Publié le 16 juin 2020
Les moissons arrivent à grand pas. Lors de cette période, l’entretien des moissonneuses-batteuses ne sera pas à négliger. Il y a bien entendu le risque incendie. Mais pas seulement. Témoignages.
Jean-François Bandiera est entrepreneur de travaux agricoles à Mauremont (SARL de la Clarède). Chaque année, l’ETA moissonne environ 1000 hectares (colza, blé dur, blé tendre, orge, tournesol, soja, sorgho et féverole). Elle possède pour ce faire deux moissonneuses-batteuses du constructeur New Holland (CX 8080 et CX8050). L’une a 8 ans, l’autre en a 12. « Nous avons opté pour ces modèles car les pièces d’entretien sont peu onéreuses, elles sont également très économiques en carburant. La CX est aussi très polyvalente. Le service après-vente nous convenait également. L’ancien patron travaillait par ailleurs historiquement avec cette marque », souligne-t-on.
Prévenir le risque incendie
Mais si Jean-François Bandiera ne manque pas de saluer les performances de ses machines, il n’en oublie pas pour autant de les bichonner. Qui plus est lors de la période des moissons. Un entretien qui peut prendre jusqu’à 1h30 par jour. « Je commence par ouvrir les capots pour faire tomber la poussière. J’essaie de faire tomber le maximum à la main. Ensuite, on continue avec un compresseur à air. On va souffler sur les filtres, le pot d’échappement, le radiateur, les courroies, poulies, et tout ce qui est autour du moteur. Cela prend du temps mais c’est nécessaire. Certaines moissonneuses-batteuses peuvent prendre feu », explique tout d’abord Jean-François Bandiera. En cas de pluie, un compresseur de chantier sera en revanche utilisé. « La poussière peut se coller lors d’averses », poursuit-il.
Des attentions qui permettent également d’avoir une vision sur l’aspect général de la machine. « On va voir les points sensibles », précise-t-il d’ailleurs. Des manipulations réalisées matin et soir.
La cabine est elle aussi nettoyée de fond en comble. « On fait comme les ménagères, on nettoie les vitres chaque matin », plaisante Jean-François Bandiera. Afin d’éviter le risque incendie, l’entrepreneur interdit également à ses équipes de fumer en cabine. « L’odeur de la cigarette pourrait masquer celle du feu », mentionne-t-il.
Graisser, vider le bac à pierres, etc.
Pour éviter les problèmes de casses ou d’usure, il est également nécessaire de graisser (chaines…). « Nous avons une quarantaine de graisseurs par machine. Nous en faisons 10 chaque jour. Certains graisseurs à 50h sont tout de même graissés tous les jours », indique-t-on.
Le bac à pierres, situé à la sortie du convoyeur et avant le batteur, sera pour sa part vidé chaque matin. Il s’agit en outre de protéger l’intérieur de la machine. « On le vide une seule fois. Sauf si on fait un bord de champ avec des arbres. Là, on va le vider à chaque sortie de champ », note M. Bandiera. Car outre des pierres, ce bac peut en effet contenir des branches et brandilles… Le plein de carburant n’est en revanche point effectué chaque soir. « Il le faudrait, d’un point de vue mécanique, pour éviter la condensation. Mais nous ne le faisons pas pour éviter le vol de gasoil », dit encore l’entrepreneur.
Une surveillance qui doit être quotidienne
Baptiste Marquié est installé à Monestrol. Il possède quant à lui une moissonneuse-batteuse dont la marque est John Deere (modèle T 560). Son outil de travail est certes plus récent (2 ans). Mais en matière d’entretien, ses priorités ne changent guère. « Je souffle aussi la machine, je nettoie également les vitres, il y a le graissage, etc.», relate-t-il. Il y a peut-être moins de graisseurs mais cette inspection quotidienne peut aussi durer jusqu’à 1h30 chaque jour. « Ce temps passé, c’est un gage de sécurité pour bien passer la journée. On fait tout pour éviter les risques de pannes », rappelle encore Baptiste Marquié.
Aurélien Tournier