coûts de l’énergie », insiste Jacques Georges, de la Chambre d’Agriculture 31, qui suit le projet depuis le début. « D’une part, ces tarifs ne vont faire qu’augmenter pour s’harmoniser, à terme, avec ceux des autres pays européens. D’autre part, vu la consommation d’électricité d’un irrigant individuel, voire même d’une ASA, par rapport à des PME/PMI, on sait que les marges de négociation seront minimes. Ce changement du marché de l’électricité doit plutôt être l’occasion, pour les irrigants, de faire le point sur le fonctionnement, la distribution et le dimensionnement de leurs installations. C’est là qu’ils peuvent vraiment agir sur la rentabilité de leur exploitation. »
* Entrepôts de Données spatiales au service de l’évaluation des performances ENergétique des entreprises agricoles (EDEN) est un projet piloté par le réseau ACTA et Arvalis. Pour le volet Irrigation de ce projet, les partenaires techniques sont Arvalis, les Chambres d’Agriculture de Haute-Garonne et du Lot-et-Garonne, l’Institut de Recherche en Sciences et Technologies pour l’Environnement et l’Agriculture (Irstea) et la Compagnie d’Aménagement des Coteaux de Gascogne (CACG). Les partenaires financiers sont le ministère de l’agriculture, l’Agence de l’eau Adour-Garonne et le Conseil Régional Midi-Pyrénées.
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