A. Micheneau (a.micheneau@terresinovia.fr) – Terres Inovia
Les pucerons cendrés, observés depuis plusieurs semaines sur certaines parcelles, tendent à progresser. L’évaluation du risque doit se faire au cas par cas.
Débutées depuis dix à quinze jours selon les situations, les floraisons sont désormais pleinement engagées, et les premières siliques apparaissent. Cette situation, généralisée sur Auvergne-Rhône-Alpes, Aquitaine et la majeure partie du Gers, est toutefois moins évidente sur la partie Occitanie, avec de nombreuses parcelles subissant des difficultés d’entrée en floraison. Pour plus d’informations sur cette situation, vous pouvez vous rendre sur notre site internet www.terresinovia.fr et consulter l’article : Difficultés d’entrée en floraison des colzas.
Sur ces différentes situations, les pucerons cendrés se font de plus en visibles. Ils impliquent vigilance et réactivité. Pour suivre au mieux la situation, n’hésitez pas à consulter le BSV (Bulletin de Santé du Végétal) de votre région.
Maintenir la vigilance sur les pucerons cendrés
Une nuisibilité bien réelle dont il faut tenir compte. La hauteur du colza, et la crainte d’occasionner des dégâts par un passage est un frein à la gestion de ce ravageur, néanmoins la nuisibilité occasionnée par les pucerons cendrés ne doit pas être sous-estimée. Par ailleurs, le contrôle du puceron est d’autant plus difficile qu’il est réalisé sur des colonies importantes déjà bien installées.
Avec un hiver plutôt doux, la capacité des aptères à former des colonies précoces est exacerbée. Certaines ont d’ailleurs pu être ponctuellement observées avant même la floraison. La hausse actuelle des températures, combinée à des prévisions de temps sec à partir du milieu de semaine, constituerait alors des conditions très favorables au développement de colonies.
La prise en compte d’insectes auxiliaires, comme les larves de coccinelle pour les plus faciles à identifier, est essentielle pour raisonner le choix de l’intervention. Dans la plupart des situations où les pressions de pucerons évoluent lentement, l’arrivée progressive de la faune auxiliaire joue un rôle majeur pour le maintien de la pression. En revanche, en cas d’évolution rapide des colonies, cette régulation biologique peut se montrer insuffisante.
A noter : les débuts de formation de colonies sont parfois difficiles à repérer (2 ou 3 individus au sommet d’une hampe). Bien souvent dans ces situations, les hampes concernées prennent une teinte légèrement violacée. Cette teinte est alors un indicateur de présence des pucerons, à observer donc de près.
Seuils d’intervention pour le puceron cendré
De la floraison jusqu’à un mois avant la récolte, à partir de 2 colonies par m² une intervention insecticide se justifie. Utiliser préférentiellement MAVRIK JET, produit le plus efficace parmi ceux disposant de la mention abeille en période de floraison et production d’exsudats (entre stade BBCH59 et 80. L’arrêté du 20 novembre 2021 encadre les horaires d’application durant la floraison: Dans les 2h qui précèdent le coucher du soleil et dans les 3h qui suivent.
Un volume de bouillie de 150 l/ha sera nécessaire
Dans les situations de néo-infestation, un traitement uniquement en bordure peut permettre de gérer le risque
Faut-il s’inquiéter du charançon des siliques ?
Déjà observés dans plusieurs parcelles, les charançons des siliques ne représentent pas à ce stade de menace pour le colza, à l’exception de quelques situations d’une pression forte sur des colza dont les 10 premières siliques dépassent 2 cm.Néanmoins dans un souci de meilleure réactivité, il est important d’identifier suffisamment tôt l’insecte, principal vecteur pour les pontes de cécidomyies.
Vos contacts régionaux
Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr) – Occitanie