Publié le 7 avril 2014
Alors que la plupart des PIC (Projet d’Initiative et de Communication) menés par les élèves de BTS concernent habituellement des sujets extra-scolaires, Thomas, Daniel et Gauthier, en 2nde année de BTS Aménagement Paysager à Auzeville, ont dédié leur projet à leur cœur de métier.
La technologie en renfort de l’humain
« Le père de Gauthier est Entrepreneur de Travaux Paysagers dans l’Aveyron » explique Thomas Desportes. « C’est en voyant quelques matériels spéciaux qu’il utilise qu’on a eu envie de les faire découvrir aux apprentis d’Auzeville. On restait peut-être dans notre domaine d’activité, mais ce PIC nous permettait de l’aborder sous un angle inhabituel ». Inhabituel, c’est le moins qu’on puisse dire quand on découvre les outils présentés à Auzeville, le 27 mars dernier.
Tout d’abord, un porte-outil télécommandé faisait la démonstration de ses atouts sur une parcelle de vigne du lycée. « C’est un Niko qui peut intervenir sur tous les terrains en forte pente ou trop humides pour permettre le passage d’un tracteur ou d’un quad » précise Gauthier Merviel. « Avec ses chenilles, une portée de 300 m. et son autonomie en carburant d’un jour et demi, il permet d’abattre rapidement, avec un seul utilisateur, un travail qui demanderait plusieurs jours ou bien l’intervention de plusieurs personnes ».
Suivait le Weed-It. Placé devant ou derrière un tracteur, ce désherbeur chimique est équipé d’un capteur de chlorophylle. « Le Weed-It peut ainsi repérer les adventices et les détruire par une pulvérisation ciblé extrêmement précise », s’enthousiasme Damien Marty. « Il permet d’économiser jusqu’à 80 % d’herbicide et s’adapte sur tous les types de pulvérisateurs. »
La robotique entre dans la danse
La dernière, et non des moindres, des présentations concernait un engin qui ne fait pas (encore ?) partie du parc matériel du père de Gauthier. « C’est un des professeurs d’Auzeville qui nous a soumis l’idée » ajoute le jeune homme. « Ce robot a été imaginé par des ingénieurs toulousains, qui ont gentiment accepté de venir faire une démonstration. » Et il en a eu du succès, ce petit cube de 40 x 70 cm, baptisé Oz, conçu par l’entreprise toulousaine de robotique Naïo Technologies. Premier robot maraîcher entièrement autonome, il est capable de désherber mécaniquement 26 rangées de 100 mètres en quatre heures, son autonomie actuelle. Mû par électricité, son coût de revient à l’ha ne dépasse pas 1 euro…
« Le principal problème du binage tient dans sa pénibilité et, du coup, dans la difficulté à trouver de la main d’œuvre pour le réaliser », estime Thomas. « Avec Oz, la corvée se fait toute seule. Il suffit de programmer le robot, qui va même envoyer un SMS à l’agriculteur quand il aura terminé ! » Assemblé et fabriqué en France, Oz a déjà séduit 5 acheteurs, en métropole mais aussi dans les DOM-TOM. La start-up toulousaine vise désormais l’industrialisation à grande échelle de son petit prodige. Nos jeunes d’Auzeville, eux, n’y voient que des avantages. « Pas de chimie pour le désherbage ; pas de problème pour trouver de la main d’œuvre, ni de contraintes horaires pour le binage ; un prix de 24.000 € amorti en 3 ans et qui, de toute façon, devrait baisser avec le passage à l’industrialisation, …, ce robot a de sérieux atouts », affirmaient-ils.
En tout cas, nos 3 BTS ont convaincu les 8 classes qui se venues assister aux démonstrations tout au long de la journée, que l’agriculture et l’entretien du paysage sont à l’aube d’une ère de grand bouleversement technologique. « Ces 3 outils sont la preuve qu’il y a une réponse technique à de nombreuses problématiques agricoles, que ce soit du point de vue environnemental, agronomique ou humain », concluent-ils. « Nous en étions convaincus et, à voir l’attention de nos collègues, nous ne sommes plus les seuls désormais. »