Publié le 27 août 2020
Économie. La startup Abelio, installée depuis janvier au Village by CA Toulouse, a lancé il y a quelques semaines une campagne de financement participatif. L’entreprise souhaite en effet lever 500 000 euros afin de finaliser le développement d’une solution de surveillance de cultures végétales.
L’entreprise a été créée en 2018 à Aix-en-Provence. Et son objectif n’a point changé au fil des mois, à savoir simplifier le quotidien des agriculteurs. Pour ce faire, elle a développé un drone solaire. Équipé d’un capteur multispectral embarqué, et après avoir survolé une ou plusieurs parcelles, il est en mesure de détecter des maladies, la présence de ravageurs, de mauvaises herbes, le stress hydrique, etc.
Une aide à la décision
« Il s’agit d’une solution de surveillance qui doit permettre à l’agriculteur d’optimiser son apport en eau, en engrais, l’utilisation de produits phytosanitaires… Notre cœur de métier, c’est de développer un logiciel qui fonctionne avec de l’intelligence artificielle. Nous allons croiser des données satellitaires, météorologiques, des modèles agronomiques et les données acquises via le drone. En quelques dizaines de minutes, un compte-rendu précis peut être transmis, accompagné de cartes d’applications. L’agriculteur doit être en mesure de pouvoir appliquer la bonne dose du bon produit au bon endroit et au bon moment. Le but, c’est d’optimiser l’utilisation des ressources », explique Nicolas Déjean, responsable marketing et commercial au sein de la société.
Cette solution vise ainsi à faciliter la surveillance des cultures, réduire la charge de travail, les coûts – et bien entendu – améliorer les rendements. « Nous souhaitons aussi nous ouvrir aux coopératives », précise-t-on.
Une commercialisation fin 2020
Un campagne de tests a été effectué ces dernières semaines dans tout l’Hexagone ; certains ont d’ailleurs été menés sur le territoire de la Coopérative agricole de la plaine de l’Ariège (Capa). « Nous avons une base de données qu’il faut entraîner et alimenter », relate-t-on.
Quoiqu’il en soit, cette solution de surveillance sera commercialisée d’ici la fin de l’année. Côté tarifs, comptez 25 euros par an et par hectare. « C’est en relation avec le nombre de vols, que nous estimons entre 15 et 20 », précise encore Nicolas Déjean.
Pour 2021, Abelio ambitionne de réaliser un chiffre d’affaires allant de 1 à 1,5 million d’euros. Une deuxième levée de fonds est par ailleurs d’ores et déjà prévue lors du second semestre 2021. Ce qui permettra notamment à l’entreprise de développer ses ventes en Europe à l’international. Mais pas seulement. Il s’agit en outre d’investir en R&D. « Nous souhaitons recruter des commerciaux mais aussi des profils orienté recherche intelligence artificielle. Le drone, on l’a déjà. L’essentiel de nos dépenses, c’est désormais l’analyse de données », note-t-on également. D’ici 3 à 4 ans, l’entreprise espère atteindre un chiffre d’affaires de 10 millions d’euros ; elle compte aussi recruter jusqu’à 50 salariés (contre 8 à ce jour).
Aurélien Tournier