Un Préfet à la campagne

Publié le 14 août 2014

En poste depuis le 30 juin 2014, Pascal Mailhos, le nouveau Préfet de Haute-Garonne et Préfet de Midi-Pyrénées, a rapidement exprimé le souhait de rencontrer les responsables agricoles du département. Une demande que s’est empressée de satisfaire la Chambre d’Agriculture, qui a organisé une visite sur le terrain, le 24 juillet dernier.

Montrer le dynamisme agricole du département

En présence de l’ensemble des représentants des organisations agricoles haut-garonnaises, Pascal Mailhos s’est tout d’abord rendu à Francon, au GAEC Albouy où Jean et son fils Sébastien, récemment installé, élèvent 70 vaches laitières. Dans son mot d’accueil, Yvon Parayre, Président de la chambre d’agriculture, est revenu sur les atouts et contraintes pédoclimatiques propres au département, avant de passer la parole à Sébastien Albouy, qui a présenté au préfet une exploitation à la pointe de la technologie. Entre un robot de traite très performant et un haut niveau de maîtrise de la génétique du troupeau, ce GAEC était un exemple de premier ordre de ce que l’élevage départemental est capable de réaliser. Ce fut aussi un support de choix pour aborder les problématiques rencontrées par la profession : situation des élevages, et en particulier des éleveurs laitiers, installation, révision du zonage des zones défavorisées ou encore la taxe sur l’eau mise en place récemment.

La deuxième étape s’est déroulée à Beaumont sur Lèze, sur l’exploitation d’Alain et Michel Brousse, céréaliers sur près de 200 hectares. Pour montrer au préfet les conséquences de l’accumulation de normes comme celles des Zones Vulnérables, ce dernier a eu droit à un baptême de moissonneuse dans une parcelle en pente, en compagnie de Michel Brousse. Suite à quoi, d’autres sujets préoccupants, comme le foncier ou la protection des exploitations, ont été exposés par différents représentants professionnels ou syndicaux. « Nous voulions lui montrer un échantillon le plus représentatif possible de l’agriculture départementale », explique Yvon Parayre. « Un tour d’horizon qui lui fasse découvrir le dynamisme de nos exploitations mais également les dangers qui les menacent. »

Un Préfet de chez nous…

Premier motif de satisfaction, le préfet semble être à l’écoute et bien maîtriser les problématiques agricoles. « Il a su se rendre disponible », poursuit Yvon Parayre. « Qu’il souhaite nous rencontrer était déjà encourageant, mais qu’il passe la journée entière avec nous ou, par exemple, qu’il reste près d’une demi-heure dans la moissonneuse à discuter avec un agriculteur, laissent présager une meilleure communication entre la profession et les services de l’État. »

Étape céréalière chez Alain et Michel Brousse.
Étape céréalière chez Alain et Michel Brousse.

Natif du Tarn, Pascal Mailhos a également fait une partie de ses études à Toulouse. Mais ses fonctions l’ont éloigné de notre région depuis de nombreuses années. La délégation entendait donc lui montrer l’évolution du monde agricole depuis son départ et lui rappeler que l’agriculture et l’agroalimentaire demeurent ici le premier employeur et représentent un poids économique de premier ordre. Un secteur qui attend beaucoup de l’État, au moment où s’accumulent des décisions politiques complètement contre-productives à l’encontre de la production agricole. « Nous avons eu des échos positifs du passage de Pascal Mailhos dans la région Bourgogne, dont il a été préfet ces deux dernières années », ajoute Yvon Parayre. « Nous avons vraiment besoin qu’il nous appuie et relaie auprès de Paris le cri d’alarme que nous lançons. Ce préfet a une réputation d’homme de terrain. Il faut qu’il se rende compte que le « terrain » n’en peut plus de ces entraves à la production et de ces coups de boutoir contre l’un des rares secteurs de l’économie française qui créent de la richesse nationale. »

Avec une arrivée à Toulouse quelques jours avant l’annonce calamiteuse du Gouvernement sur les Zones Vulnérables, le nouveau préfet risque de ne pas attendre longtemps avant son baptême du feu. Et ses premières prises de position sont attendues de pied ferme…

Auteur de l’article : Sébastien Garcia