Publié le 18 mai 2012
40, 66, puis 75 animaux ont successivement participé aux 3 précédents concours/ventes de bovins de boucherie, organisés par la Fédération des ACVA du Comminges et la Chambre d’Agriculture 31. « Cet évènement prend de l’ampleur », se réjouit Yves Salles, éleveur à Saint Marcet et Président de la Fédération des ACVA. « On peut donc tabler, si on respecte la même progression, sur 90 bêtes présentées pour la prochaine édition. » Celle-ci aura lieu lors des Pyrénéennes, le 22 septembre prochain, au parc des expositions de Saint Gaudens. Un environnement idéal et une excellente occasion de montrer à nouveau le savoir-faire des éleveurs du Comminges en matière de finition des animaux.
Une plus-value facile à gagner
Avec la dominante polyculture-élevage du piémont pyrénéen, qui permet de produire ses propres aliments sur les exploitations, les études menées par les instituts techniques montrent que les plus-values sont meilleures avec l’engraissement qu’avec la vente des céréales, même si les cours de ces dernières sont élevés. Mais encore faut-il soigner la qualité. « L’an dernier, le jury a félicité les participants sur l’excellence de la finition de la majorité des bêtes présentées », rappelle Yves Salles. « Il faut persister dans cette voie qui, seule, garantira la pérennité de ce concours. » Pour atteindre la qualité et la conformation attendues par les acheteurs, il faut prévoir environ 6 mois d’engraissement. Il n’y a donc pas de temps à perdre si vous voulez vous lancer dans l’aventure. Si vous avez une ou plusieurs bêtes qui ont une bonne conformation, vous avez tout à y gagner. Et surtout, n’hésitez à bien finir les bêtes. Les kg/carcasses se gagnent sur la fin de l’engraissement. En autoconsommation, le surcoût d’alimentation est estimé à environ 2,50 €/jours, soit 150 € de supplément pour une durée d’engraissement de 6 mois au lieu des 4 habituellement pratiqués. Mais la valorisation lors de la vente compense amplement cette dépense. Gérard Baron, éleveur de Blondes d’Aquitaine à Montégut-Bourjac, a gagné 1€ de plus au kg sur la vache de 550 kg qu’il a présentée l’an passé. Soit une plus-value de 300 € sur sa bête…
Plus nombreux seront les éleveurs à participer au concours, plus grand sera l’attrait de ce type de manifestation. « Des acheteurs, comme les grandes surfaces, peuvent acheter de 20 à 30 bêtes d’une même race ou d’une même catégorie d’un seul coup », insiste Yves Salles. « Pour les inciter à revenir les années suivantes et élargir la clientèle, il faudrait que nous puissions, à terme, présenter entre 120 et 150 bêtes. » Il y aura donc de la place pour tout le monde. Alors lancez-vous !
Franck Jucla n’est pas un inconnu dans le monde des négociants. Avec 300 agneaux, 90 vaches et autant de veaux vendus par semaine, l’EURL Jucla Viandes, à Mane, est même un sérieux client. Le concours/ventes de bovins de boucherie de Saint Gaudens ne pouvait donc que l’intéresser. « J’y participe depuis le début », reconnaît-il. « Même si je n’ai pas particulièrement besoin d’un concours pour acheter aux producteurs locaux, c’est pour moi l’occasion d’amener certains de mes clients à la rencontre des éleveurs du Comminges. »
Franck Jucla approvisionne environ 130 bouchers de la région, ainsi qu’une dizaine de supermarchés. Et ses clients sont sensibles à la provenance et au mode d’élevage des bêtes qu’ils lui achètent. « Pouvoir dire aux consommateurs que la viande de leurs étals provient d’animaux élevés dans le Comminges et abattus à Saint Gaudens est un vrai argument commercial », poursuit-il. « Mais si on ajoute que ces mêmes bêtes ont remporté un prix de qualité en concours, l’image du boucher ou du magasin s’en trouve grandement rehaussée. » L’an passé, Franck Jucla a acheté une dizaine de bêtes au concours de Saint Gaudens. Et ne le regrette pas. « La qualité est vraiment au rendez-vous », déclare-t-il. « Dans ces conditions, il est normal que le prix payé soit en conséquence. Un éleveur qui s’en donne les moyens et s’applique dans son travail s’en tirera toujours bien en engraissant ses animaux. Des prix de 6€/kg sont assez courants pour des bêtes de qualité. »
Franck Jucla a d’ores et déjà pris date pour les Pyrénéennes. « Il faut profiter de ce genre de grand rendez-vous pour donner de l’ampleur à un concours qui mérite d’être mieux connu », ajoute-t-il. « Que ce soit pour l’éleveur qui est distingué ou l’acheteur qui voit son nom affiché au dessus de la bête qu’il a acquise, c’est une vraie fierté de participer à une économie locale qui en bien besoin. »
Propos recueillis par S.G. et Adeline Izard (CDA31)