Equipe Terres Inovia Zone Sud
Terres Inovia, institut technique des oléoprotéagineux et du chanvre, poursuit sa mission d’accompagnement des producteurs et des filières dans un contexte de plus en plus complexe. La réunion annuelle de 2024 qui s’est tenu à Baziège le 4 décembre dernier, avec plus de 70 participants, a été l’occasion de réaffirmer l’importance de l’adaptation face à des enjeux économiques, réglementaires et climatiques toujours plus pressants. Christophe Vogrincic, responsable de la zone Sud, a ouvert les débats en rappelant que « l’imprévisible est à prévoir demain ».
L’année 2024 marque une continuité avec les années précédentes, où le changement climatique impose des ajustements profonds :des dates de semis perturbées, des récoltes anticipées ou retardées, et lutte contre des bioagresseurs de plus en plus présents. La stratégie de Terres Inovia repose sur un accompagnement technique rigoureux, prenant en compte la filière, les systèmes de culture et les parcelles. Christophe Vogrincic, responsable de la zone Sud, a tenu à remercier les partenaires, les agriculteurs, ainsi que les équipes de développement et d’expérimentation, sans qui ces avancées ne seraient possibles. « Se diversifier, oui, mais sur des marchés rémunérateurs », a-t-il ajouté, mettant en avant l’importance de choix stratégiques économiquement viables.
Un contexte économique incertain
Vincent Lecomte, expert marché au sein de l’institut, a dressé un bilan des tendances économiques. En 2023, l’effet ciseau entre l’envolée des charges opérationnelles et la baisse des prix de vente des oléoprotéagineux s’est accentué. Pour 2024 et 2025, des simulations sur les coûts de production et les récoltes montrent que la maîtrise des charges demeure cruciale. Par ailleurs, des signaux positifs sont à noter, notamment la rentabilité toujours élevée du tournesol.
Le contexte international reste toutefois complexe : la sécheresse en Europe de l’Ouest, les tensions géopolitiques en Russie et en Ukraine, et une économie chinoise incertaine figurent parmi les principaux facteurs d’imprévisibilité. Le prix du pétrole, influencé par des choix politiques aux États-Unis, ajoute une couche d’incertitude pour les exploitations agricoles.
Des cultures au cœur de la réflexion
Tournesol : une année mémorable
La campagne 2024 restera dans les mémoires, marquée par des cumuls de pluie importants sur les périodes critiques. L’effet des semis précoces lorsqu’ils ont été possibles, a été notable, améliorant les performances. Cependant de nombreux défis persistent: pertes à la levée, stress hydrique à la floraison et maladies tardives. Terres Inovia continue d’innover pour lutter contre ces problèmes.
Les conditions climatiques de l’année étaient propices au développement du mildiou, maladie malheureusement bien connue sur nos secteurs. Elle est cependant restée discrète, signe que les solutions de lutte actuelles fonctionnent. Cependant il ne faut pas relâcher la vigilance, car cette maladie contourne rapidement chaque solution, il est donc primordial de diversifier les leviers de protection. Le bilan de campagne 2024 ainsi qu’une note nationale sur la lutte contre le mildiou sont d’ailleurs disponibles sur notre site.
Colza et gestion des graminées
Cette journée a également été l’occasion de faire le point sur les nouvelles règles pour la fertilisation azotée à l’automne sur la culture, ainsi que la gestion des graminées comme le ray-grass, considéré comme l’adventice la plus difficile à contrôler. Quentin, ingénieur de développement en Occitanie, a présenté des approches préconisées par l’institut basées sur des leviers multiples : rotation, prélevée et post-levée, faux semis et désherbage mécanique.
Soja entre réglementation et lutte contre les ravageurs
Claire Ortega, chargée de mission chez Terres Univia, l’interprofession des huiles et protéines végétales, a détaillé les nouvelles normes européennes sur le soja non déforestant. Déjà engagés dans cette voie, les industriels français devront déclarer l’origine de leurs produits et garantir l’absence de déforestation depuis 2020. Ce cadre strict vise à établir une réciprocité avec les pays exportateurs.
Sur le volet des ravageurs, ce sont Arnaud Micheneau, ingénieur de développement Nouvelle Aquitaine, Gers et Hautes Pyrénées et Laurent Ruck, Responsable insecticides et biocontrôle chez Terres Inovia, qui ont évoqué les enjeux liés à lutte contre les ravageurs en soja, avec notamment la pyrale et l’héliothis. Avec le changement climatique, ces menaces deviennent plus intenses, rendant cruciale la compréhension de leur cycle de reproduction et de leurs dynamiques de vols. Toute une dynamique régionale est d’ailleurs activée pour travailler ces sujets.
Pleins d’autres sujets ont été traités lors de cet événement, comme le travail de l’institut sur l’étude de la fertilité des sols, l’efficacité des biostimulants, ou encore les travaux de l’entreprise Saipol sur les biocarburants destinés à l’aviation, à base de cultures oléoprotéagineuses, cultivées en dérobé. Ces journées techniques sont construites pour apporter aux participants un maximum de d’éléments techniques sur des sujets variés, mais aussi pour permettre des échanges constructifs, et enrichissants, afin d’accompagner au mieux l’ensemble de l’écosystème agricole. Si cet article vous a donné envie de participer à l’un des évènements organisés par Terres Inovia, n’hésitez pas à envoyer un mail à l’adresse suivante pour être informé des prochaines dates : l.giles@terresinovia.fr
Votre contact régional :
Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr)- Ingénieur de développement Occitanie