Le Grand Toulouse s’engage pour l’agriculture périurbaine

Publié le 29 juin 2012

Reconnaître le rôle de l’agriculture dans le tissu économique et social des territoires est une chose. Le prendre en compte de façon concrète dans les choix d’orientation et de développement de zones complexes comme les secteurs périurbains est une étape autrement plus difficile à franchir. C’est pourtant ce qu’est parvenue à faire la Communauté Urbaine du Grand Toulouse, en signant une charte avec la Chambre d’Agriculture de Haute-Garonne, le 21 juin dernier.

Lieu symbolique

C’est chez Corinne et Marc Bonnefous, de l’EARL Borde Bio à Toulouse, qu’a eu lieu la signature. Figures emblématiques de l’agriculture périurbaine, pionniers du bio qu’ils pratiquent avec succès depuis 28 ans, les époux Bonnefous viennent de vendre leurs terres à la Communauté Urbaine du Grand Toulouse (CUGT) pour aller s’installer du côté de Rieux Volvestre. « Une envie de changement que l’on peut concrétiser, maintenant que les enfants ont quitté la maison », précise Marc Bonnefous, lors de son discours d’accueil. L’activité est reprise par deux jeunes, Sylvain Collet et Florent Sasse. Les terres leurs sont louées par une CMD (convention de mise à disposition) signée par la SAFER et la CUGT. « Après des années de lutte pour faire reconnaître la réalité de l’agriculture en milieu périurbain, nous sommes ravis de voir que la CUGT s’engage dans le maintien d’une activité de maraîchage diversifiée », déclarait Corinne Bonnefous. « Que la production reste bio, avec la poursuite également de la vente directe, est une satisfaction supplémentaire pour nous. » Les Bonnefous vont d’ailleurs accompagner les 2 repreneurs pendant un an, dont 3 mois en continu jusqu’en septembre, histoire de leur mettre le pied à l’étrier.

Patience et longueur de temps

Au même titre que les époux Bonnefous, la Chambre d’Agriculture se réjouit de cette action de préservation de l’espace agricole. « Elle est la première manifestation concrète de la charte que nous signons ensemble aujourd’hui », notait Yvon Parayre, son Président. Cette charte est surtout le fruit de plusieurs mois de concertations au sein d’un groupe de travail co-piloté par Antoine Maurice, Vice-président de la CUGT et Président de la commission « Environnement et développement durable du Grand Toulouse », et Yvon Parayre.

Antoine Maurice, Vice-Président du Grand Toulouse et Yvon Parayre, président de la Chambre d’Agriculture 31, entourés de Marc Costamagna (CDA31), Étienne Morin, Conseiller municipal de Toulouse, Isabelle Hardy, Adjointe au Maire de Toulouse et présidente de la SEM du Marché d'Intérêt National, et Laurent Forest (CDA31)
Antoine Maurice, Vice-Président du Grand Toulouse et Yvon Parayre, président de la Chambre d’Agriculture 31, entourés de Marc Costamagna (CDA31), Étienne Morin, Conseiller municipal de Toulouse, Isabelle Hardy, Adjointe au Maire de Toulouse et présidente de la SEM du Marché d’Intérêt National, et Laurent Forest (CDA31)

Rassemblant agriculteurs locaux, élus et techniciens de la Chambre d’Agriculture, maires de communes agricoles de la CUGT, membres et techniciens des services du Grand Toulouse et différents responsables d’établissements fonciers et du M.I.N., ce groupe de travail a élaboré les engagements liants Chambre d’Agriculture et Grand Toulouse sur le thème de l’agriculture métropolitaine. Les grands axes de la charte portent sur une concertation accrue en amont des projets d’aménagement pouvant impacter l’agriculture périurbaine. Elle prévoit également de mettre en réseau les acteurs œuvrant de près ou de loin au maintien d’une agriculture urbaine dynamique et pérenne. Enfin, marque une accroche véritable au territoire des politiques publiques, en proposant un accompagnement étroit des communes sur les questions agricoles et alimentaires.

« La Chambre d’Agriculture et la Communauté Urbaine du Grand Toulouse ont des intérêts communs », rappelait Antoine Maurice. « Chacun dans nos domaines d’intervention, nous pouvons intervenir de manière cohérente et concertée pour faire de l’activité agricole un élément clé du développement harmonieux des territoires périurbains. » Et ce n’est pas le buffet clôturant la signature qui allait faire mentir le Vice-Président de la CUGT. Réalisé par des producteurs locaux du réseau Bienvenue à la Ferme, dont beaucoup sont en zones périurbaines, il démontrait clairement l’intérêt d’avoir à proximité des productions de qualité, diversifiées et créatrices d’emploi. Un exemple qui valait tous les discours.

Auteur de l’article : Sébastien Garcia